30 novembre 2007

Maîtriser les dossiers

Combien de fois pendant la campagne électorale du printemps ces messieurs de l'UMP ont-ils martelé que "eux maîtrisaient leurs dossiers". Un article intéressant du blog En attendant H5N1 (ici) m'a conduit à la Wikipédia.

M. Sarkozy, vous êtes incompétent. Il suffit de lire la Wikipédia pour trouver comment combler le déficit de la Sécurité sociale.

Extraits de la Wikipédia :

Le gouvernement tablait en septembre 2006, sur un « trou » de 8 milliards d'euros pour 2007 dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté par le ministre de la santé, Xavier Bertrand.

Mais le 23 septembre 2007 la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) prévoit un déficit de 11,7 miliards d'euros pour la seule année 2007.

Cette dégradation est liée aux déficits de :

  • la branche « maladie » qui montrerait un déficit de 6,2 milliards d'euros pour 2007,après 5,9 milliards d'euros en 2006.
  • la branche « vieillesse », dont le déficit 4,6 milliards d'euros en 2007 connait une forte dégradation, (1,9 milliard d'euros en 2006), alors que le gouvernement ne prévoyait un déficit que de 3,5 milliards.
  • la branche « famille » réduirait son déficit: 500 millions d'euros en 2007, contre 900 millions d'euros en 2006.
  • la branche « accidents du travail - maladies professionnelles » serait en déficit de 400 millions d'euros en 2007, après 100 millions d'euros en 2006.
[...]

Par ailleurs, l'analyse doit également intégrer le coût des niches sociales. On appelle niches sociales les dispositifs dérogatoires : exonérations, abattements ...de cotisations sociales. Selon la commission des finances, les pertes de recettes correspondantes avoisinent 50 milliards d’euros en 2007 :

- 20 milliards d’allégements généraux de cotisations patronales,

- 5,5 milliards d’allégements ciblés de cotisations patronales (contrats aidés, zones franches, activités comme les restaurateurs, cafés..)

- 12 milliards d’exonérations au titre des compléments de rémunération (intéressement, participation ...mais soumis à la CSG )

- 7,5 milliards au titre des taux réduits de CSG (revenus de remplacement).

En 2007 le gouvernement doit présenter un bilan détaillé des différents dispositifs d’exonération de cotisations sociales dans le but de chiffrer les pertes de recettes pour l’Etat et la sécurité sociale.

Au pire, M. Sarkozy, faites lire la Wikipédia à Xavier Bertrand, et faites-le travailler !

28 novembre 2007

Vérité

Ce matin, mon PC professionnel tombe en rade. Petit passage dans le local du support, où je laisse la bête ("c'est marrant, ces Thinkpad, ils tombent tous en rade juste après la fin de la garantie"...) et où je surprends une superbe discussion digne d'un comptoir sur les "émeutes" de Villiers le Bel. D'un côté, un technicien qui dit que les jeunes, en général, "ont la haine de la police", de l'autre son chef qui dit que "dans ces banlieues, c'est les trafiquants en tout genre qui sont gênés par la présence de la police"...

En tout cas, si on en croit "Le Monde", la vérité est encore sérieusement tordue...
Je cite :
Une vidéo amateur contredit l'une des affirmations de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) sur l'accident entre un véhicule de police et une mini-moto, dimanche 25 novembre à Villiers-le-Bel, qui est à l'origine des deux nuits d'émeutes.

Selon l'IGPN, chargée d'enquêter sur les circonstances de la collision, les images parues dans la presse montrant le véhicule avec l'avant défoncé et le pare-brise étoilé ne traduisaient pas la violence du choc mais s'expliquaient par des dégradations commises à coup de barres de fer après l'accident.

Cet élément est un des arguments avancés par la police (Le Monde du 28 novembre) pour appuyer la thèse d'une voiture circulant à faible allure et percutée par la mini-moto à l'avant-gauche.

La vidéo, que Le Monde a pu visionner une première fois dimanche 25 novembre, vers 20 h 30, puis à nouveau, en détail, mardi 27 novembre, met à mal cette hypothèse.

