31 janvier 2013

Elle (Louis Arago)

J'ai pris ce poème chanté par Ferrat en pleine face ce matin, en route vers le collège avec les enfants.

Elle seule elle a le ciel
Que vous ne pouvez lui prendre
Elle seule elle a mon coeur
Qu'on l'ose arracher ou fendre
Elle seule atteint les songes
Qui mettent mes nuits en cendres
Elle seule échappe aux flammes
Comme fait la salamandre
Elle seule ouvre mon âme
A ce qui ne peut s'entendre

Elle seule et qui sait d'où
Vient l'oiseau vers le temps doux

Elle seule qu'elle parle
C'est comme faire un voyage
Elle seule et son silence
A la beauté des ombrages
Elle seule et tout l'amour
Me sont un même visage
Elle seule et les merveilles
S'étonnent de son passage
Elle seule et le soleil
A peine y peut faire image

Elle seule et qui sait d'où
Vient l'oiseau vers le temps doux

Elle seule et tout le reste
S'en aille au diable vauvert
Elle seule et j'ai pour elle
Seule ainsi vécu souffert
Elle seule ô ma romance
Mon sang mes veines mes vers
Elle seule et qu'elle sorte
Je demeure dans l'enfer
Elle seule et que m'importent
Cette vie et l'univers

Elle seule et je sais d'où
L'oiseau chante le temps doux

29 janvier 2013

Anniversaire (2)

Il y a seize ans, notre première nuit...

Bon anniversaire, mon amour.

Demain, nous allons ensemble au premier rendez-vous pour la thérapie de couple.

27 janvier 2013

Matière à réflexion

Qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ?

Albert Camus
Une journée à nettoyer, repasser, faire la vaisselle, cuisiner, faire les devoirs avec les enfants, faire quelques courses, faire et étendre deux lessives...

...aller voir comment elle va dans sa chambre, lui faire quelques bisous, "laisse-moi"...

Mieux vaut en rire (Alix Etournaud)

Une homme qui prend une maîtresse qui s'avère être une psychopathe. Une épouse désorientée qui se raccroche à son nouveau né (et n'y arrive pas, heureusement la nourrice est là), et à ses enfants. Un happy end.

Un style plutôt plat. Un scénario plutôt peu convaincant, finalement, car cela se passe dans un monde dont on se demande s'il existe vraiment, une classe sociale si éloignée du tout venant.

Bon, je l'ai lu vite, ça n'a pas été trop pénible...

26 janvier 2013

Les immortelles (Makenzy Orcel)

Ne croyez pas ce que vous racontent les libraires sur France Info.

Quand même, je me suis dit, en passant à ma bibliothèque municipale, pourquoi pas ? Livre court, cela n'engage à rien.

Je suis tombé dedans, et cela m'a mené jusqu'à la dernière page.

Un exercice littéraire, une leçon d'humanité, un autre regard encore sur ce pays exsangue depuis que la France a obtenu, vers 1830, qu'il s'engage à indemniser les esclavagistes dont il s'était libéré (et qui par ailleurs avaient refait fortune dans le Sud des Etats-Unis...)

Une belle lecture. Deux dans la semaine, c'est grave, docteur ?

23 janvier 2013

L'amitié, l'amour...

Restons amis. Drôle de formule, comme si l'amour était le stade ultime de l'amitié.

J'ai eu des amis. H., viticulteur, mort asphyxié dans un puits. M., ingénieur, mort sur le coup dans un accident de la route. Des amis parce qu'on se disait tout, qu'on riait de tout, qu'on se comprenait sans vraiment avoir besoin de tout se dire.

Des amies, oui. C., dont j'ai sans doute été amoureux mais qui m'a écarté quand, lors d'une de mes crises de couple, j'ai espéré trouver chez elle une oreille bienveillante. A., qui avait elle aussi repoussé mon amitié après que je lui donne des informations sur mes amours (qui n'en étaient pas vraiment, c'était avant Elle, mais je ne le savais pas alors).

