31 décembre 2012

Courage !

Les gens qui ont du courage et travaillent pour le bien commun ne sont pas souvent en tête d'affiche. Et pour une bonne raison: ils nous renvoient tous devant nos lâchetés.

Merci à Autistes sans frontières de nous le rappeler.


29 décembre 2012

Le consul qui en savait trop (Désirée Lenoir)

Un livre d'histoire, un vrai, extrêmement bien documenté, qui se lit comme un roman. La vie extraordinaire d'Auguste François, un fonctionnaire intègre et respectueux de ses interlocuteurs étrangers qui, en poste dans le Sud de la Chine, a su éviter une guerre de conquête coloniale pourtant planifiée par Paul Doumer et le Parti Colonial. Il a payé son intégrité en connaissant une fin de vie difficile.

Une vision sans concession de la vie politique française de la fin du XIXe siècle, de la vraie nature de la colonisation: une ruée d'escrocs prêts à tout, y compris à rédiger des contrats et traités sur des projets voués à l'échec mais prévoyant des indemnités substantielles pour les "entrepreneurs" "malheureux". Les "coloniaux" décrits ici sont presque tous des politiciens véreux, apparentés aux "grandes familles", ou des semi-délinquants, révoqués ou licenciés, au passé sulfureux.

J'ai appris beaucoup de choses en le lisant, sur Paul Doumer, sur les "entrepreneurs" français de l'époque, sur les manoeuvres de la France pour susciter un état musulman en Chine du Sud...

À lire absolument (et merci à ma bibliothèque municipale de l'avoir acquis).

Il y a aussi un site qui prolonge le livre : http://augustefrancois.com.

28 décembre 2012

Elle a mis une chanson dans mon coeur



Cette chanson est un peu l'histoire de notre rencontre, de mes sentiments pour elle. Les miens n'ont pas changé. Les siens...

27 décembre 2012

Psy (non, pas le chanteur coréen)

Depuis 8 ans, je fréquente de façon irrégulière les médecins, les psychiatres et les antidépresseurs.

La première occasion a été l'impact imprévu de la gestion d'un plan social dans mon entreprise. Secrétaire du CE, j'ai pris un mandat de délégué syndical pour tenter de négocier de meilleures conditions de départ pour les 137 licenciés de mon entreprise. Je pensais être fort, mais être confronté à tant de situations de drame, faire face à tant de rouerie de la part de ceux qui se prétendent "entrepreneurs" m'a fortement déstabilisé. Le CMP de notre agglomération m'a ouvert les bras. J'ai suivi une dizaine d'entretiens, avec une infirmière et avec un médecin psychiatre, qui m'ont beaucoup appris sur moi-même et sur le milieu psychiatrique.

La seconde occasion a été un burn out professionnel, qui s'est traduit par un arrêt maladie de trois semaines, il y a deux ans. Cela a été le déclencheur du déménagement qui a eu lieu 6 mois après, et du changement d'employeur consécutif. Le traitement a été essentiellement médicamenteux. Je l'ai arrêté spontanément à mon arrivée dans cette ville.Avant de partir, j'avais quand même discuté avec le médecin. Ce n'était pas une dépression, mais un surmenage.

Je pensais que tout allait s'arranger, que la distance qu'elle avait mis entre nous allait peu à peu s'estomper. Après quelques mois elle dans le petit lit qu'elle a acheté, et moi sur le canapé, entre indifférence et frustration, j'ai cependant craqué. J'ai eu un geste que je ne me pardonne toujours pas envers mon aîné. Elle m'a frappé. Et envoyé voir un médecin, en parlant de dépression et de terrain fertile. Après presque un an de médicaments, j'ai arrêté par accident il y a un peu plus d'un mois. Les entretiens avec la médecin psychiatre n'ont jamais suscité le moindre espoir de solution. Et j'ai perdu une ordonnance de renouvellement juste après ma visite chez le médecin.

Les médicaments m'assommaient littéralement. Je tombais comme une masse, je n'avais plus d'envie, plus de désir. L'arrêt a été rude. Plusieurs nuits d'insomnies. Un désir restant inassouvi. Jusqu'à cette toute veille de fêtes, où elle a enfin senti que j'étais prêt à l'entendre dire qu'elle ne m'aimait plus.