Les images tournées quelques minutes après l'accident montrent un véhicule sérieusement endommagé, ce qui correspond aux photos publiées dans la presse. Elles vont dans le même sens que les déclarations de témoins qui disent avoir protégé le véhicule de toute exaction pour faciliter l'enquête.

L'auteur du film, que nous avons rencontré, souhaite rester anonyme. Désireux de faire la lumière sur l'accident, il a néanmoins transmis le document à Yassine Belattar, animateur sur la radio Générations 88.2, proche des familles des victimes, qui nous a autorisé à le copier pour pouvoir l'analyser.

Le cinéaste amateur dit avoir été averti "quelques minutes après les faits". Il est aussitôt descendu de son appartement situé à proximité immédiate des lieux. Il dit avoir commencé à filmer "très peu de temps" après l'accident, signalé aux pompiers à 17 heures, selon l'horaire communiqué par la procureure de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry. Il dit avoir commencé à filmer entre 17 h 15 et 17 h 20.

La vidéo, de qualité correcte, montre des habitants qui regardent les pompiers en intervention. Ces derniers prodiguent des massages cardiaques aux deux victimes. Des policiers sont présents.

Après quelques minutes, on voit arriver un véhicule du SMUR de Gonesse. Or, selon le SAMU du Val-d'Oise, averti de l'accident à 17 h 03, le camion d'intervention médicale est parti à 17 h 08 de l'hôpital de Gonesse qui se trouve à 5 kilomètres du lieu de l'accident, soit à 10 minutes environ en respectant les vitesses maximales. Selon nos calculs, le SMUR serait donc arrivé vers 17 h 18.

A cet instant, la position du véhicule, à cheval sur la chaussée et sur le trottoir, correspond très exactement à celle observée sur les photos de presse. La vidéo, qui montre le véhicule à de nombreuses reprises et sous plusieurs angles, permet de constater très clairement que le véhicule se trouve dans le même état que sur les premières photos publiées.

Dans les deux cas, le capot, tordu, remonte sur la partie droite, le pare-brise avant est étoilé et enfoncé vers l'intérieur du véhicule, le pare-chocs avant est arraché, ainsi que le phare avant-droit.

LE POMPIER CONFIRME SA VERSION

Reste l'hypothèse de dégradations commises entre le moment de l'accident et le début de la vidéo. Or, les policiers affirment que les victimes n'ont jamais été laissées seules : présents sur place, ils auraient donc signalé d'éventuelles dégradations sur leur véhicule, ce qu'ils n'ont pas fait. Des dégradations survenues à ce moment supposeraient aussi que des jeunes se soient munis de barres de fer dans ce laps de temps et qu'ils s'en soient pris à la voiture alors que les deux adolescents gisaient au sol à proximité.

La vidéo montre aussi que les secours se déroulent dans un contexte relativement calme, au moins pendant la première partie. La tension semble monter vers la fin du film mais ne se traduit pas par des actes de violence.

Interrogés par Le Monde, la police et le ministère de l'intérieur maintiennent la version de l'IGPN selon laquelle, "probablement", le véhicule de police a été volontairement dégradé après l'accident. L'enquête ne cite pas de témoins directs de ces coups éventuels portés contre la voiture, mais s'appuie notamment sur le témoignage d'un major-pompier de Villiers-le-Bel, le premier responsable à être intervenu sur les lieux de l'accident.

Ce dernier a été entendu lundi soir par la police. Joint par Le Monde, il n'a pas souhaité donner son nom mais réitère sa déposition : "La première réflexion que je me suis faite quand j'ai vu les photos de la voiture de police parues dans la presse, c'est qu'elle n'était pas aussi dégradée quand je suis intervenu. Elle n'était pas dans l'état que j'ai vu sur ces photos. Le capot était certes abîmé, le pare-brise et la calandre gauche aussi mais du côté droit, ça tenait encore".