Aujourd'hui, j'ai surtout quelques bons copains, avec qui je peux plaisanter. Des collègues de travail tout à fait urbains, cela me change de Paris depuis que je vis en région lyonnaise.

Mais d'amis...

C'est un reproche récurrent de sa part. C'est une différence qu'elle n'admet pas. Parce qu'elle a tellement besoin de se constituer un cercle d'amis ? pourquoi ? je n'en sais rien. Elle a en tout cas le talent de dénicher des gens remarquables, quand elle veut bien me les présenter...

Le choeur des femmes (Martin Winkler)

Je viens de terminer ce très beau livre de Martin Winkler. Il est difficile de raconter cette histoire, je pense qu'il vaut mieux inviter les autres à s'y plonger.

Je n'avais rien lu de cet auteur avant, et j'avoue que j'étais méfiant au vu de la thématique abordée. Méfiant et un peu voyeur, car s'il y a bien un endroit où je n'ai jamais accompagné ma femme, c'est chez le médecin (et encore moins le gynéco, comme les deux personnages principaux).

Mais le talent d'écriture de Martin Winkler, et la beauté de cette histoire m'ont soufflé. Et procuré un intense plaisir intellectuel, fait d'émotions, de compréhension, d'empathie. Des choses qui sont en grande quantité dans ma personnalité, et que j'ai du mal, ces temps-ci, à pouvoir exprimer.

Ce récit aborde des thèmes et des combats essentiels, notamment dans le rapport entre le corps médical et les patients que nous sommes. Il est empreint d'une humanité qui rassénère, d'un humanisme qui rassure sur la nature humaine.

Merci, Monsieur Winkler.

22 janvier 2013

Vida


Vida - Vie
Peut-être les mots vont-ils m'abandonner,
ou peut-être est-ce vous qui m'abandonnerez
ou seulement les ans finiront par me laisser
à la merci d'une vague
à la merci d'une vague...
En attendant que tout cela m'arrive,
Car tout cela m'arrivera forcément,
Peut-être ai-je encore le temps de voler un peu
encore à la vie
et de remplir mon bagage
En attendant que tout cela m'arrive...
vie, ô vie !
Je vois encore parfois,
parfois, je vois encore
mes yeux d'enfant qui cherchent
au-delà de la vitre de la fenêtre
une couleur à la Tramontane.
Des voix sensées m'ont déjà dit
qu'il était inutile de me fatiguer,
mais moi, un rêve ne me fatigue jamais
et malgré ma barbe, j'ai toujours le regard d'un enfant...
Par moment, je vois encore ...
vie, ô vie !
Si mes mots ont pris un coup de vieux,
Si mes mots ont pris un coup de vieux,
Je vous en prie, fermez la porte
et fuyez la nostalgie d'une voix qui s'éteint.
Sachez que cela ne me fera pas de peine,
Sachez que cela ne me fera pas de peine,
et j'irai de branche en branche
pour écouter ce que chantent
les nouveaux oiseaux de mon paysage.
Non, ça ne me fera pas de peine,
car c'est la vie, vie !
Si la mort vient me chercher.
Si la mort vient me chercher.
Elle peut entrer dans ma maison
mais qu'elle sache, dès maintenant,
que jamais je ne pourrai l'aimer.
Et si avec elle je dois partir,
Et si avec elle je dois partir,
Je veux qu'il ne reste de moi que des vers,
des vers ou de la cendre nue
un accord de mon voyage,
je veux qu'ils chantent ce signe,
vie, ô vie !
Peut-être les mots vont-ils m'abandonner,
ou peut-être est-ce vous qui m'abandonnerez
ou seulement les ans finiront par me laisser
à la merci d'une vague
à la merci d'une vague...
vie, ô vie !
En attendant que tout cela m'arrive...
vie, ô vie ...

20 janvier 2013

La dictature de la rigueur

Arnaud Bouillin et Laurence Neumann, dans Marianne, nous apprennent que le FMI vient d'avouer une erreur de calcul qui serait la cause des politiques d'austérité qu'il impose, en pensant que cela "soigne" l'économie d'un pays, alors que cela l'achève. Le plus grave, c'est que les partisans de l'austérité ne remettent rien en question.