Pour résister à ce choc, j'essaie de me raccrocher à mes valeurs. Ma foi. Ma famille. Mon amour.
C'est difficile quand tout semble fini, décidé, game over, no way to argue.

Nous sommes tous différents. Les uns des autres. Les uns de l'image que les autres ont de nous, veulent nous donner, voir veulent projeter. Je ne saurais dire la part d'inconscient qu'il y a dans tout ça. Comment notre passé, vécu ou rêvé (parce que dans certains cas l'esprit humain est capable de s'inventer un passé pour ne pas revivre ce qu'il a réellement vécu) peut agir sur notre présent. Ce que je sais aujourd'hui, c'est que la psy-quelque chose n'est pas la solution. Que c'est une forme de deuil à faire, d'autant plus difficile que l'être aimé est bien vivant.

Pour moi, l'amour ne meurt pas.

26 décembre 2012

La vieillesse de ce temps

Un texte de Nicolas Bedos (paru dans Marianne) qui m'a bien fait rire.
Mardi. J'ai fait une exception : moi qui rechigne toujours à jouer les vedettes philanthropes, laissant cette corvée à quelques faux culs désœuvrés du show-biz, j'accepte de me rendre à Nantes - à mes frais - afin de parrainer - gratuitement - le concours d'éloquence d'une école de commerce - donc de droite - qui me harcèle depuis des mois. «Pourquoi moi ? avais-je d'abord répondu à leurs 45 mails. C'est comme si une faculté de lettres classiques sollicitait le parrainage de Nadine Morano ! - Parce qu'on vous adore.» Bien. J'adore qu'on m'adore ; au moins, ces futurs commerciaux savent déjà se vendre auprès d'un vendu.

Dans le TGV qui m'éloigne de la civilisation, je m'autopersuade que plonger mon boboïsme vieillissant dans un bain de jouvence provinciale déridera ma plume. Car, même si les Nantais plébiscitent Jean-Marc Ayrault, cette ville n'est pas fatalement aussi chiante que son maire. Sauf que, décidément, il pleut sur Nantes. Même quand il ne pleut pas. Et la bande d'étudiants venue me cueillir à la gare exhale une humeur très humide. Dans la voiture, je m'aperçois qu'aucun de ses «fans» autoproclamés ne lit Marianne. A peine ont-ils parcouru l'œuvre complète de mes tweets. Certes, l'une des gamines (de 24 ans passés !) a commencé mon dernier livre, mais elle préfère, dit-elle, quand j'ajoute des grimaces à la télé. Une autre qui, de toute évidence, confond Bedos avec Devos, s'étonne de ma sveltesse, eu égard à l'obésité de mon défunt paternel ! A la fin du concours, durant lequel de sympathiques coincés du bulbe ont cru exploser les limites de l'humour noir en prononçant 30 fois le mot «bite» et en se gaussant sur DSK, ce cadavre satiriquement inoxydable, je refoule mon ennui et me hasarde à questionner l'amphi tout entier : «Alors, les jeunes, où c'est qu'on sort, ce soir ? Je propose une manif antimariage gay dans toutes les boîtes homo de la ville.» Rires pincés.

Si jeunes et déjà menacés par une overdose de premier degré ! Peu importe, fouette, cocher ! J'ai envie de les mieux savoir. De plonger mon thermomètre sociologique dans le rectum de leur ferveur adulescente et, accessoirement, de gerber une série de gin fizz dans la cuvette d'un bar nantais. «Alors ? On bouge ?» Silence (300 personnes qui se taisent, ça vous crève les tympans). L'organisateur, un autiste de 22 piges qui ne cesse d'essuyer ses mains moites sur son polo Lacoste trop large, finit par grommeler : «C'est-à-dire qu'on aimerait bien, vu que vous êtes mon idole, mais on a cours demain matin.» Sa copine ajoute : «Si vous voulez, on peut boire une bière à la cafétéria, mais ça ferme dans trente minutes.» J'abdique.

Dans la voiture qui me ramène lentement à la gare, l'un d'eux m'assena le coup de grâce : «J'espère que vous vous êtes bien marré, car vous venez d'avoir affaires aux plus rebelles du bahut.»