Le sapeur-pompier insiste : "Le véhicule ne ressemblait pas aux images, ça n'avait rien à voir. Quand je les ai vues, j'ai été choqué". L'expert technique mandaté pour déterminer le point exact de l'impact, lui, n'a pas encore rendu ses conclusions.

Luc Bronner et Isabelle Mandraud
Ce n'est certes pas ainsi que l'on réconciliera la jeunesse avec ce qui est devenu la milice du MEDEF.

27 novembre 2007

Avec Chirac, en prison !

Oui je suis pour la rupture, moi aussi. Je suis contre les régimes spéciaux, surtout en ce qui concerne la justice. Deux informations glânées chez Sébastien Fontenelle.

1. La jurisprudence Gautier-Sauvagnac [ici]

Désormais, les citoyens peuvent s'appuyer sur le traitement réservé à M. G. S. pour planifier eux-mêmes leurs entretiens avec l'autorité judiciaire.

2. La nécessité de ne pas attendre la fin de son mandat pour mettre en examen, juger, et incarcérer M. de Petit Botcha.
Les faits accablants sont narrés ici. J'en reprends l'essentiel ci-après.

Big Sarko Is Watching You (Sauf Si Tu T'Appelles Denis Gautier-Sauvagnac, Auquel Cas Big Sarko Is Watching Ailleurs)

(Je vous épargne la photo)


Ca fait 202 jours que Sarkozy est au(x) pouvoir(s), et dorénavant le culte halluciné de sa personnalité se donne sans complexe pour ce qu'il est: "Nicolas Sarkozy peut tout faire" (1), nous explique-t-on à la "faveur" de son voyage en Chine, où Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, ne l'accompagne pas (2).

"Le président n'a pas besoin de Rama pour parler des droits de l'homme, pas plus qu'il n'a besoin de Barnier pour parler d'agriculture ou de Lagarde pour parler d'économie", assure David Martinon, porte-parole de l'Elysée.

Le chef de l'Etat n'a que faire, en somme, d'un gouvernement dont les ministres ne lui sont d'aucune espèce d'utilité.

Omnipotent, omniscient, le chef de l'Etat est quelque chose comme un Big Sarko survitaminé qui sait tout et peut tout.

C'est son porte-parole qui l'affirme désormais à haute et intelligible voix, sans que nul(le) ne s'offusque vraiment de cet ahurissant délire: il est vrai qu'une respectueuse retenue semble être la règle, sur les sujets qui pourraient affaiblir le culte halluciné de la personnalité de Sarkozy.

On sait, par exemple, "Marianne" le révèle ce matin mais l'information est connue depuis le début de l'après-midi d'hier, que, dans l'affaire de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Sarkozy a été informé dès 2004, "quand il était ministre des Finances", des "retraits suspects effectués par Denis Gautier-Sauvagnac" dans les caisses de cette organisation patronale (3).

Retraits qui "se montaient, selon "Marianne", à 700.000 euros en 2000, 900.000 euros en 2001, 700.000 euros en 2002, 600.000 euros en 2003 et 300.000 euros de janvier à mai 2004".

(Voilà des sommes (en liquide) qui nous changent agréablement, n'est-ce pas, des minables salaires des privilégié(e)s de la fonction publique...)

Il faut le répéter lentement, pour bien se pénétrer de ce que ça induit: Sarkozy, l'omnipotent, l'omniscient, a été informé dès 2004, par "le service d'enquête du ministère des Finances", d'une affaire où "Denis Gautier-Sauvagnac (...) se promenait régulièrement avec des mallettes d'argent liquide provenant d'une mystérieuse caisse noire dotée de plus de 600 millions, alors que le budget annuel du MEDEF ne dépasse pas 32 millions d'euros" (4).

Et qu'a-t-il fait, à ce moment-là?

Qu'a-t-il fait, cet homme qui "peut tout faire", et qui nous a promis, à mainte et mainte reprise, que son règne serait celui, aussi, de la "transparence"?

Il a "empêché la justice de travailler sur la caisse noire de l'UIMM", explique "Marianne".

Il a tout simplement "voulu enterrer l'affaire".

Hein???

