30 juillet 2006

Montagne

Première pause estivale, la Savoie et ses montagnes où je viens de passer deux semaines très agréables. Les enfants ont bénéficié d'une piscine et d'un club avec activités pour les occuper sans avoir leurs parents toute la journée sur le dos. Ma chère et tendre a enfin pris le temps de se reposer. J'avais un peu appréhendé la présence de belle maman, qui était enchantée de profiter de ses petits-enfants. Tout s'est bien passé. Moi aussi j'ai respiré loin d'internet, du travail, de Paris, et surtout à l'abri de la canicule.

Les 4 jours de travail qui s'annoncent avant le nouveau départ (vers le coeur de l'Europe) devraient passer bien vite...

14 juillet 2006

Férié

Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.

(Brassens)
Et, comme disait Albert Einstein :
« Si un homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang aux sons d'une musique, je méprise cet homme… Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu'une moelle épinière le satisfait. »

(Comment je vois le monde, 1934)

Identité

Un message dans un blog auvergnat m'a fait réagir assez sèchement ce matin. Voici le message :
Dans le magazine La Gazette des communes en date du 20 juin, je tombe, c’est le mot qui convient, sous la rubrique «culture», sur l’article de Frédéric Pigot intitulé : "Auvergne : Les populations ont soif de langues régionales."
Je vous laisse une minute pour le savourer.

« Grâce au concours financier du conseil régional et de l’Etat, l’Ifop vient d’étudier les pratiques et la représentation des langues régionales (Occitan et bourbonnais) auprès de la population auvergnate.

Cette enquête, initiée par l’Institut d’études occitanes d’Auvergne, révèle que sous l’appellation “patois”, ces langues jouissent d’une forte notoriété même si leur niveau de compréhension et de maîtrise s’avère limité.

Elle souligne que les Auvergnats attendent, en majorité, que la possibilité soit offerte à leurs enfants d’apprendre ou de se perfectionner dans ces langues. De même, ils aspirent à des efforts de promotion de cette culture régionale dans la perspective de valoriser l’identité de leur territoire. 54 % de la population souhaite une présence de ces langues sur l’antenne de France 3. La classe d’âge des 25-35 ans y est encore plus favorable. De même, près de la moitié des interviewés se disent favorables à l’installation de panneaux de signalisation bilingues sur le territoire.

La région et les structures intercommunales sont prioritairement citées pour prendre en charge le maintien et le développement des langues et de la culture régionales. »

On rêve. Quel est cet Institut Théodule ? Quelles sont ces conclusions « abracadabrantesques » qui affirment que la moitié des Auvergnats veut qu’on jaspine les « langues » – en fait il s’agit de patois ou de dialectes- régionales sur FR3 Auvergne ?

Certes, cela aurait un avantage. Dans un langage incompréhensible pour la quasi-totalité des télé-spectateurs, les reportages télévisés apparaîtraient peut-être comme des chefs d’œuvre d’art journalistique, encore que je me demande si les « euh » et les « donc », que les parloteurs des lucarnes locales nous assènent à longueur d’émissions, pourraient être traduits en mots pittoresques dans les patois occitans ou bourbonnais.

Mais quittons ces plaisanteries pour dénoncer des lobbies, minoritaires comme tous les lobbies, mais suffisamment bien placés, pour faire financer par le Conseil régional et l’Etat une étude dont les conclusions nous laissent pantois. A l’heure où les élus régionaux auvergnats veulent attirer sur notre territoire de nouvelles populations, françaises ou étrangères, comme le fait le Limousin, pour relancer la vie dans notre déclinante Auvergne, les voilà se prêtant aux marottes d’hurluberlus qui veulent nous ramener cent ans en arrière. On sait, depuis Jack Lang ( Jacte langues) et ses idées fixes, que la défense des, soit-disant, langues régionales, n’est que le moyen avancé par tous les fossoyeurs pour promouvoir le « volapük » européen sur les décombres des cultures et langues nationales. Entre l’anglo-américain, langue des affaires, et les patois de la France profonde, rien ne doit plus subsister. Monsieur Douste-Blazy qui veut vendre la culture française au monde entier ( voir mon article du 18 mai 2006, intitulé « Les fantômes de la culture ») ferait bien de se réveiller et ne pas se prêter à son assassinat dans l’hexagone.

Puisque l’article du magazine cité sonne le rappel des élus pour prendre en charge cette nouvelle revendication de pithécanthropes ayant échappé, par miracle, à la sélection darwinienne, je demande vigoureusement à ceux-là, s’il leur reste deux sous de bon sens, d’envoyer promener ces fadaises. Certes, je ne méprise pas les dialectes locaux qui font partie de notre passé et qui témoignent de la richesse et de la diversité française, je ne conteste pas, à ceux qui veulent garder leurs traces, de le faire, mais je dénonce comme une action malhonnête et criminelle leur réintroduction artificielle dans notre vie par la coercition étatique ou régionale. Comme on dirait en Bourbonnais : « Oublions ces berdins et ces brailloux qui nous abrasent le troufignon. »

Serge Weidmann

et voici ma réponse :
J'ai passé quelques années en Auvergne et Bourbonnais. J'ai passé mon bac à Cusset, où j'ai suivi des cours d'auvergnat. En 1978, des camarades de classe qui suivaient ce cours l'avaient encore appris à la maison. Quel privilège. Quelle chance, en étant bilingues tôt ils avaient acquis la mécanique pour apprendre facilement d'autres langues. Et ils étaient fiers de leurs racines, pas de cette "identité nationale" artificielle faite par Robespierre, Bonaparte, Nivelle, Pétain et le putschiste de 1958.