L’incroyable erreur des experts du FMI

Le principal bailleur de fonds de la planète vient d’admettre sa faute : il a gravement sous-estimé les effets néfastes des cures d’austérité qu’il préconise. «Simple erreur de calcul», dit-il, mais dont les conséquences sont dévastatrices. Or, devinez quoi : les tenants de la rigueur continuent à faire comme si de rien n’était... 

L'aveu est incroyable, presque inimaginable. Quatre ans après le déclenchement de la Grande Crise qui secoue les économies occidentales avec une violence sans égale depuis 1929, l’un des plus grands économistes de la planète, en l’occurrence le directeur du département Recherche du Fonds Monétaire International, vient de publier un rapport dans lequel il avoue que le FMI - et avec lui, l’ensemble des dirigeants européens, ministres des finances, Banque centrale, Commission européenne… – ont gravement sous-estimé les effets néfastes des politiques d’austérité infligées aux Etats les plus endettés.

Oui, vous avez bien lu : Olivier Blanchard, l’une des sommités économiques les plus renommées au monde, admet noir sur blanc, dans un rapport de 43 pages rendu public le 3 janvier dernier, que le FMI s’est trompé sur toute la ligne. Et la faute provient d’une simple erreur de calcul, sur un coefficient bien connu dans la discipline : le multiplicateur.

Entre 1970 et 2007, les prévisionnistes du FMI avaient constaté que 1% de dépense publique en moins – ou d’impôt en plus – entraînait, en moyenne, 0,5% de croissance en moins dans les pays avancés. Soit un multiplicateur de 0,5, qu’ils ont doctement retenu dans les travaux préparatoires aux plans d’aide à la Grèce ou au Portugal. Mais ça, c’était avant la crise et son lot d’incertitudes qui perturbent le comportement des consommateurs.

Dans son « Panorama de l’économie mondiale » publié en octobre dernier, le FMI a d’abord reconnu, au détour d’une page repérée par les seuls spécialistes, que les multiplicateurs actuels pouvaient être compris « entre 0,9 et 1,7 ». C’est-à-dire entre deux et trois fois plus ! L’étude détaillée d’Olivier Blanchard, que Marianne vous propose de consulter ci-dessous (en anglais), confirme la bévue. Les conséquences sont abyssales : en obligeant les gouvernements d’Europe du Sud à réduire drastiquement les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités, le FMI a fait plonger la demande intérieure deux à trois fois plus vite que prévu.

La suite, hélas, est connue : faillites en série, explosion du chômage et manifestations monstres dans les rues d’Athènes ou de Lisbonne. Comme le dit le proverbe japonais, « si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou »…
Le papier du FMI est lisible sur Scribd.

16 janvier 2013

RMC, la radio qui sent mauvais

Autant commencer par un titre choc. Depuis deux semaines, je recommence à conduire en raison de l'immobilisation de mon amour. Je passe du temps à écouter la radio, je maudis le CSA de ne pas avoir imposé une diffusion nationale de RFI, une vraie radio qui parle de tout, et surtout permet de découvrir de nouveaux sons, et je "teste" tout.

La pire des radios, je crois, c'est RMC info. On se croirait à la buvette du Medef. Et ce qui me rassure, c'est que je ne suis pas le seul à le penser, les excellents journalistes d'Acrimed (Blaise Magnin et Denis Perais - ok, deux hommes, ce n'est pas toujours un défaut...) se sont lâchés sur le sujet, avec un vrai article que je reproduis ci-après.

RMC : Où sont les femmes ?