Dans le train, je termine la biographie de Verlaine (qui vient de paraître dans l'excellente édition Folio) : Jean-Baptiste Baronian y relate les échappées belges et londoniennes du parnassien avec Rimbaud, son amant fulgurant, sa tête à baffes géniale de 17 ans. Ils rimaillent, ripaillent, fument, soutiennent les communards, picolent en relisant Homère, s'agenouillent - ivres morts - devant Victor Hugo, caricaturent les versaillais, singent Musset, se désapent en public, dérapent en permanence, dorment à la belle étoile, payent leur tournée d'absinthe à coups de poèmes érotiques ; bref, ils draguent la mort en riant et en s'aimant. Cent cinquante ans plus tard : la jeunesse a vieilli.

25 décembre 2012

ﺷﻜﺮا

Depuis le temps lointain de mes études, j'apprécie la laïcité à l'envers pratiquée par les commerçants et restaurateurs musulmans. Le restaurant universitaire du foyer musulman, en "haut" du boulevard Saint-Michel, à Paris, m'avait vite compté parmi ses habitués du dimanche et des jours fériés (sauf s'ils tombaient un vendredi...) C'était en 1982-1984 le seul restaurant universitaire parisien dont je ressortais après avoir mangé tout le repas proposé, et sans une faim qui ne m'avait pas quitté...

Ce jour de Noël, j'ai encore profité de cette laïcité en complétant les courses (3 citrons, une boîte de crème anglaise toute prête pour agrémenter la bûche confectionnée hier au centre de loisirs par la demoiselle) pour le repas du jour à un Coccimarket proche.

شكرا جزيلا

Cantem nadal encara

23 décembre 2012

Devil's Gate (Clive Cussler)

J'ai acheté deux romans de Clive Cussler à l'aéroport de Baltimore et j'ai aussi terminé le second.

Sur le style et sur l'écriture, pas grand chose à dire. Une maîtrise certaine, on se laisse prendre dans l'atmosphère du roman et dans le suspense.

Pour le reste, j'avoue que, comme après The Jungle, je ressens le même malaise. En étant bref, je dirais que l'idéologie américaine dominante trouve dans M. Cussler un soutien sans faille.

Dans Devil's Gate, c'est le président de la Sierra Leone qui essaie de s'émanciper de la dette et du FMI en faisant développer un improbable rayon de la mort basé sur un accélérateur de particules. Et voilà, cela gêne beaucoup Monsieur Cussler, et les États-Unis d'Amérique, qu'un état d'Afrique ait cette volonté d'émancipation. Le félon sera tué, et tout rentrera dans l'ordre. This book endorses the remorseless american imperialism. It sucks.

22 décembre 2012

Je l'aime aussi parce qu'elle est folle

Le 12 janvier, cela fera 17 ans que nous nous sommes rencontrés. Malgré cette vie "commune" (mais il serait sans doute plus juste de parler de "vies parallèles proches"), je ne prétends toujours pas la connaître, et encore moins la comprendre. L'année qui est en train de se terminer a été l'une des plus difficiles de ma vie. Parce qu'elle veut que nous nous séparions, parce que je ne veux pas, parce que je suis seul, désespérément seul, dans cet appartement avec elle et nos trois enfants (mes quatre raisons de vivre), et que je ne peux pas vivre sans elle.

Oui, je l'aime pour des tas de raisons, mais aussi pour cette douce folie qu'elle sait mettre dans chaque instant de sa vie (et de la mienne, quand elle avait décidé de s'en préoccuper). Dans une semaine, elle sera chez une amie chère, pour faire la fête. Elle part en covoiturage, rentre un peu plus tard...

Mais hier, alors que ça fait une semaine que je la vois tomber de fatigue tous les soirs, que quand j'appelle en milieu de journée à son travail, sa voix me persuade qu'elle va tomber en syncope dans l'après-midi, elle est allée à l'entraînement de notre grand pour faire le match parents-enfants, et elle s'est blessée. Assez pour que je m'apprête à l'emmener aux urgences faire examiner sa cheville. Autant dire que le prochain week-end va être difficile...

Je l'aime aussi pour ça, pour tous ces petits moments de douce folie, de petits délires qui rendent la vie encore plus piquante.