Il ne s'agit pas de retourner cent ans en arrière, ou alors, comme semble parfois le souhaiter Mme Parisot et ses amis, faut-il supprimer les congés payés, la protection sociale, réinstaurer le travail des enfants, dans une authentique nostalgie du XIXe siècle ? Beau programme pour 2007 !

13 juillet 2006

Moumbai

Non, je ne suis pas indifférent et, comme beaucoup de gens, j'ai été choqué par les attentats de Moumbai. Mais c'est vrai que ces jours-ci, en France, on parle plus de l'honneur bafoué de M. Zidane que des centaines de morts, indiens de surcroît, victimes de cette abomination. Les gens qui commettent de tels actes ne sont pas les zélateurs d'une religion, comme ils prétendent l'être, mais des monstres qui trahissent l'humanité. Gens de Moumbai, je pense à vous et je prie pour tous ceux qui sont morts et pour tous ceux qui souffrent.

12 juillet 2006

Roux

À force de m'entendre dire par ma douce qu'elle avait toujours rêvé d'épouser un bel homme aux cheveux roux, j'ai décidé il y a trois mois de me faire faire une couleur. En toute discrétion, j'ai pris rendez-vous chez mon coiffeur qui m'a fait cela un soir où j'étais "retenu au travail par une réunion urgente avec le responsable du support utilisateurs".

Quelle ne fut pas sa tête, mais surtout ce qui fut remarquable, c'est la réaction des collègues. À part quelques vrais amis (ou équivalents) qui ont bien ri, m'ont dit bien me reconnaître là, ou m'ont traité de "beau gosse", j'ai été accueilli par des regards consternés ou des "ça va pas" de la part des collègues masculins, et le silence de mes collègues féminines... sauf quelques vraies amies.

Samedi dernier, je franchis l'étape ultime en passant au blond. Là, bizarrement, les langues se délient. Chez les dames "cela te va bien, beaucoup mieux que roux" ; chez les hommes "t'as l'air moins c... comme ça". Les préjugés contre les roux ne sont donc pas éteints...

Désir (9)

C'est dur de travailler en pensant sans cesse à elle... Ce matin nous avons fait la route ensemble jusqu'à la station service, moi pour faire le plein, elle pour laver la voiture (et ainsi partir en vacances avec une voiture brillante !) Elle avait mis un petit short jaune et un débardeur vert, qui mettaient en valeur ses magnifiques jambes, ses fesses et ses seins... J'avoue aimer m'endormir en tenant ces derniers dans mes mains...

Scholastique

Scholastique Mukasonga est née au Rwanda, au bord de la rivière Rukarara, dans la préfecture de Gikongoro. Son premier livre Inyenzi ou les cafards est paru cette année chez Gallimard dans la collection Continents noirs. Dans ce livre, elle raconte mon enfance à Nyamata, où sa famille a été déportée en 1960, et massacrée pendant la génocide d'avril 1994 (voir un résumé en image de son livre ici - n'oublions jamais !).

Scholastique a ouvert un blog, ce qui a déplu à la société Scholastic Corporation qui lui a sommé de le fermer pour trop de ressemblance "sonore" avec sa "marque protégée". C'est une dérive de plus du système libéral, et on peut craindre le pire pour l'avenir. J'hésite entre courir enregistrer mon prénom et mon nom à l'INPI, et me demander quand est-ce que l'air à respirer deviendra payant...

Anniversaire

Pourquoi fêter les anniversaires de mariage ? C'est mon côté rebelle qui reprend le dessus.

Aujourd'hui, cela fait neuf ans, mais les choses ont changé. Trois enfants, deux déménagements, une maison "en cours d'être à nous", bientôt un nouveau travail... Nous ne sommes pas samedi, je n'ai pas dormi seul (parce que "la nuit précédant le mariage, la mariée doit dormir chez ses parents") et nous n'irons pas manger avec une centaine de personnes dans un restaurant du Val d'Oise...

Ce qui a changé aussi, c'est que nous avons appris à nous connaître un peu plus, à nous supporter beaucoup plus, à nous soutenir l'un l'autre quand nous traversions des moments difficiles. J'ai vécu plusieurs années sous plusieurs pressions, celle de mon travail (doublé de fonctions de représentant du personnel, la pression ne double pas, elle triple voire plus) et celle de "ce que je croyais qu'elle attendait de moi pour que je reste à la hauteur". Elle a su supporter mes accès de colère, mon agressivité, ma "soupe à la grimace" et tout le reste. Elle m'a aidé à surmonter cela, à prendre la décision de consulter en psychiatrie, à remonter la pente. Je reste un anxieux de nature, un vrai faux calme, mais je fais des efforts tous les jours, grâce au soutien de son amour.

Alors cette année, j'ai décidé de ne pas fêter ça à ma façon : je l'ai couverte de cadeaux, et ce soir nous sortons au restaurant puis au cinéma (merci belle-maman d'être venue pour garder les enfants).

Un joyeux non-anniversaire !