Dans le premier opus d’une série en cours consacrée à RMC, nous avions récemment mis en évidence le tropisme patronal de l’émission « Bourdin & Co ». Nous souhaitions revenir ici sur une autre facette de la station appartenant à Alain Weill : la place réservée aux femmes aussi bien comme auditrices intervenant à l’antenne dans la tranche 9/10 de l’émission « Bourdin & Co » qu’en tant qu’animatrices des émissions diffusées. Le constat est limpide : la parité n’est pas encore à portée d’antenne... choix éditorial oblige.
À la recherche des auditrices
Entre le 28 novembre et le 14 janvier, 54 femmes et 295 hommes ont été pris à l’antenne dans l’émission « Bourdin & Co » de 9h à 10h ; soit respectivement 15,47 % et 84,53 %.
Dans aucune d’entre elles, les femmes ne sont majoritaires, le meilleur rapport obtenu donnant, le 31 décembre, 5 femmes pour 6 hommes. Dans 9 séquences, soit 29 % des émissions observées aucune voix féminine n’a jamais été entendue. Alors que RMC se prétend une radio « interactive » donnant une large part d’antenne à ses auditeurs, ce déséquilibre écrasant est un symptôme de choix éditoriaux et commerciaux qui ciblent exclusivement les hommes.
Journalistes et animatrices au compte-gouttes
S’agissant de la proportion de femmes titulaires du poste d’animatrice des différentes émissions de la grille, elle est en parfaite corrélation avec ce premier constat.
Ainsi, en semaine, Brigitte Lahaie est la seule femme titulaire du poste, pour son émission quotidienne « Lahaie, l’amour et vous » de 14 heures à 16 heures, à se faufiler parmi la pléthore d’animateurs masculins : Mathieu Belliard et Charles Magnien (« Bourdin & Co », 4h30-6h) ; Jean-Jacques Bourdin (« Bourdin & Co », 6h-10h) ; Alain Marschall et Olivier Truchot (« Les grandes gueules ») ; Eric Brunet (« Carrément Brunet ») ; Luis Fernandez et Christophe Paillet (« Luis attaque ») ; Vincent Moscato et Pierre Dorian (« Moscato Show ») ; Tony Parker et Pierre Dorian (« Tony Parker show ») ; Gilbert Birsbois et Jean-François Pérès (« After foot ») ; Jano Rességuié (« Intégrale foot ») ; Jean-Michel Larqué (« Larqué foot ») ; Daniel Riolo, Huhes Obry et Antonin Teissère (« Docteur Poker »)...
Quant aux trois éditorialistes qui officient le matin dans l’émission « Bourdin & Co », personne ne sera surpris de découvrir que ce sont des... hommes : Jean-François Achilli, Nicolas Doze et Hervé Gattegno.
Le week-end, la « cuisine » reste toujours aussi masculine puisque seule Laëtitia Barlerin se fraie un passage parmi les membres de « l’autre » sexe. RMC ne va cependant pas jusqu’à lui confier les rênes de l’émission « Vos animaux » qu’elle doit co-animer avec François Sorel dont l’étendue des compétences est pourtant déjà largement sollicitée : il présente ainsi « Votre jardin » avec Patrick Mioulane, « Votre maison » avec Serge Pessey et « Votre auto » avec Jean-Luc Moreau. Les autres émissions du week-end animées par Serge Simon et Gilbert Brisbois (« Les grandes gueules du sport »), Florent Gautreau (« Les courses RMC »), Jean-Luc Roy et Laurent Frédéric Bollée (« Motors »), Jean-Michel Larqué et Jean-François Pérès (« Larqué foot »), Jano Rességuié (« Intégrale foot ») et Christophe Cessieux (« Intégrale sport ») sont donc entièrement masculines.
L’amour et les animaux domestiques, donc… Des thèmes que les clichés les plus triviaux associent spontanément aux préoccupations et à la sensibilité féminines, et dans lesquels RMC cantonne ses deux seules animatrices !
