21 décembre 2006

Unai et Itziar

Un communiqué du collectif Askatasuna, le 20 décembre 2006 :

La 14ème section anti-terroriste de Paris [la presse gratuite parisienne indique : le "tribunal correctionnel" - ça donne une idée de la fiabilité des informations qu'elle publie et du sérieux de ses journalistes...] a rendu son verdict dans le procès des avocats Unai Errea et Itziar Larraz, et des prisonniers politiques basques Lorentxa Beyrie, Ainhoa Mujika, Josetxo Otegi et Aintzane Orkolaga, à qui les deux avocats sont accusés d’avoir passé des documents de façon frauduleuse. Nous le voyons une fois encore aujourd’hui : cet appareil judiciaire spécial est un véritable tribunal de guerre contre les citoyens basques.

En ce qui concerne les deux avocats, Unai Errea a été condamné à 4 ans de prison et Itziar Larraz à 3 ans. Tous deux ont été arrêtés immédiatement après l’énoncé du verdict, et sont incarcérés. Ils sont condamnés également à 10 d’interdiction d’exercer leur métier et à l’interdiction définitive du territoire français.[...] Après la dispersion meurtrière, après le rallongement arbitraire des condamnations jusqu’à la perpétuité (Iñaki de Juana en est à son 43ème jour de grève de la faim, dans un état très grave, et trois autres prisonniers de l’État espagnol ont rejoint son mouvement ces derniers jours : Sebas Prieto, Gorka Martinez et Jon Garmendia), après la privation de soins et de droits, après le durcissement des conditions de détention, ce sont ses avocats qu’on emprisonne. Jusqu’où iront les deux États qui combattent le peuple basque avec tant d’acharnement ? Et croient-ils vraiment qu’il leur suffira ensuite de quelques petits retours en arrière pour nous donner l’illusion de grands pas politiques ?

Quant aux quatre prisonniers, ils sont tous condamnés à 5 ans de prison et à l’interdiction définitive du territoire français sous l’accusation d’être restés en relation avec ETA. Différents points sont à souligner dans ce procès surréaliste. Tout d’abord, de tels faits relèvent habituellement d’une procédure administrative interne à la prison, et non d’une procédure judiciaire. C’est une première, et cela montre la volonté des autorités française de s’aligner sur l’Espagne dans la recherche du moindre prétexte pour maintenir les prisonniers basques le plus longtemps possible derrière les barreaux. Ainsi, et dans la mesure où chacun de ces prisonniers a été et/ou sera lourdement condamné dans d’autres dossiers, il devient évident que ces condamnations obéissent à une volonté politique de frapper ces militants le plus durement possible. (Voir le procès dernier procès parisien en date, lors duquel 14 militants basques ont reçu de très lourdes peines, certains pour la troisième fois !). Nous le redisons : c’est le chemin opposé à une résolution démocratique du conflit, c’est le chemin opposé à la justice et à la démocratie tout court. C’est une provocation évidente.
[...]


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