11 juillet 2006

Règles du jeu

Les séquelles de l'expulsion de Zinédine Zidane de la coupe du Monde sont nombreuses. Le débat est vif entre admirateurs du champion, à la limite de l'idolâtrie, français qui apprécient qu'il ait ainsi montré un visage humain (sans pour autant se comporter avec humanité...), éducateurs scandalisés par le geste qui lui a valu tout à fait logiquement ce carton rouge.

Quand on a des enfants, on est en droit de se poser des questions sur les "règles du jeu". Nos petits monstres nous "testent" en permanence et mettent à défi notre autorité, et à dure épreuve notre patience. Les miens sont à un âge où leurs modèles sont surtout à la maison (et à l'école), pour le reste ils testent ce qu'ils observent à l'extérieur (comportement des copains vis-à-vis de leurs parents, de "plus grands" à l'école, etc.)

Pour les enfants pré-ados et les adolescents, les modèles sont, pour simplifier, sur le petit écran. Et c'est là que ça se gâte. Ou pas. Ne sommes-nous pas dans un modèle de démocratie où n'importe quel escroc peut éviter la prison en accédant à la magistrature suprême ? Où tout le monde passe son temps à essayer de contourner la loi, ou de la violer délibérément : fraude fiscale, abus de biens sociaux, excès de vitesse, non-respect du code du travail, etc. ?

Et les éducateurs par le football, après avoir vu un arbitrage globalement laxiste pendant la coupe du Monde (très peu d'avertissements et d'expulsions) vont-ils hurler après l'auteur du "coup de boule" (c'est "antisportif") ou encourager le "jeu de calcio" à l'italienne (avec moults coups de pieds et moultes insultes - ce n'est "antisportif" que si l'on se fait prendre...) ?

Désir (8)

Fatigués comme jamais, nous nous sommes couchés dimanche vers minuit trente... nous avions envie, elle s'est installée au dessus de moi et je suis venu très vite...

Quelques minutes après, je ne sais pas combien, je me suis réveillé et j'ai commencé à la caresser à la naissance des fesses. Nous avons vite retrouvé le chemin du désert, tout doucement, pendant de longues minutes de plaisir. Ma fatigue était effacée, la sensation de sècheresse aussi.

Après une pause douche, nous avons continué de façon plus classique, enlacés, sur le côté, la tête sur sa poitrine. Puis j'ai repris le dessus, pour terminer dans un bouquet final délicieux.

Hier matin, une fois les enfants déposés au centre de loisirs, je suis revenu chercher mes affaires. Elle était dehors, en train de nettoyer la piscine. Je me suis collé sur son dos, elle m'a simplement demandé si j'avais le temps avant de partir travailler... Nous sommes rentrés, elle s'est déshabillée pendant que je m'asseyais sur une chaise. Elle s'est accroupie sur moi, tout doucement, face à moi, puis le dos tourné.

Nous avons poursuivi sur le canapé, moi toujours assis (tendinite au genou...) elle assise sur moi, dans une longue et douce étreinte. Ce fut dur ensuite de partir au travail...

10 juillet 2006

Coups de tête

Quelle soirée ! Trois enfants énervés (parce que fatigués) ont fait les zouaves et empêché leurs parents de regarder sereinement le calcio battre le foutebol. Peu importe, la mode était au coup de tête. "Sur un coup de tête", c'est le nom de mon salon de coiffure, grâce auquel je suis blond depuis samedi... C'est aussi comme ça que s'est joué le match de foutebol : un premier coup de tête capté par le gardien de but italien, le second dans le plexus de Materazzi. Je sais combien il est parfois difficile de se contrôler quand on a mal... Merci à Zinédine d'avoir rappelé aux suiveurs que les fouteboleurs sont d'abord des hommes... et d'avoir évité à la France une remontée de Chirac et Villepin dans les sondages.


Addendum : heureux que Vinvin ait en gros la même vision que moi, même si elle est plus argumentée.

9 juillet 2006

Histoires de garçons

Je suis seul à la maison avec les deux garçons... et j'ai même eu la chance de tchatter avec mon neveu qui porte le même nom qu'eux. 20 ans cette année, et sa mère très malade (elle est tombée en dessous de 50 kilos). J'avoue avoir les boules...

Alors, après avoir "raccroché" mon MSN, j'ai pris mes deux garçons contre moi, et on a joué à se frotter le crâne. Cela a fait mourir de rire le petit, et aussi le grand qui aimait cela quand il était bébé. Je pense à toi, crapaud de neveu, tiens le coup et je te fais confiance pour prendre soin de ta mère.

Désir (7)

La question revient régulièrement dans la bouche de ma chérie : "as-tu des fantasmes ?" La réponse est "Oui", mais c'est vrai que quand je m'endors un petit peu dépité (loin de la maison, ou avec une chérie fatiguée déjà endormie, ou grognonnette et boudeuse...) c'est d'abord à elle que je pense. Dans bien des occasions, je rembobine et je me repasse nos meilleurs moments d'amour, et cela suffit à accroître ma frustration de ne pas pouvoir les réitérer sur le champ...

Enfin, hier après-midi je suis allé faire un tour chez le coiffeur... Alors que je descendais de ma voiture, voilà que je vois passer devant moi une splendide paire de fesses, dans un pantalon bien moulant... Je relève la tête et je vois que la moitié supérieure est à la hauteur : de beaux seins bien maintenus dans un haut rouge tout aussi serré, et je reconnais la jolie banquière dont j'avais une fois fait l'éloge à ma chérie (et appris par la même occasion que c'était la soeur d'une charmante voisine de quartier...) J'étais fatigué ou trop concentré par mon entrée prochaine dans le salon de coiffure. Toujours est-il qu'elle m'a fait moins d'effet que lors de la première fois que je l'avais vue : elle assise derrière son bureau de banque, moi debout attendant qu'elle encaisse mes chèques, avec une vue imprenable sur un décolleté qui ne cachait pas grand chose... j'en aurais mangé...