Le recensement des femmes chroniqueuses régulières ou occasionnelles à l’antenne confirme la même tendance. Ainsi, si on peut notamment repérer la présence de Claire Andrieux et Marie Régnier dans l’émission animée par Jean-Jacques Bourdin, de Camille Dahan au standard d’Eric Brunet, de Carine Galli, Maryse-Ewange-Epée, Céline Géraud, Sarah Pitkowski ou d’Isabelle Sévérino dans différentes émissions sportives, de Marie Célie Guillaume, Claire O’ Petit, Marie-Anne Soubré M’Barki ou de Sophie de Menthon dans « Les grandes gueules » leur place reste très marginale par rapport à celle des hommes.
La domination masculine dans les postes d’animateurs ou chroniqueurs sur RMC est d’autant plus critiquable que les femmes représentent 51,6 % de la population totale et 45,75 % du total du nombre de cartes de presse délivrées en 2012.
Des programmes conçus pour les hommes
Mais cette monopolisation de l’antenne par les hommes n’est pas l’apanage de RMC. Elle avait déjà été relevée sur d’autres stations comme RTL, France Inter, NRJ et Skyrock dans le « Rapport sur l’image des femmes dans les médias » du 25 septembre 2008, et de nouveau, dans le rapport « Les expertes : bilan d’une année d’autorégulation ».
Bien entendu, la structure de la grille de RMC, avec de nombreuses émissions sportives et de « talk » écoutées majoritairement par des hommes favorise cette exclusion des femmes - que l’on constate pourtant de manière tout aussi flagrante dans la tranche 9h/10h, théoriquement plus ouverte aux auditrices.
Ce sont ces choix de programmation accordant une place écrasante à l’information et au sport, traités de surcroît dans des registres qui font la part belle à la verve, voire au culot des intervenants, qui expliquent cette structure de l’auditoire – et indirectement de la rédaction. En effet, et quoi qu’on en pense, ces thèmes comme ces formes de débat intéressent prioritairement les hommes, pour des raisons qui tiennent à leur place dans la société, et plus largement à la force des représentations des frontières entre les genres.
Avec une telle ligne éditoriale, qui non seulement entretient les stéréotypes de la masculinité en ne proposant que des programmes que les hommes sont supposés attendre, mais les conforte aussi en ne réservant l’antenne qu’à des hommes ou presque, comment s’étonner que des formes particulièrement choquantes de sexisme puissent avoir cours à RMC, comme nous l’avions pointé ici-même ?
Un choix éditorial assumé
Cette asymétrie, Franck Lanoux, le directeur général de la station, la revendique le 31 août 2012 dans 20 Minutes en convoquant un argument d’un sexisme pour le moins brutal : « Il y a la forte présence du sport, mais il y a aussi notre manière de faire de l’info, qui est celle du talk. Or les hommes aiment cela, car ils adorent qu’on dissèque l’information. Les femmes, elles, écoutent l’info puis s’occupent de leur famille, de leurs enfants ; elles passent à autre chose ». Pour résumer : les hommes ne consentent qu’à écouter des hommes, et leurs femmes font la cuisine pendant qu’ils réfléchissent, RMC fait donc le seul calcul rationnel possible… CQFD !
Un sexisme assumé qui a donc de biens beaux jours devant lui. D’autant plus qu’Alain Weill, le propriétaire, professe le même choix éditorial en avançant, lui, des arguments sonnants et trébuchants dans le supplément télévision du Monde du 17 septembre 2012 : « la cible visée, celle des décideurs économiques, est évidemment intéressante aussi pour les annonceurs ». Et quand bien même il y aurait quelques femmes parmi les « décideurs économiques », peut-être sont-elles vouées par le sexisme ordinaire à s’occuper de la vie domestique plutôt que de s’informer sur RMC quand elles en ont fini avec les affaires…
Et comme ce « modèle » semble se révéler extrêmement rentable au regard des résultats publiés le 25 juillet dernier, inutile, vraisemblablement, d’attendre une féminisation accélérée de l’antenne de RMC dans les prochains mois...

