25 décembre 2011

Génocide arménien

Ce que nie la junte militaro-islamiste au pouvoir en Turquie et dans la partie de Chypre qu'elle occupe illégalement ?

Le génocide arménien (Հայոց Ցեղասպանություն : Hayots Tseghaspanoutyoun en arménien, Ermeni Kırımı en turc) a eu lieu d'avril 1915 à juillet 19161. Les deux tiers2 des Arméniens qui vivaient sur le territoire actuel de la Turquie ont été exterminés au cours des déportations et massacres de grande ampleur3. Il fut planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l’époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs », dirigeant l'Empire ottoman et engagé dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Empires centraux. Considéré comme l'un des tout premiers génocides du XXe siècle, il a coûté la vie à un million deux cent mille Arméniens d'Anatolie et du haut-plateau arménien4.

Préparés et organisés depuis Constantinople, alors capitale de l'empire, les déportations et les massacres ont été mis en œuvre à l'échelle locale par les responsables des divers districts et provinces chargés de rassembler leurs administrés arméniens, ainsi que par les soldats et gendarmes ottomans qui escortaient les convois jusqu'au désert et procédaient eux-mêmes à des exécutions ou laissaient libre cours à la violence de groupes de bandits armés (surtout des Kurdes, qui étaient en concurrence séculaire avec les Arméniens dans le sud-est anatolien) ou de criminels libérés en nombre par les autorités afin de renforcer les rangs des forces combattantes ottomanes et regroupés dans ce qui sera connu comme l'« Organisation spéciale »5.

25 juillet 2011

Génocide en Ethiopie

C'est Survival France qui en parle et cela touche bien plus de 80 personnes.

Une enquête de Survival International a apporté des preuves alarmantes selon lesquelles les tribus indigènes sont spoliées de leurs terres agricoles les plus productives pour être allouées à des compagnies étrangères qui y pratiqueront une agriculture intensive d’exportation – alors que des milliers de personnes souffrent de la famine en cette grave période de sécheresse qui affecte le sud de l’Ethiopie.

Des grandes étendues de terres fertiles de la vallée de l’Omo, au sud-ouest de l’Ethiopie, ont été cédées à des compagnies malaisiennes, italiennes et coréennes, ou sont directement gérées par l’Etat, pour y pratiquer une agriculture d’exportation, alors que les 90 000 autochtones qui vivent dans la région dépendent étroitement de leur terre pour leur survie.

Le gouvernement projette d’étendre à 245 000 hectares la superficie des terres qu’il destine principalement à la culture de la canne à sucre.

Des dizaines de milliers d'autochtones dépendent de la rivière pour leur survie.
Des dizaines de milliers d'autochtones dépendent de la rivière pour leur survie.
© E. Lafforgue/Survival

Des millions de personnes endurent la famine en cette période de sécheresse, la plus rude que connaît cette région depuis ces soixante dernières années. Les tribus de la vallée de l’Omo sont pour le moment relativement à l’abri. Mais le gouvernement les considère comme des ‘arriérés’ et est déterminé à les ‘moderniser’. Il veut que, de fermiers auto-suffisants, éleveurs et chasseurs, ils se convertissent en ouvriers agricoles dans les plantations. Cependant ils pourraient tout simplement être expulsés de leurs terres.

Une partie du projet gouvernemental implique la construction d’une série de barrages le long de la rivière Omo, dont celui de Gibe III qui deviendra le plus grand barrage du continent africain. La construction de centaines de kilomètres de canaux d’irrigation suivra celle du barrage, détournant les eaux indispensables à la survie des tribus qui ne pourront plus compter sur les crues annuelles pour cultiver.

Les populations locales, qui n’ont jamais été consultées, ont été réduites au silence avec l’interdiction de s’adresser aux étrangers ou aux journalistes. Un visiteur qui s’est récemment rendu dans la région à révélé à Survival que le gouvernement et ses forces policières répriment, emprisonnent, torturent les autochtones et violent leurs femmes pour déjouer toute opposition à la spoliation de leurs terres. Un membre d’une tribu lui a déclaré : ‘Notre peuple vit désormais dans la peur – il craint le gouvernement. S’il vous plaît, venez au secours des peuples pastoraux du sud de l’Ethiopie, ils vivent sous une terrible menace’.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Les tribus de la vallée de l’Omo ne sont pas ‘arriérées’ et n’ont pas besoin d’être ‘modernisées’ – elles sont tout autant dans le XXIe siècle que les multinationales qui cherchent à s’approprier leur terre. Le tragique de cette affaire est qu’en les forçant à devenir des ouvriers agricoles, leur qualité de vie sera réduite à néant et ils seront condamnés à la famine et à l’exclusion, comme bon nombre de leurs concitoyens’.