Pour Abdallah

Tu avais rejoint ton père à 14 ans, sans "utiliser la procédure de regroupement familial", dit la presse (qui recopie l'AFP...) J'ai appris aussi qu'en fait, pour prétendre à ce regroupement familial, ton père aurait dû avoir un revenu plus élevé. Bel exemple d'égalité... Tu as eu ton CAP de peinture et tu voulais préparer un BEP et un Bac Pro. Mais voilà, majeur et célibataire, tu viens d'être expulsé (bel exemple de fraternité) sans nul doute pour essayer de faire passer le ministre de l'Intérieur devant le président du FN au classement de popularité des militants du FN.

Abdallah, j'espère que tu pourras vite revenir en France, où il n'y a pas que des salauds.

Conjoint

Après un échange assez incisif avec ma douce, j'ai fait le serment juré craché de ne pas lire son blog (dont je connais l'URL, c'est moi qui l'ai aidée à s'inscrire et j'ai même revu plusieurs de ses messages à sa demande)... j'avoue que j'ai pour l'instant résisté à la tentation... elle m'a aussi affirmé qu'elle ne lisait plus ce blog, à ma grande désolation (car je ne lui ai pas demandé de cesser cette activité - mais elle m'a aussi dit que je passais mon temps à la critiquer...)

Heureusement il y a d'autres blogs et notamment le fameux Petaramesh qui a abordé cette problématique d'un point de vue fort intéressant... Je vous invite donc à le lire ici.

J'avoue pour ma part ne pas pratiquer d'auto-censure. J'écris ici ce que je pense, et même si elle le lit, elle sait aussi que je suis capable de lui dire (verbalement, ou par une des bougonneries dont j'ai le secret... et que je semble avoir transmis génétiquement à notre petit troisième).

Désir (6)

Pourquoi est-elle si désirable quand elle est fatiguée ? Ces merveilleux yeux se cernent légèrement et sont encore mieux mis en valeur. Sa démarche devient plus chaloupée. Sa posture étendue est encore plus lascive. J'ai passé une nuit d'enfer, à l'écouter dormir, à imaginer combien il serait doux de me coucher sur son dos, et de me laisser glisser entre ses fesses jusqu'à cette source de plaisir intense. J'aime parfois terminer ainsi de faire l'amour. Après quelques minutes derrière elle, elle finit par s'allonger et je reste au-dessus d'elle, moi aussi allongé. Le contact de nos sexes est très limité, mais mon poids me maintient en elle, et cela nous remet le feu...

Mais cette nuit, et ce matin encore, je l'ai laissée dormir. J'attends avec impatience le prochain moment semblable.

7 juillet 2006

Désir (5)

Hier soir, elle était épuisée. Elle a donc déclaré toute la soirée qu'elle allait se coucher plus tôt que d'habitude, pour finir par se coucher à l'heure habituelle... J'ai à plusieurs reprises eu le désir violent de l'embrasser dans le cou, sur la nuque et derrière l'oreille. Elle a pris cela pour des avances et m'a demandé de cesser de m'exciter. Mais je n'étais même pas excité...

Quand elle s'est couchée, j'ai eu envie de son odeur. J'ai collé mon nez contre sa peau, en quelques endroits bien précis (mais même pas explicitement condamnables...) Un pur bonheur. Là aussi, juste une envie de petit plaisir olfactif, des souvenirs nombreux de moments délicieux où ces odeurs m'envahissaient entièrement... C'est finalement cela qui m'a donné tant de peine à m'endormir.

Désir (4)

Ce matin aussi, quel réveil... une fois les enfants descendus, nous avons passé quelques instants dans les bras l'un de l'autre. Juste l'un contre l'autre, se serrant dans nos bras. Puis elle s'est levée la première. Tout cela m'a mis dans un doux état...

Désir (3)

J'avoue qu'il m'arrive de croiser de jolies femmes et que cela peut me laisser indifférent ou presque... Hier, nous sommes allés avec les petits "au boulot de maman". Deux collègues sont venues voir les petites merveilles, dont une surveillante (qui prépare son capes d'espagnol). Très jolie. Nous avons échangé quelques phrases en espagnol. Mais après coup, j'ai été surpris de n'avoir rien ressenti... J'ai quand même titillé ma douce le soir en lui disant "tu t'étais bien gardée de me dire que S... était plutôt jolie"... mais elle ne m'a même pas jeté de regard assassin. La fatigue tuerait-elle le désir ? Pas si sûr, hier soir alors qu'elle est venue se coucher contre moi, qu'elle s'est endormie tout rapidement... j'ai bien mis 10 minutes à me calmer et à en faire de même. Il faut avouer que l'un des meilleurs moments de la journée, c'est de la voir se déshabiller avant de se coucher. Et ça, même fatigué, ça ne peut pas me laisser de marbre.

Humeur (2)

Pourquoi ?

Pourquoi certains matins je me lève la tête dans le sac avec la bonne résolution de partir tôt au travail et l'impossibilité d'accélérer ?

