30 octobre 2006

Il a engendré son père

J'adore cette expression. C'est un ancien chef qui l'employait en lieu et place de "il a des dents qui rayent la moquette". Un commentaire savoureux d'Amin sur le blog de Loïc Lemeur vaut la peine d'être redonné ici. Il est tellement réaliste...

Très amusant ce Loïc Lemeur. Comme pas mal de jeunes musclés qui croient avoir découvert le secret de la vérité universelle en sortant d'une grande école et en fondant une entreprise, il s'imagine faire parti d'une courageuse élite, qui travaille plus d'heures qu'il peut y en avoir dans une journée, tout en ayant le temps de faire du jogging, de voyager, et de s'occuper d'un blog.

Il gagne beaucoup d'argent, mais c'est grâce à cette extraordinaire force de travail, développée lors de trop copieux petit déjeuners de travail, déjeuners de travail, dîners de travail, karaokés de travail, sans parler de ces innombrables réunions (où l'on parle beaucoup...) : épuisant. Quel homme, quel sur-homme !

Le maçon, futur cancéreux du poumon, la femme de ménage, qui récure les toilettes de Loïc (juste après les repas de travail cités plus haut) et qui prend le dernier RER pour rejoindre sa banlieue, dormir 4h et reprendre le RER dans l'autre sens vers les chiottes du bohneur, ne connaissent pas leur chance, ces feignants.

Travailler plus pour gagner plus... rien entendu de plus drôle. Depuis 20 ans, j'en ai vu des boîtes : tout le monde travaille déjà plus, les 35h du bohneur n'existent que dans les fantasmes des loïcs, mais pour ce qui est de passer à la caisse, on à en général surtout droit à un patron chialant sur la conjoncture, menaçant de devoir mettre la clé sous la porte si on ose leur demander ce que simplement il nous doit. Puis ils s'en vont, vexé des notre manque d'esprit d'entreprise, rejoignant leur Audi A8 4.0l, tandis qu'on reprend le RER, pour expliquer à notre banquier, que malgré nos 70h/hebdo, on aura du encore du mal ce mois-ci...

Mais gageons que bientôt, grâce à la formation (payée par l'état, fô pas déconner) la France sera peuplé de 60 millions de chefs d'entreprise, plus femme de ménage, plus de maçon, plus de prof, ces parasites contre-productifs qui ne savent pas quel est le seul véritable eden possible !

Pour l'instant nous ne pouvons que tenter de vivre dans l'ombre d'un géant tel que Loïc, self-made man, ou plutôt devrais-je dire daddy-made man ?

1 commentaire:

  1. Hé bé c'est un vrai cri du coeur ça ... ça vient du fond des tripes.

    Pour Loïc je commence à me poser de sérieuses question sur Pascale Clark: ... il ne se passe pas un semaine sans que Loïc ailles chez Pascale qu'il se podcastent par ci, qu'ils discutent par là...

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