12 janvier 2013

Anniversaire (1)

Il y a seize ans, notre première rencontre virtuelle et notre première conversation téléphonique.

La chaleur de tes mots me réchauffe encore le coeur.

Bon anniversaire mon âme.

9 janvier 2013

Jesus Video

Un roman d'Andreas Eschbach, traduit de l'allemand par Claire Duval. Un auteur de science-fiction est appelé à l'aide sur un chantier archéologique en Palestine pour essayer de comprendre une découverte étonnante: un camescope (d'un modèle qui sera commercialisé 3 ans plus tard) dans une tombe du début de notre ère.

Un mélange passionnant de science-fiction, de description du quotidien d'un écrivain de sci-fi,  de critique des médias, de la vision américaine de la religion. Un livre dont je n'ai pas envie de dévoiler la trame, afin de vous laisser le plaisir de la découverte. D'autant que rien ne se termine comme on pourrait s'y attendre, et que le point final laisse la place à l'imagination du lecteur.

7 janvier 2013

Une esclavagiste essaie d'imposer sa doctrine aux Français

Il s'agit de Madame Parisot, "patronne des patrons", dont les pratiques dans son entreprise, l'IFOP, frisent l'esclavagisme, comme nous l'explique Laurence Dequay dans Marianne:

Pressée par l'Elysée de conclure avec les syndicats un compromis «historique» sécurisant l'emploi (et les licenciements), la présidente du Medef ose brandir la menace de destructions d'emplois supplémentaires pour échapper à toute taxation des contrats précaires abusifs. Un casus belli pour les syndicats qui redoutent, eux, une explosion du déficit des caisses de chômage si le travail devient plus flexible sans contrainte. Avec quelque raison, on s'en convaincra facilement en auscultant la gestion de l'Ifop, l'institut de sondage dont Laurence Parisot est vice-présidente et actionnaire...

La patronne des patrons a, en effet, un intérêt évident à promouvoir une France de tâcherons : depuis 2008, seul un recours à des enquêteurs payés au lance-pierres et mobilisables du jour au lendemain permet à sa grosse PME d'augmenter sa profitabilité tout en servant des salaires de plus de 9 000 € (hors primes) à une vingtaine de directeurs...

Le diable se cachant dans les détails, relevons donc qu'en 2010 l'Ifop a signé plus de 750 CDD de très courte mission pour moins de... 200 salariés à temps complet. Que les émoluments de ses vacataires - pour la plupart des femmes - se sont élevés à 1 515 € brut annuels en moyenne... soit moins de 126 € par mois ! Plus hypocrite encore, l'Ifop propose bien à ses «régulières» de leur signer un CDI dit «d'intermittence» (Contrat d'enquête intermittent à garantie annuelle, ou Ceiga) que Laurence Parisot ambitionne d'étendre à toute l'économie. Mais cette «promotion» ne les extirpe nullement de la pauvreté : elle leur garantit seulement, en échange d'une parfaite disponibilité, 60 % de leur salaire annuel de référence. Soit, en 2010, un pactole de 858 € brut ! «C'est le piège parfait, critique Valérie Baggiani, de la CGT Sociétés d'études. Ces Ceiga ne permettent pas aux enquêteurs de vivre. Et ils ne peuvent compléter leurs ressources par d'autres jobs. Certains y renoncent donc.» Les signataires, de leur côté, s'adressent à Pôle emploi pour adoucir leurs fins de mois.

Cette ponction des caisses sociales se justifie-t-elle ? Que nenni. Dans les livres 2011, on découvre que l'Ifop souffre surtout de deux maux qui n'ont rien à voir avec la flexibilité du travail. L'institut est sous-capitalisé et sa rentabilité pâtit de lourds frais financiers. Une mondialisation hasardeuse, notamment en Argentine, lui vaut des ardoises. Las, de cela, Laurence Parisot ne parle jamais. Partisane de la précarité pour les autres, elle préfère réfléchir à un troisième mandat à la tête du Medef. Quitte à en récrire le contrat.  
Un constat sans concession qui amène deux réflexions : une, que ce sont décidément ceux qui font le plus de bruit qui sont le plus écoutés, au détriment de ceux qui ont raison; deux, qu'il est malheureux que le patronat français, qui compte dans ses rangs de nombreuses personnes de valeur, moteurs d'innovation et d'emploi, vrais managers sachant prendre des risques, des décisions et les assumer, se soit choisi une représentante aussi caricaturale. Faut-il en déduire que le MEDEF n'est pas représentatif et est donc illégitime pour siéger dans les négociations sociales?