Si seulement elle pouvait revenir.

21 décembre 2012

Une fois...

Une belle citation de Bob Marley.
“Only once in your life, I truly believe, you find someone who can completely turn your world around. You tell them things that you’ve never shared with another soul and they absorb everything you say and actually want to hear more. You share hopes for the future, dreams that will never come true, goals that were never achieved and the many disappointments life has thrown at you. When something wonderful happens, you can’t wait to tell them about it, knowing they will share in your excitement. They are not embarrassed to cry with you when you are hurting or laugh with you when you make a fool of yourself. Never do they hurt your feelings or make you feel like you are not good enough, but rather they build you up and show you the things about yourself that make you special and even beautiful. There is never any pressure, jealousy or competition but only a quiet calmness when they are around. You can be yourself and not worry about what they will think of you because they love you for who you are. The things that seem insignificant to most people such as a note, song or walk become invaluable treasures kept safe in your heart to cherish forever. Memories of your childhood come back and are so clear and vivid it’s like being young again. Colours seem brighter and more brilliant. Laughter seems part of daily life where before it was infrequent or didn’t exist at all. A phone call or two during the day helps to get you through a long day’s work and always brings a smile to your face. In their presence, there’s no need for continuous conversation, but you find you’re quite content in just having them nearby. Things that never interested you before become fascinating because you know they are important to this person who is so special to you. You think of this person on every occasion and in everything you do. Simple things bring them to mind like a pale blue sky, gentle wind or even a storm cloud on the horizon. You open your heart knowing that there’s a chance it may be broken one day and in opening your heart, you experience a love and joy that you never dreamed possible. You find that being vulnerable is the only way to allow your heart to feel true pleasure that’s so real it scares you. You find strength in knowing you have a true friend and possibly a soul mate who will remain loyal to the end. Life seems completely different, exciting and worthwhile. Your only hope and security is in knowing that they are a part of your life.”

20 décembre 2012

Fin du monde en Afrique ?

La Françafrique n'est pas morte, elle se porte même plutôt bien : un article de Mathieu Lopes dans Survie nous explique comment elle se cache derrière l'ONU pour conserver sa mainmise sur le continent.

Qu’est-ce qui se cache Ladsous ? La chasse gardée de la France à l’ONU

Le « chef de l’armée du monde », selon le titre pompeux du Journal du Dimanche (du 6 mai 2012) est un Français méconnu : Hervé Ladsous. Ancien chef de cabinet de Michèle Alliot-Marie puis d’Alain Juppé, il dirige, depuis 2011, le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, communément appelé DPKO.

Hervé Ladsous
Le DPKO, c’est une tradition française. Comme cela a déjà été relaté dans Billets d’Afrique, le DPKO, créé en 1992, a été dirigé par des Français sans discontinuer depuis 1997. Matthew Russel Lee, journaliste d’investigation indépendant de Inner City Press (ICP), relevait, lors de la nomination de Ladsous à la tête du DPKO, que c’est un autre Français, Jérôme Bonnafont, qui était initialement pressenti.
Cette nomination appelait le commentaire suivant de Mathew Lee, en septembre 2011 :
« Inner City Press a demandé au nouveau porte- parole de Ban [Ki Moon], Eduardo del Buey, de décrire le processus de sélection et si un seul des finalistes n’avait pas été français. Sa réponse a été générale, affirmant que l’ensemble des sélections à l’ONU, comme celle- ci, était transparente. Mais il en est autrement pour le chef du maintien de la paix, comme pour tous les postes de sous-secrétaires généraux. Kofi Annan « donna » le DPKO à la France alors qu’il était secrétaire général. De Jean-Marie Guéhenno, le poste passa à Alain Le Roy, et maintenant à un troisième Français d’affilée. Il est utile à la France d’avoir le DPKO : encore cette semaine, à Paris, Nicolas Sarkozy s’est vanté de l’intervention militaire de son pays en Côte d’Ivoire et en Libye [3]. Comme révélé dans les documents exclusifs que Inner City Press a publiés, cela ne pose aucun problème à la France d’utiliser le DPKO pour favoriser ses intérêts économiques. »
Depuis, le journaliste a exhumé le passif de Ladsous dans plusieurs dossiers françafricains et a régulièrement critiqué sa gestion du DPKO, jusqu’à interroger sa réelle compétence pour le poste. En réaction, Hervé Ladsous a décidé de ne plus répondre aux questions de Matthew Lee, de manière plutôt abrupte au regard de l’atmosphère toute diplomatique qui règne aux conférences de presse de l’ONU.