Pourquoi ces matins-là ma douce confisque l'ordinateur et passe 75% du temps imparti à lire ses mails et à mettre à jour son blog ?

Pourquoi alors que j'ai speedé comme un malade, repassé mes et ses vêtements, habillé les petits, sorti sa voiture, elle remplace un doux au-revoir par "tu es de charmante humeur ce matin mon chéri" ?

Allez savoir...

6 juillet 2006

Désir (2)

Ce matin la radio sur la route parlait de trop d'image qui tue l'imagination. Dans tout domaine, cela peut être vrai. Mais les exceptions sont parfois la règle. Les films X peuvent-ils provoquer du désir ? L'homme et la femme sont-ils égaux devant de telles productions ? (je parle pas du contenu, globalement avilissant pour la femme qui est réduite à l'état d'objet). Lors d'un récent voyage en amoureux (quel bonheur, pas d'irruption à craindre de nos têtes blondes), j'ai pu me livrer à quelques observations sur le phénomène. Alors que le film (avec un gros carré "Pay TV" au milieu, certes... mais sur les grands écrans c'est peu efficace et ça laisse tout voir) a provoqué des envies nouvelles chez ma douce moitié, j'avoue qu'ils m'ont quasiment laissé froid (mais que ça n'a pas toujours été le cas). Histoire d'atmosphère sans doute. Nous avons appliqué avec un certain bonheur les nouvelles postures apprises ou plutôt revues à l'occasion, mais je l'avoue aussi avec une certaine appréhension de mon côté. Peur de la blesser, les tentatives précédentes ayant été peu convaincantes (ni pour moi, ni pour elle, même dans son cas, douloureuses). Et là, tout s'est bien passé, dans la douceur, la détente et même le plaisir (plus pour elle que pour moi, je crois, j'ai ressenti une certaine gêne à évoluer "en terrain aride"). Ce désir-là, particulier, j'avoue qu'il ne m'a que rarement effleuré, même dans mes fantasmes... mais il reste de ce moment-là un excellent souvenir, celui du plaisir donné, et du plaisir reçu.

Course

J'ai failli gagner ma course... parti plus tôt que prévu du travail, un crochet par un centre commercial pour retirer un billet de concert (non, pas pour moi...), un autre par un magasin alimentaire et assimilé pour acheter de la lessive (pas trouvée, j'en ai profité pour faire le plein d'eau et de pepchi laïte pour my sweet love) et presque vingt minute d'avances sur mon planning... je vais repartir chercher mes loulous aux centres de loisirs puis les amener "au boulot de Maman" qu'ils ne connaissent pas... Je reprends mon souffle... j'y vais !

Humeur (1)

Ma douce s'est réveillée de mauvaise humeur ce matin. Comme d'habitude, cela m'a fortement peiné. Les enfants étaient grognons car fatigués (déjà) par leur première journée au centre de loisirs suivi d'un plongeon dans la piscine (et pour le petit, d'une veillée calcio avec papa et maman). J'ai speedé pour déposer les enfants aux deux centres de loisirs (le grand avec "les primaires", les deux petits avec les "maternelles") puis pour déposer ma grognonne à son travail. J'ai passé la matinée à espérer que, dès qu'elle sera plongée dans le travail, elle aura un peu évacué cet accès d'humeur. Mais elle est si belle, même de mauvaise humeur.

Le bonheur

Le bonheur, le bonheur
c'est une dérision un sourire qui passe
Quand la Une du soir est rouge d'inconnus
comment l'appelles-tu ce revers de grimaces
He Mister Hapiness comment t'appelles-tu?
Le bonheur au coin des rues
le bonheur mon amour, ne s'emploie qu'au pluriel
nous dirons "les bonheurs" comme "les petits riens"
le bonheur comédien ne joue que l'Arlésienne
il se fera prier comme un vieux cabotin
le bonheur, le bonheur
c'est un pays lointain où je nous imagine
c'est ton pays perdu au creux d'un mois d'Avril
dans ton ventre mouillé qui crie et me fait signe
c'est ton rêve égaré au dessous du nombril
le bonheur ainsi soit-il
c'est savoir se parler malgré les dictionnaires
c'est savoir l'immobile et vivre au fil de l'eau
c'est le plaisir des mains qui caressent la terre
c'est l'ami qui saurait être là quand il faut
le bonheur le bonheur
c'est une idée, un mot, un parfum, un silence
un téléphone sourd qui jamais ne répond
c'est un regard d'enfant qui ne sait rien d'avance
mais s'invente déjà ces futures prisons
le bonheur contrefaçon
c'est un ange évadé au fond des Caraïbes
quelques instants volés au détour d'un chagrin
des poèmes d'oiseaux qui perdent l'équilibre
un browning cheveu blanc qui ne sert plus à rien
le bonheur, le bonheur
le bonheur mon amour ne s'emploie qu'au pluriel
nous dirons "les bonheurs" comme "les pas perdus"
comment l'apelles-tu cet étrange cocktail
Hé Mister Hapiness comment t'appelles-tu?
Le bonheur comme au début

Joan-Pau Verdier

Partage

Le langage est souvent source d'excès, car si sa fonction est de communiquer, il arrive souvent qu'il crée plus d'ambiguïtés que de compréhension. Mon texte Partager par exemple est, comme tous les autres, lacunaire. J'en ai eu l'illustration hier soir. Nous avons partagé un petit garçon qui ne voulait pas dormir, l'ennui devant un match où le football avait été remplacé par le calcio, une grosse fatigue, une énorme fatigue même, le blog bodichoa et ses ours gélatineux, la moiteur de ce temps orageux et un sommeil lourd. Elle s'est endormie d'un coup en enroulant un bras autour de mon torse. Je suis vraiment un privilégié.