Quoi???

Le même crâne chef de l'Etat, qui régulièrement réclame pour la gueusaille (surtout quand elle n'a pas de papiers) d'impitoyables châtiments, a regardé ailleurs, quand on lui a signalé que des patrons faisaient grave du black et se baladaient avec des liasses de 900.000 euros?

Voilà exactement ce que j'appelle une info sensationnelle.

Une info qui, par conséquent, devrait faire sensation, et être partout reprise, partout affichée, partout proclamée.

Or: dans la presse du jour?

Pas un mot.

Pas un entrefilet.

Rien. [...]

(1) "Le Monde", samedi 24 novembre 2007.
(2) Car, n'est-ce pas: "L'Elysée espère conclure au cours de cette visite de trois jours d'importants contrats commerciaux" - et le régime qui vient de passer huit jours à nous répéter (par la voix notamment de Valérie Pécresse et de ses laquais de la presse) que les mouvements sociaux étaient manipulés par "l'extrême gauche" n'a aucune intention de fâcher les "communistes" chinois en les importunant avec un truc aussi bien-pensant que les droits de l'homme.
(3) "UIMM : le cabinet de Sarkozy a été informé en 2004", Nouvelobs.com, 23 novembre 2007, 16 heures 19.
(4) "Marianne", samedi 24 novembre 2007.

Comment dire merci à ses électeurs

Élu essentiellement par les électeurs de plus de 70 ans, M. de Petit Botcha les remercie à sa façon. Comme nous l'explique Olivier :
Voilà donc que l'an prochain, les personnes âgées de plus de 60 ans et au revenu fiscal inférieur à 9 437 euros, ainsi que celles de plus de 65 ans et non imposables, qui étaient jusqu'alors exonérées de la redevance audiovisuelle, devront désormais acquitter ses 118 euros annuels (en augmentation de 2 euros l'année prochaine). Sont concernés 780 000 foyers et 850 000 personnes, qui rapporteront donc 92 millions d'euros. Quel cynisme d'ainsi frapper ceux qui subsistent à peine avec une retraite famélique ! Et quelle ingratitude de la part de Sarkozy, quand on sait la part prépondérante prise par le "vote vieux" dans son élection...
En 2008, pourtant, il y aura des élections... d'ailleurs, on s'y prépare comme on peut, à l'UMP, en cartonnant des jeunes à moto pour déclencher de nouvelles émeutes ? Attention quand même au vote FN...

21 novembre 2007

Crise

Durs moments dans la vie que ces derniers temps. Changement de domicile, avec des travaux à réaliser beaucoup plus conséquents que prévus. Accident de l'être aimée, meurtrie dans sa chair. Déstabilisation des enfants. Difficultés au travail. Je ne suis pas sûr d'être d'humeur égale dans de telles circonstances...

Et j'ai l'impression de me heurter à des murs d'incompréhension. Je n'ai pas envie de blesser qui que ce soit, je n'ai pas envie de rentrer énervé à la maison où la tension est trop forte. Je tourne en rond.

13 novembre 2007

Légitime, légal, normal

Malgré le bourrage de crâne indigne d'une presse qui devrait avoir honte (par exemple, Metro daté d'aujourd'hui), il convient de répéter un certain nombre de choses sur la grève annoncée demain à la SNCF.

Le droit de grève est inscrit dans notre Constitution. Je m'étonnerai toujours du laxisme du système juridique contre les remises en cause de celle-ci.

Cette grève est donc légale.

Elle est aussi légitime, car elle remet en cause un équilibre entre pénibilité et compensation de cette pénibilité. Si demain votre patron vous dit : finalement, on baisse les salaires de 25% mais vous continuez à travailler autant, quelle sera votre réaction ?

C'est normal que les "usagers" se sentent gênés par cette grève. Ce qui serait normal aussi, c'est qu'ils ne tombent pas dans le panneau des manipulateurs qui parlent de "prise en otage" et autres joyeusetés, de leur douillet appartement des beaux quartiers (dont ils ne sortent qu'en voiture)...