Hervé Ladsous et le Rwanda

Peu après sa prise de fonction, Inner City Press a interrogé Ladsous sur le Rwanda en 1994 et la position française « qui consista à soutenir les massacres menés par le colonel Theoneste Bagosora », alors qu’Hervé Ladsous était le représentant adjoint de la France à l’ONU.
Ladsous esquiva la question, en disant dédaigneusement que « le Rwanda c’était il y a quinze ans ». Dans le panégyrique du JDD, le « génocide au Rwanda » ainsi que le siège de Sarajevo sont évoqués ainsi : « Deux épisodes qui ont illustré la faiblesse de l’ONU, accusée d’être devenue complice des horreurs commi­ses sous ses yeux dans ces deux pays meurtris. “À la surface, oui, ce sont des échecs des Nations unies, confesse Ladsous, mais ce sont avant tout des échecs de la communauté des États qui composent l’ONU, parce que le mandat n’avait pas été défini de manière claire, réaliste ou raisonnable. Il faut avoir le courage de dire aux États qu’ils ne peuvent pas nous demander de faire des miracles.” »
Hervé Ladsous est pourtant particulièrement bien placé pour savoir quels sont les rouages de ces échecs. C’est lui qui représentait la France lors de la séance du Conseil de sécurité du 21 avril 1994 qui vota la diminution des effectifs de la MINUAR au Rwanda. Lors de cette séance, le génocide des Tutsi avait commencé depuis quinze jours.
Or, d’après de hauts gradés français de l’époque, moins de 2000 hommes auraient alors suffi pour arrêter le génocide. Quelques semaines plus tard, la France, arguant de la passivité de la communauté internationale, intervenait au Rwanda via l’Opération Turquoise, alors qu’elle avait justement contribué à cette passivité en votant la réduction de la MINUAR à 10% de ses effectifs.
Il est vrai qu’un commandement 100% français a permis à la France de mener une opération ambiguë mi-humanitaire, mi-soutien au régime génocidaire, ce que n’aurait probablement pas permis la MINUAR.
Et c’est justement depuis Turquoise, très contestée, que la France s’efforce – le plus souvent – d’obtenir un mandat de l’ONU pour ses opérations. Le hasard faisant bien les choses, le DPKO est aux mains des Français depuis 1997. Autre heureux hasard : d’après le Journal du Dimanche, c’est à la demande d’Alain Juppé, un des plus fervents défenseurs de l’action de la France au Rwanda, qu’Hervé Ladsous avait finalement été préféré pour le poste.

Ben Ali, Sahara Occidental, Haïti : les autres questions qui dérangent

Mais le Rwanda n’est pas la seule casserole que traîne Ladsous. D’après Matthew Lee, ce n’est autre que Ladsous, alors chef de cabinet de Michèle Alliot-Marie, qui aurait organisé les scandaleux voyages de la ministre dans l’avion d’un homme d’affaire proche du dictateur tunisien Ben Ali.
Sur la question des conflit d’intérêts, le journaliste d’Inner City Press pose aussi les questions en interpellant le responsable du DPKO sur ses anciennes fonctions diplomatiques dans lesquelles il a défendu la position française et sa gestion, aujourd’hui, de situations où la France n’est pas neutre.
À la mi-octobre 2012, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Juan Mendez, faisait état de cas de torture perpétrés par les autorités marocaines au Sahara occidental. Or, la France est le seul pays, avec le Maroc, qui s’est toujours opposé à ce que la MINURSO soit pourvue d’un volet d’observation du respect des Droits humains. A cette occasion, Matthew Lee interrogea Ladsous pour connaître, d’une part, son avis sur le rôle de la MINURSO, et d’autre part, sur le conflit d’intérêts potentiel sur ce dossier avec ses anciennes fonctions de représentant adjoint de la France à l’ONU. Hervé Ladsous refusa de répondre, comme sur les autres sujets dérangeants, arguant que le journaliste faisait des insinuations insultantes.
Pourtant, ce genre de questions est courant à l’ONU : Jeffrey Feltman, le directeur du Département des affaires politiques s’est expliqué plusieurs fois sur le conflit d’intérêts potentiel avec ses anciennes fonctions au Département d’État américain. Son prédécesseur, le nigérian Ibrahim Gambari, répondait souvent aux questions sur les liens possibles avec ses anciennes fonctions dans les services nigérians, à l’ONU ou à l’Union africaine.
 