5 juillet 2006

Neuf-Trois

Lu sur le Petit champignacien illustré :

Dans la rubrique « On n'arrête pas la connerie, elle s'autoreproduit plus vite qu'on ne pense », une brève du Canard enchaîné m'apprend que 30 députés de l'UMP (qui est-ce que cela aurait pu être d'autre ?) ont déposé un projet de loi visant à interdire les t-shirts marqués 9-3 ou d'un autre numéro de département au titre de la « protection du chiffre symbole des collectivités locales ». Et le voyou, délinquant notoire, qui se pavanait en 98 avec un maillot au numéro du département de l'Aube, on va aussi le mettre en prison par hasard ?

Bon, pour les gens fatigués et les moins de 60 ans qui n'ont pas appris les départements par coeur, l'Aube, c'est 10.

La domination du monde

Denis Robert, 48 ans, est écrivain. Il a été journaliste à Libération pendant douze ans.
Il est l'auteur de deux essais sur Clearstream ("Révélation$" et "La boîte noire" aux éditions Les Arènes), ainsi que de deux documentaires réalisés avec Pascal Lorent diffusés sur CANAL+. Ses accusations sur l'opacité de Clearstream lui ont valu de nombreuses poursuites.

Fin janvier 2006, Denis Robert a à nouveau été inculpé par la justice luxembourgeoise pour injure, calomnie et diffamation.

Dans l'actuelle nouvelle affaire Clearstream, Denis Robert est bien celui qui a remis le listing Clearstream à Imad Lahoud qui se présentait à lui comme un broker. Denis Robert a accepté parce qu'il lui avait proposé de l'aider à avancer dans son enquête. Il a compris plus tard qu'Imad Lahoud travaillait pour la DGSE sur la dissimulation de transactions liées au terrorisme. Dans le listing remis à Imad Lahoud, Denis Robert affirme que ne figurait aucun nom d'hommes politiques ou d'industriels ou de vedettes du showbiz.

Aujourd'hui, cette affaire est utilisée pour destabiliser encore plus la démocratie en France. Au profit de qui ? Adolphe Sarko ? Benito Le Pen ? Dolores Royal ?

Le blog La domination du monde suit l'actualité de cette affaire.

Chanson

J'ai retrouvé...

Assis comme un lépreux devant mon brasero,
Frileux sous le blizzard soufflant son lamento,
O my sweet honey love !

J'écrivais le chorus d'un concerto lubrique
Sur le chargeur glacé de mon automatique,
O my sweet honey love !

Quand je t'ai vue marcher le long du taxiway
Où mon vaisseau-cargo déchargeait en secret,
O my sweet honey love !

Mes carrousels de monstres aux yeux de chrysolite
Et les démons transfuges de ma zone interdite,
O my sweet honey love !

Pas b'soin de télescope pour suivre ta beauté
Quand tu viens t'acharner à me faire espérer
Mais j'suis fait d'une matière débile indélébile
Et je n'sais plus quoi faire pour me rendre inutile,
Et je n'sais plus quoi faire pour te décevoir.
Tu traverses les ruines de mes cités-fossiles
Dans la phosphorescence de mes visions fébriles,
O my sweet honey love !

Parmi les papiers gras et les caisses éventrées
Qui jonchent le parking de mon cerveau brûlé,
O my sweet honey love !

Et tu poses des oranges dans la cendre mouillée
De mon cachot désert aux barreaux calcinés,
O my sweet honey love !

Et d'un éclat de rire, tu gommes les pierres tombales
Des quartiers délabrés de ma radio-mentale,
O my sweet honey love !

Pas b'soin de télescope pour suivre ta beauté
Quand tu viens t'acharner à me faire espérer
Mais j'suis fait d'une matière débile indélébile
Et je n'sais plus quoi faire pour me rendre inutile,
Et je n'sais plus quoi faire pour te décevoir.

Décidément, encore du HFT... Indécrottable...

Partager

Que partager dans un couple ? La question peut être banale, mais j'avoue que je suis aujourd'hui un peu sceptique.

Un couple est fait de deux personnes, de deux personnalités fondamentalement différentes, avec une histoire et des goûts forcément différents. La "fusion" qui s'opère lors de la rencontre n'est que superficielle (ou alors, les deux meurent étouffés) et il faut ensuite que chacun s'adapte et fasse des concessions.

Pour que la vie de couple ne devienne pas un enfer, il faut aussi que l'on partage des choses, en dehors de nos trois rejetons dont l'inénarrable énergie et les caractères bien trempés sont la source de bien des conversations. Trouver, retrouver des passions communes (... pour le désir, voir la rubrique Désir ;-)) Dur, dur.