6 janvier 2013

Des salauds à l'hôpital public

Une histoire édifiante, parue dans la Revue de Stress de Lolobobo, qui ne peut que soulever l'indignation. Comment peut-on se regarder dans un miroir après avoir fait cela ?
Il y a des jours ou vous passez une porte et ou vous ne savez pas que ça va changer définitivement votre regard sur le monde. Une fois passé le seuil vous rencontrez des gens font changer votre vie.
Ça m'est arrivé un lundi de septembre au début des années 90. En cherchant un moyen de ne pas faire mon service militaire (mon anti militarisme primaire), je m'étais intéressé au service civil, et j'avais choisi de le faire dans une association, tant qu'a perdre 10 mois de de ma vie, autant que ça puisse au moins être un peu utile...
Ce lundi de septembre donc je passait la porte des bureaux d'une association qui travaillait avec des sans domicile fixe. en me disant que j'allais peut être faire quelque choses de bien pour eux.
Ce que j’ignorai a l'époque c'est que je ne ferais pas plus pour eux qu'il ne feraient pour moi
Nous avons avancé ensemble, et finalement je dois plus a celles et ceux que j'ai rencontré qu'ils ne me devront jamais.
La ou j'avais pensé passer dix mois, j'ai passé 10 ans j'ai rencontré des centaines de personnes, celles qu'on accueillent et celles qui accueillent, j'ai partagé des histoires belle, tristes, heureuse, dramatique ou magique, j'ai découvert des gens avec une foi absolue, en Dieu ou en l'homme, j'ai bossé avec des salariés, des bénévoles, des gens de la rue, des anars et des militaires, des militants de droite et de gauche, des femmes et des hommes : des humaniste de tous horizons
J'ai appris des morts et j'ai pleuré, des naissances et j'ai souri, j'ai été invité a des pendaisons de crémaillère, j'ai partagé la nuit la plus longue de l'année avec des sans logis. j'ai vu naitre Un SAMU Social, des centres de soins et des accueils de jour. J'ai sensibilisé des gens au bénévolat et a l'engagement citoyen contre les exclusion. Bref j'ai adapté mon job de communicant a la manière de faire de l'association qui m'avais accepté en son sein.
Je n'ai pas communiqué sur la pauvreté, mais cherché a faire communiquer ceux qui la vivait et la combattaient au quotidien.
Parmi toutes ces rencontres, il y en a qui m'ont marqué plus que d'autre.
Philippe par exemple
J'ai toujours connu Philippe dans la rue.
parfois saoul, parfois non
Je l'ai vu prendre la décision de tous changer, et le faire (ou pas). je l'ai croisé un matin sur le bord de la gare décidant de partir pour Lourdes avec un train de pèlerin, et décider pour le temps d'un pèlerinage de se faire brancardier.
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je l'ai vu participer a une fête de quartier et aider une petite fille toute triste à retrouver sa petite voiture égarée.
et nous avons discuté souvent
il y a un truc qui me reste de ces dialogues, souvent quand la colère devient trop grande, quand la discussion touche a des sujet sensible, quand on lui rappelle un rendez vous important avec l’assistante sociale, ou le médecin, il lève le ton, il se redresse il me regarde et de sa voix rocailleuse il me dit «Laurent J't'emmerde !».
La première fois ça ma fait tout drôle, je ne l'attendait pas...
Marianne, l'assistante sociale était a mes cotés, elle l'a regardé elle lui a souri et elle lui a dit : «Nous aussi on t'emmerde Philippe», il a souri, moi aussi
...Le «J't'emmerde » et le sourire sont resté dans nos échange
Un j’t'emmerde de Philippe c'est un sourire, un je t'aime pudique un aveux de faiblesse ou de reconnaissance, une déclaration d'amitié en un mot.
Quand je suis parti pour la Bretagne, on a fait une fête. Philippe et d'autres gars que j'avais croisés étaient la.
il m'a pris dans ses bras et m'a dit «J't'aime et J't'emmerde! prend soin de toi et de tes enfants...»
j'ai fait ça
Depuis je n'ai pas revu Philippe, la dernière fois que j'ai trainé dans les rues de la ville de mon enfance, il n'était pas là.
et puis hier il y a eu un article dans le journal
ph.jpg
Philippe a été hospitalisé en décembre
Pendant qu'il était à l'hôpital, au sein de l'asso chacun c'est activé pour lui trouver un lieu de convalescence (et même avec un peu de chance de résidence, il faut dire qu'il a 72 ans et que ce serait bien qu'il trouve un endroit pour se poser) , mais c'est long et difficile de trouver un lieu de vie.
apparemment trop pour certaines personnes de l’hôpital qui l'on déposé dans la journée du 31 décembre devant les portes du SAMU social vêtu d'une simple chemise d’hôpital.
J'aimerai juste dire «J't'emmerde » au type qui l'a viré de l'hosto avant d'aller réveillonner, histoire sans doute de ne pas surcharger ses stats d'occupation de lit, en se disant que de toute façon les SDF sont fait pour vivre et mourir dans la rue.
mais bien sûr, je dis ça, je dis rien! (quoique)
 Il est important de ne pas se taire.