« Européanisation » de l’ONU en Afrique et désinformation

Au-delà de la personne d’Hervé Ladsous, Inner City Press note un dysfonctionnement global de l’ONU, notamment sur l’Afrique, en particulier en termes d’information. Par exemple, le comité des sanctions de l’ONU sur la Côte-d’Ivoire a tenté récemment de lier les soutiens de Laurent Gbagbo à des groupes terroristes au Mali.
Si personne n’y croit sérieusement, cela a pu peser sur le rejet de la demande de mise en liberté de Laurent Gbagbo à la CPI, puisque le procureur s’est appuyé sur ce rapport « fuité » pour plaider contre sa libération.
Matthew Lee rappelle aussi que le rapport de Steve Hege, le responsable de l’ONU en République démocratique du Congo, a été fortement contesté – pas uniquement par le Rwanda. Hege s’étant montré assez peu objectif, notamment dans un de ses articles en 2009, où il avait présenté les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) comme « des victimes » pour lesquelles il ne cachait pas sa sympathie, il faut en effet s’interroger sur le positionnement que ce dernier donne à l’ONU sur ce conflit, dont il impute l’essentiel des responsabilités au Rwanda.
Récemment, c’est la nomination de Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne, comme envoyé spécial de l’ONU au Sahel qui a fait grincer des dents à l’Union africaine et dans certains départements de l’ONU. Certains pointent du doigt une « européanisation » des missions africaines de l’ONU sous Ban Ki-Moon. En effet, les responsables des dernières missions de l’ONU au Libéria, en Sierra Leone, en Côte-d’Ivoire sont tous européens, et c’est l’ancien ambassadeur des États-Unis au Congo qui dirige la MONUSCO.
En ce qui concerne Prodi, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer son absence de qualifications pour le poste. Comme pour Ladsous ou bien d’autres, il semble que ce soit uniquement des raisons politiques qui aient présidé à ce choix.
Les Nations unies, loin d’être un espace de neutralité au-dessus de la mêlée de la guerre des Nations, semble plutôt reproduire les rapports de domination entre les États, du moins en ce qui concerne l’Afrique, où la position de l’institution semble n’être que la somme des intérêts des grandes puissances.
Cela doit interroger celles et ceux qui, s’opposant à l’impérialisme français, espèrent s’en remettre à des mandats ou une légitimité de l’ONU. Quand, en plus de son siège de membre permanent au Conseil de sécurité, la France accapare la direction du DPKO, qui dirige « l’armée du monde », il est illusoire d’espérer une quelconque neutralité de l’ONU sur les questions françafricaines.

Je rappelle la source: Survie, un site que tout le monde doit lire (et soutenir)

Le changement, c'est pour quand ?

19 décembre 2012

Dis-moi pourquoi ?

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Que le ciel azuré ne vire au mauve
Penser ou passer à autre chose
Vaudrait mieux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le ciel above
Radieux croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre coeur est mis à sang et à feu
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Comme une petite souris dans un coin d'alcôve
Apercevoir le bout de sa queue rose
Ses yeux fiévreux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le soleil above
Radieux Croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre coeur est mis à sang et à feu
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Avoir parfois envie de crier sauve
Qui peut savoir jusqu'au fond des choses
Est malheureux

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le ciel above
Radieux Croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre coeur est mis à sang et à feu
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Dis-moi que tu m'aimes encore si tu l'oses
J'aimerais que tu trouves autre chose
De mieux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le ciel above
Radieux

18 décembre 2012

The Jungle (Clive Cussler)

Un roman acheté dans un aéroport américain, lu lors de voyages en Europe, en avion et en TGV...