J'avoue une passion immodérée pour les choses de l'internet, les groupes de discussion, toutes les formes d'expression. Lors de la naissance de nos enfants, j'ai à chaque fois confectionné un site web avec les photos de ces merveilleux bébés. Les affaires d'enlèvement d'enfants revenant régulièrement sur le devant des actualités, j'ai été sommé de fermer ces sites. Après une résistance passive héroïque (je rigole, je n'ai simplement pas eu le temps de le faire tout de suite), ce fut fait. J'ai ainsi introduit l'idée de blog à ma bien aimée. Je lui ai même soufflé des adresses de blogs intéressants, comme celui de Ron l'infirmier. Mais voilà, gare à moi si je le lis. J'ai donc cessé de le lire...

J'ai aussi essayé la suggestion de lecture. Je prends des livres pour elle à la bibliothèque fort bien fournie de notre commune. Et ceux que je choisis, globalement elle les rend sans les avoir terminés. J'ai récemment acheté un livre sur un séjour dans une tribu d'aborigènes, bourré d'informations intéressantes sur une vision du monde différente et ô combien fascinante (*). Le livre dort à côté de son lit... et hier soir, elle m'a dit "je n'ai rien à lire".

Je sais aussi que je ne serai jamais un danseur de salsa, ni qu'elle ne sera jamais généalogiste.

Comme chantait je ne sais plus qui "je ne sais plus quoi faire pour te décevoir". Mais je suis têtu, et comme je lui ai déjà dit, je n'ai pas fini de la surprendre !

(*) Ce livre est en fait une escroquerie, le site Marloweb explique que l'auteur a avoué tardivement avoir tout inventé. Allez, finalement je vais le retirer de sa table de chevet ce soir ;-(

4 juillet 2006

Désir (1)

Les rares (si j'en crois le nombre de commentaires, mais peu importe, je ne recherche pas l'audience à tout prix) lecteurs de ce blog le savent déjà, je suis plein de contradictions (mon côté féminin ? non, je plaisante...) D'où ce premier post d'une nouvelle série... Tout ce que j'ai toujours voulu dire sans qu'on ose me le demander.

Le désir est-il simple phénomène chimique ou mécanique chez l'homme ? On peut se poser la question, simplement parce que déjà, le matin, nous sommes réveillés par un irrépressible afflux de sang là où ça fait du bien... si la douce moitié n'est pas en train d'émerger d'une nuit au sommeil tardif ou difficile...

Parfois, le courant passe dès cet instant-là, et l'on passe rapidement au jeu du missionnaire matutinal avec des variantes qui font monter la sève de l'aimée. Parfois, ce n'est qu'un rideau de fumée, cela se termine trop vite avec de la frustration chez les deux partenaires, et c'est là une chose qui ne se partage pas.

Le réveil est bien plus doux si l'on n'a pas à craindre l'arrivée inopinée (mais somme toute prévisible) d'un, deux ou trois enfants réveillés par la lumière du jour qui s'insinue dans les volets. Dans ce cas, les préliminaires peuvent enfin tenir leur rang.

Et j'avoue hésiter à vous en livrer plus pour cette fois. Le désir n'est-il pas exacerbé par la suggestion ?

Ma princesse

Elle serait sans nul doute outrée que j'aie parlé du caractère de ses frères avant de parler d'elle. Ma fille...

Tout serait dit dans ces points de suspension ? C'est que je manque franchement d'objectivité quand il s'agit de parler de mes enfants. J'en suis excessivement (et je pèse ce mot) fier. Et mon amour pour eux n'a pas de limite.

C'est ma princesse, mais j'ai déjà entendu d'autres personnes l'appeler ainsi. Par exemple, une anesthésiste lors des préparatifs de son opération au mois d'avril dernier. Elle a un prénom rare, choisi in extremis la veille de sa naissance et qui lui va à merveille.

Elle a un sacré caractère, accompagné par un sens inné de la répartie. Hier soir, sa maman lui a dit qu'elle viendrait les chercher cette dernière journée d'école à la sortie, qu'ils n'iraient pas au centre de loisirs. Nous avons eu droit à un discours énergique : "maman, tu le sais quand même, le centre de loisirs, c'est pendant les vacances ; pendant l'école, c'est la gar-de-rie !"

Quand à son sourire, je le garde pour moi ;-)

Encore raté

Je suis passé devant les affiches à plusieurs reprises, traversant le centre ville pour aller travailler de l'autre côté. Mais la date du concert me semblait encore lointaine, ce début de juillet qui sent si bon l'approche des vacances. J'avais déjà raté Raimon à l'Olympia en juin (malgré les annonces dithyrambiques sur RFI), j'aurai raté HFT à Melun en juillet, même mêlé à d'autres artistes que j'aurais certes pu découvrir.

Sa chanson que j'ai passé en boucle au creux de cet hiver étrange, plein de routes et de doutes, je vais me la remettre dans la voiture ce soir. Elle me rappelle combien je l'aime, combien j'ai été stupide de douter d'elle. Combien ces moments de fusion charnelle sont si forts que j'aurais du mal à trouver les mots pour les décrire (et les comptes-rendus frisant le rapport médico-légal que l'on trouvait autre fois dans la prose des nègres de Gérard de Villiers, et qui se sont répandus partout, de Quim Monzó à la collection harlequin, ne présentent qu'un intérêt très limité et surtout sont à mille lieues du réel, enfin au moins du mien).

Je n'ai pas de mots assez durs...