4 janvier 2013

À propos de Жерар Депардьё, un autre ami des dictateurs

Le blogue de Claude-Marie Vatrot, sur Politis, nous rappelle combien le poivrot de Châteauroux planqué en Belgique est compromis avec les dictatures satellites de l'empire de Monsieur Poutine dont il vient d'obtenir la nationalité. Extrait:
Avec son courrier lu jeudi à la télévision russe, courrier dans lequel il vante la qualité de la démocratie locale, Depardieu a donc payé son écot et finalement avoué son penchant pour les régimes ... forts. Comme lorsqu’il assiste aux fêtes du 36 éme anniversaire du sanguinaire président-dictateur de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, le 5 octobre 2012. Comme le chèque rétribuant ce genre de participation est en général plus que généreux, il ne fut pas le seul puisque des gens comme les footballeurs Barthez, Jean-Pierre Papin ou des acteurs comme Jean-Claude Van Damme sont venus en d’autres occasions honorer le dictateur mis en place par Vladimir Poutine.
Son inclination pour les dictatures conduit souvent Depardieu dans l’Ouzbékistan de l’indéboulonnable Islom Karimov, « élu » président depuis 1990 ; il y a chanté en compagnie de Gulnara Karimova, sa fille, et y prépare une série télévisée sur la route de la soie. Autre fréquentation « démocratique » de l’acteur français : le Kazakhstan présidé depuis 1990 par un des autres dictateurs de la région, l’inamovible Noursoultan Nazerbaëv qui se proclame volontiers descendant d’Attila. Il y a tourné en 2010 dans « l’inoubliable » Amour inopinée par Sabit Kurmanbekov dont la carrière n’a pas dépassée les frontières du pays malgré sa présentation en grande pompe au Festival de cinéma Eurasia. Un festival ou Gérard Depardieu fait fréquemment de la figuration à la fois intelligente et rémunérée entre 100 000 et 150 000 dollars pour deux ou trois jours de présence et de consommation des alcools locaux. Il n’est pas le seul à fréquenter ce pays dictature car il y a croisé à plusieurs reprises Patricia Kaas et aussi Régine qui a ouvert une boite de nuit à
Astana, la nouvelle capitale de ce pays qui emprisonne tous les opposants.

Sans commentaire.

2 janvier 2013

Une lecture

Il est rare de trouver sur le web des textes aussi bien écrits que ce court d'Astrid Manfredi. Je ne vais pas le recopier ici, tout le mérite lui revient à elle. Allez-y...

1 janvier 2013

Novoroční

Noc brnká na spinetu tak, jako předloni,
a krčmář v kamnech zatopí,
/: koukám se na vinětu, a rytíř na koni
vyměnil láhev za kopí. :/
Noc háže stříbro ryzí na ostny akátů,
pár minut zbývá do ledna,
/: zní z kouta píseň cizí opilejch soldátů
a major vodku objedná. :/
Mějte si ze mne blázna, každý vám uvěří
a snad mu srdce okřeje,
/: flaška je poloprázdná a fízl u dveří
k Novýmu roku popřeje. :/

(Karek Kryl)