J'ai découvert Clive Cussler il y a un an, à l'aéroport de Heathrow. Je cherchais de la lecture, en anglais, et j'ai successivement pioché dans deux "séries" Lost Empire et Crescent Dawn. Bien écrits, haletants.

Mais voilà, Monsieur Cussler est un entrepreneur de l'écriture. Il a multiplié les collections et rassemblé dans sa petite entreprise des co-auteurs qui, n'en doutons pas, fournissent bien plus de 50% de la matière.

Là, le héros est un ancien de la CIA qui applique avec la même hémoglobine omniprésente les méthodes de son employeur précédent. Un lien fumeux avec l'histoire, plus précisément avec Marco Polo. Et puis... un complot islamiste, bien sûr. Un passage en Afghanistan, évidemment. Et le gentil finit par gagner, bien sûr.

17 décembre 2012

Connaître Manuel Valls

Il suffit d'une phrase d'Oscar Wilde:
Une communauté s’abrutit infiniment plus par un usage régulier de la répression que par une criminalité occasionnelle.
Monsieur Valls est ministre de l'Intérieur de la République française lorsque:
La police a arrêté Aurore Martin, cette militante du parti basque indépendantiste Batasuna de 33 ans. Elle était depuis 2010 sous le coup d'un mandat d'arrêt européen pour "participation à une organisation terroriste et terrorisme", car le parti Batasuna est illégal en Espagne, ce qui n'est pas le cas en France
Ce n'est pas la première fois que l'état français arrête un de ses citoyens, qui n'a commis aucun crime ni délit, pour le déporter vers un pays étranger.

Dès octobre 1940, avec la promulgation d'un statut des Juifs, la politique vichyste d'exclusion et de persécution, expression d'un antisémitisme et d'une xénophobie à la française, a défini, classé et isolé les Juifs résidant en France.
À partir de 1942, l'appareil d'Etat français, sous la direction de Pierre Laval, a apporté son concours à la mise en œuvre en France par les nazis de la « solution finale », en particulier lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver à Paris où, les 16 et 17 juillet 1942, la police française sous l'autorité de René Bousquet a arrêté 13 000 juifs « apatrides ».
Plus de 80% des Juifs déportés de France ont été arrêtés par la police française. (Centre National  de Documentation Pédagogique)
Mon dernier vote pour un candidat du Parti socialiste ? Juin 2012.

16 décembre 2012

The Watchers (Jon Steele)

Un roman fantastique qui se passe dans et autour de la cathédrale de Lausanne. Une écriture envoûtante.

Pendant la première moitié du livre, et malgré un prologue d'une extrême poésie (la mort d'un poète anglais sur le front, vers 1917), j'ai cependant eu du mal à entrer dans l'histoire.

Mais ensuite, j'ai pu profiter d'un vol transatlantique pour sortir du temps et entrer dans le livre.

L'auteur annonce sur son site qu'il s'agit du premier volume d'une trilogie. Hélas, le marketing du livre est sans doute l'une des premières causes de sa disparition annoncée. Car ce livre est un vrai roman.Il nous fait entrer dans un univers d'une extrême beauté, mais aussi d'une extrême violence. Quand on en sort, a-t-on vraiment envie d'y revenir ?


15 décembre 2012

Saison 2

Pour recommencer, l'explication du nom de ce blog. J'ai acheté le vinyle (on disait album à l'époque) de Carte de Séjour à sa sortie en 1984. Depuis le groupe s'est dissous, même si la voix de Rachid Taha continue de résonner.


J'ai adoré le son, et les textes aussi, dont la traduction en français était dans la pochette.

En 2006, à la création de ce blog, je changeais de travail. J'avais bien compris la philosophie des entreprises semi-esclavagistes nommées "sociétés de service" parisiennes. J'ai passé un an à m'éclater dans un projet où j'ai pu construire la relation avec mon client et créer une équipe avec qui j'ai passé des moments extraordinaires. La suite a été moins amusante, avec des projets sous-vendus, des clients abusés (et pour lesquels mon professionalisme et mon implication n'ont pas toujours rattrapé les choses) et une vie familiale gâchée (sans parler d'une vie de  couple évaporée).

En 2011, j'ai changé de ville et d'employeur.

Ouadou: on leur avait promis le paradis...