10 juin 2011

Contre l'assistanat

Trouvé sur Actu Chômage:

L'UMP s'indigne que des petites gens touchent 400 € par mois sans rien faire. Nous nous indignons que des "importants" touchent 4.000 € par mois pour des emplois fictifs.

On reproche aux allocataires du RSA de vivre aux dépens de la collectivité et on les soupçonne — pardon, on les accuse — de ne faire aucun effort pour se "réinsérer".

Faut-il rappeler que ces personnes survivent avec 400 € par mois, ce qui est en soi un exploit et une occupation à temps plein ? Faut-il rappeler que nombre d'entre elles doivent, en outre, résoudre des difficultés de logement ou de garde d'enfant, quand elles n'ont pas de gros problèmes de santé ?

Faut-il rappeler que la plupart de ces personnes, avant de sombrer dans la misère et le déshonneur, étaient "insérées" dans la société jusqu'à ce qu'un accident de la vie — plus généralement, une perte d'emploi liée aux aléas de la conjoncture… — ne les désinsère et les isole durablement ? Faut-il rappeler que la grande majorité d'entre elles ne souhaite que travailler, avoir un emploi digne de ce nom qui leur permette enfin de sortir définitivement de l'«assistanat» ?

Tandis que, pour des millions de Français, les emplois manquent, une poignée les cumule sans les honorer.

En pleine fronde anti-RSA, nous devons remercier Le Canard Enchaîné qui dévoile l'affaire, ainsi que Vincent Berger, le président de l'université Paris-Diderot qui convoque ce matin l'ex ministre de l'Education nationale, arrière-petit-neveu du fondateur de l'«école gratuite, laïque et obligatoire» et "moraliste" Luc Ferry, censé prodiguer 192 heures de cours de philosophie depuis la rentrée 2010 contre un salaire mensuel de 4.500 € nets, et qui n'a toujours pas mis les pieds sur le campus.

A l'heure où l'on tape sur les fonctionnaires (qui se la coulent douce et coûtent trop cher) et où des vacataires font la queue à Pôle Emploi, voici un enseignant-chercheur statutaire qui jongle avec les mises à disposition en fonction de ses divers mandats, perçoit un généreux traitement tout en étant déchargé de ses fonctions. Non pas victime de la crise mais de la loi d'autonomie des universités votée par son propre camp politique, le voici obligé de rendre des comptes.

Que voulez-vous, Luc Ferry a trop de travail ! Ecrivain prolixe, il est par ailleurs :
• président du Conseil d'analyse de la société depuis sa création en 2004 et perçoit à ce titre une "allocation de fonction" mensuelle de 1.700 € (véritable salaire de rêve pour nombre de chercheurs d'emploi et de travailleurs acculés au Smic…)
• membre du Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions, ou comité Balladur, depuis sa mise en place en 2007 par Nicolas Sarkozy (montant de la rétribution inconnu)
• membre du Comité consultatif national d'éthique depuis 2009, encore nommé par… Nicolas Sarkozy (montant de la rétribution inconnu).

Aux dernières nouvelles, il s'agirait d'un «pépin administratif» : la mise à disposition de Luc Ferry auprès du CAS, obsolète depuis septembre 2010, devait bien être renouvelée. En attendant, l'université Paris-Diderot ne peut plus justifier cette décharge non compensée, et c'est au CAS ou à l'Etat de continuer à verser les 4.500 € mensuels de M. Ferry en plus de ses "allocations de fonction" : ça reste de l'argent public, et l'on constate une fois de plus que la "sécurisation des parcours professionnels" réservée au gratin du pouvoir est sacrément béton tandis que celle du citoyen lambda est inexistante...

Nouvelle preuve que le «travailler plus pour gagner plus», même réservé à une élite cooptée, à ses limites ? Voyez Christine Lagarde, candidate à la direction du FMI. Faut-il rappeler qu'elle est élue du 12e arrondissement de Paris et qu'à ce titre elle perçoit, en plus de son traitement de ministre des Finances (14.000 €/mois), une indemnité mensuelle de 4.000 € ? Comme le précise le premier-adjoint à la mairie, c'est le premier mandat électif qu'elle a l'occasion d'exercer durant sa brillante carrière. Mais Madame la Marquise est, elle aussi, complètement overbookée : depuis son élection en mars 2008, elle ne s'est pas présentée une seule fois au Conseil d'arrondissement et n'a fait acte de présence que quelques heures au Conseil de Paris, raflant la palme de l'absentéisme.

Que faut-il en conclure ? Que Luc Ferry ou Christine Lagarde (qui ne sont pas des cas isolés) ont bien de la chance d'avoir du boulot par dessus la tête — de surcroît, de prestigieuses "tâches d'intérêt général" à accomplir — et que la collectivité reconnaissante les récompense d'autant. Ainsi, même pour un emploi fictif, perçoivent-ils en un mois ce que l'allocataire du RSA — jeté au rebut — touche en une année.

SH