27 décembre 2012

Psy (non, pas le chanteur coréen)

Depuis 8 ans, je fréquente de façon irrégulière les médecins, les psychiatres et les antidépresseurs.

La première occasion a été l'impact imprévu de la gestion d'un plan social dans mon entreprise. Secrétaire du CE, j'ai pris un mandat de délégué syndical pour tenter de négocier de meilleures conditions de départ pour les 137 licenciés de mon entreprise. Je pensais être fort, mais être confronté à tant de situations de drame, faire face à tant de rouerie de la part de ceux qui se prétendent "entrepreneurs" m'a fortement déstabilisé. Le CMP de notre agglomération m'a ouvert les bras. J'ai suivi une dizaine d'entretiens, avec une infirmière et avec un médecin psychiatre, qui m'ont beaucoup appris sur moi-même et sur le milieu psychiatrique.

La seconde occasion a été un burn out professionnel, qui s'est traduit par un arrêt maladie de trois semaines, il y a deux ans. Cela a été le déclencheur du déménagement qui a eu lieu 6 mois après, et du changement d'employeur consécutif. Le traitement a été essentiellement médicamenteux. Je l'ai arrêté spontanément à mon arrivée dans cette ville.Avant de partir, j'avais quand même discuté avec le médecin. Ce n'était pas une dépression, mais un surmenage.

Je pensais que tout allait s'arranger, que la distance qu'elle avait mis entre nous allait peu à peu s'estomper. Après quelques mois elle dans le petit lit qu'elle a acheté, et moi sur le canapé, entre indifférence et frustration, j'ai cependant craqué. J'ai eu un geste que je ne me pardonne toujours pas envers mon aîné. Elle m'a frappé. Et envoyé voir un médecin, en parlant de dépression et de terrain fertile. Après presque un an de médicaments, j'ai arrêté par accident il y a un peu plus d'un mois. Les entretiens avec la médecin psychiatre n'ont jamais suscité le moindre espoir de solution. Et j'ai perdu une ordonnance de renouvellement juste après ma visite chez le médecin.

Les médicaments m'assommaient littéralement. Je tombais comme une masse, je n'avais plus d'envie, plus de désir. L'arrêt a été rude. Plusieurs nuits d'insomnies. Un désir restant inassouvi. Jusqu'à cette toute veille de fêtes, où elle a enfin senti que j'étais prêt à l'entendre dire qu'elle ne m'aimait plus.

Pour résister à ce choc, j'essaie de me raccrocher à mes valeurs. Ma foi. Ma famille. Mon amour.
C'est difficile quand tout semble fini, décidé, game over, no way to argue.

Nous sommes tous différents. Les uns des autres. Les uns de l'image que les autres ont de nous, veulent nous donner, voir veulent projeter. Je ne saurais dire la part d'inconscient qu'il y a dans tout ça. Comment notre passé, vécu ou rêvé (parce que dans certains cas l'esprit humain est capable de s'inventer un passé pour ne pas revivre ce qu'il a réellement vécu) peut agir sur notre présent. Ce que je sais aujourd'hui, c'est que la psy-quelque chose n'est pas la solution. Que c'est une forme de deuil à faire, d'autant plus difficile que l'être aimé est bien vivant.

Pour moi, l'amour ne meurt pas.

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