Quand les ombres du soir chevauchent sur la lande
avec dans leurs passeports Sherwood ou Brocéliande
quand les elfes titubent sous l'alcool de sorgho
dans les cercles succubes de la lune en faisceaux
quand les vents de minuit décoiffent les serments
des amants sous les aulnes d'un hôtel flamand
quand tes visions nocturnes t'empêchent de rêver
& couvrent ton sommeil d'un voile inachevé
je n'ai plus de mots assez durs
pour te dire que je t'aime

quand les chauves-souris flirtent avec les rossignols
dans les ruines d'un royaume où mon crâne est mongol
quand les syndicats brûlent nos rushes & nos démos
pour en finir avec le jugement des salauds
quand Humpty Dumpty jongle avec nos mots sans noms
dans le bourdonnement des câbles à hautes tension
quand tu m'offres épuisée sous l'œil d'une opaline
les charmes vénéneux de tes fragrances intimes
je n'ai plus de mots assez durs
pour te dire que je t'aime

Quand les théâtres antiques recèlent nos orgies
Çatal Hoyük Airport / Manco Capac City
quand nos murs se recouvrent de hiéroglyphes indiens
avec nos voix blafardes en feed-back au matin
quand tes mangoustes viennent avaler mes couleuvres
dans ces nuits tropicales où rugit le grand œuvre
quand l'ange anthropophage nous guident sur la colline
pour un nouveau festin de nos chairs androgynes
je n'ai plus de mots assez durs
pour te dire que je t'aime

Quand les clochards opposent la classe & l'infini
à la vulgarité glauque de la bourgeoisie
quand les valets de cours, plaideurs pusillanimes
encombrent de leurs voix nos silences & nos rimes
quand aux détours d'un bar tu flingues aux lavabos è
quelque juge emportant ma tête sur un plateau
quand tu branches les hélices de ma mémoire astrale
sur les capteurs-influx de ta flamme initiale
je n'ai plus de mots assez durs
pour te dire que je t'aime

Quand les traces de rorschach sur la tôle ondulée
servent aux maîtres à tester l'autochtone humilié
quand sur la moleskine des limousines en liesse
ils en rient en fumant la mucho cojones
quand les cris de l'amour croisent les crocs de la haine
dans l'encyclopédie des clameurs souterraines
quand je rentre amoché / fatigué / dézingué
en rêvant de mourir sur ton ventre mouillé
je n'ai plus de mots assez durs
pour te dire que je t'aime

Quand dans la lumière sale d'un miroir tamisé
tu croise l'œil éphémère d'une salamandre ailée
quand dans les brumes étales de nos corps transparents
tu réveilles mes volcans lumineux du néant
quand mes pensées confuses s'éclairent au magnésium
sur les écrans-secrets de ton pandémonium
quand mes bougainvillées se mêlent aux herbes folles
dans ta chaleur biguine au crépuscule créole
je n'ai plus de mots assez durs
pour te dire que je t'aime

quand les ombres du soir poursuivent sur la lande
le flash des feux arrière d'une soucoupe volante
quand le soleil se brûle aux contours de tes reins
parmi les masques obscurs d'un carnaval romain
quand l'ordre des humain nous verse dans son cocktail
quand l'ordre des humain nous sert dans son cocktail
5 milliards de versions différentes du réel
quand tu pleures essoufflée au creux de ma poitrine
avec le doux murmure des fréquences féminines
je n'ai plus de mots assez durs
pour te dire que je t'aime

Hubert Félix Thiéfaine

Idées reçues (2) : Mars et Vénus

Parmi les publications destinées à "faire durer" les couples qui ne durent plus (ce n'est pas moi qui le dit, les statistiques sont plutôt édifiantes en la matière), il y a toute une série d'ouvrages sur le thèmes "les femmes et nous sommes venons de deux planètes différentes"... et que nous sommes donc pas amenés à nous comprendre spontanément.

J'avoue que cela me fait sourire. Je me souviens avoir fait un de ces "tests d'été" de magazine intitulé "êtes-vous un homme ou une femme ?"... eh bien j'étais une femme...

Les critères de détermination de la masculinité et de la féminité m'ont certainement échappé... Il reste que nous appartenons à la même espèce, et que nous avons encore besoin les uns des autres pour la perpétuer.

C'est vrai que quand je regarde mes enfants, je me rends bien compte combien ma fille est différente de mes fils. Mes ces deux-là sont aussi loin d'être similaires : leur caractère est très différent, le grand oscillant entre un flegme qui frise l'indifférence et de doux instants de pur délire, le petit jouant à fond le charme pour se faire pardonner des accès de mauvais caractère et un humour plutôt acide...

La personnalité de chacun se construit autant qu'elle s'hérite, et le plus difficile est de comprendre autrui. C'est ce que j'ai pu apprendre il y a trois ans lors de longues consultations en psychiatrie, où la parole constitue la meilleure des thérapies.

N'est-il donc pas suffisant de se parler, et de s'écouter, pour se comprendre, pour désamorcer les conflits et pour en finir par conclure que l'on est quand même si bien ensemble ?

3 juillet 2006

Silences (2)

Dure semaine. Je n'avais pas envie d'écrire pendant ces jours, trop perturbé, trop ému, trop désemparé par une hostilité soudaine et incompréhensible. J'ai beaucoup ruminé, beaucoup tenté de plans B (b comme bisou discret dans le cou...) sans aucune amélioration. J'en ai même pleuré à ses côtés, alors qu'elle s'endormait d'un coup, épuisée par la journée et par des soucis que j'ai fini par comprendre, par un SMS d'excuse, deux jours plus tard. Elle sait combien je l'aime...