20 mai 2007

Kouchner au Kärcher

Encore un excellent article de Bakchich...

Casserole | vendredi, 18 mai 2007 | par Xavier Monnier
Dans le bal des traîtres qui a rythmé la présidentielle, certains se sont solidement démarqués, comme l’inimitable Eric Besson. Bernanrd Kouchner, qui n’en avait pas eu le temps, a finalement rejoint cette sympathique équipe, en devenant ministre des Affaires étrangères du gouvernement Fillon.

Dépositaire du poste si envié de ministre des Affaires Étrangères, Bernard Kouchner présente le profil rêvé du poste, si, si. Un passé d’humanitaire respectable, tout fondateur de Médecins sans frontières qu’il est. Une gueule de beau mec à même de faire rayonner l’esprit français à travers le monde, droit dans la ligne d’un Roland Dumas ou d’un Dominique de Villepin. Une aura d’homme de gauche (on ne rit pas) à faire pâlir Bernard Tapie et propre à incarner l’ouverture dans la rupture chère au nouveau président Sarkozy.

Bref, le candidat idéal. « Il est très populaire, il est déjà tricard à gauche et, vu son âge, il n’a rien à perdre », lâche même un élu de droite dans le Monde (14/05).

D’autant que les états de service à l’international du sieur Bernard parlent pour lui. Outre son mandat de représentant spécial de l’ONU au Kosovo, l’ardent défenseur de « l’ingérence humanitaire » a pas mal crapahuté. Sans trop user son concept.

En Birmanie par exemple, le « French doctor » sut défendre l’entreprise Total contre les accusations de travail forcé que d’affreuses mauvaises langues colportaient. Et l’homme sait travailler pour peu. Contre 25 petits milliers d’euros et quelques jours aux frais du géant pétrolier du côté de Rangoon, Bernard a pondu un rapport au poil en 2003. Non, non, le travail forcé « une coutume ancienne, qui fut légalisée par les Anglais en 1907 » n’a pas été utilisé par l’entreprise française sur ses chantiers de Yandana. Mieux, les Birmans rencontrés à l’occasion étaient « absolument heureux de la présence de Total ». Tant pis pour la plainte déposée en 2002 contre Total...

Et son expertise ne s’arrête pas aux confins de l’Orient lointain. L’Afrique, bien après l’épisode du sac de riz les pieds dans l’eau en Somalie – photo spontanée qui a nécessité trois poses rappellent les mesquins – a eu droit aux augustes conseils de l’une des personnalités politiques préférées des français.

L’émir d’Afrique centrale, l’éminent président du Gabon Omar Bongo, a fait depuis longtemps appel à ses services. Histoire de mettre du beurre dans les épinards, l’ancien ministre de la Santé a accepté une petite mission à Libreville : une étude pour y créer une sécurité sociale à la Française.

Dans l’Afrique pétrolière et démocrate, où Total est tout à son aise, un autre fan a fait appel à son auguste personne, Denis Sassou Nguesso. Lors d’une des innombrables visites à Paris du Président congolais, Kouchner a eu l’inestimable chance d’être reçu en audience, fin février 2006. À la clé, une demande présidentielle de « réflexion sur les problèmes de Santé au Congo ». En gros, une réforme de la sécurité sociale congolaise, et, en passant, songer à prémunir l’Afrique contre la grippe aviaire. Bernard a eu l’air ravi de son entretien avec un chef d’État dont la générosité n’est pas la moindre des qualités... « Quand on s’adresse à M. Sassou Nguesso, on s’adresse à la fois au président du Congo et au Président de l’Union africaine (NDLR, poste qu’occupait Sassou à l’époque) », a-t-il alors déclaré.

Ménagère des leaders françafricains, blanchisseuse des méthodes des grandes entreprises françaises, ségoliste assez tiède, Kouchner ne dépareillerait pas dans la galaxie Sarkozy. Sa place aux côtés d’un Juppé, numéro 2 annoncé et déjà condamné, d’un Eric Besson ou d’un Hervé Morin, « Judas » de talent, d’une Rachida Dati si justement ambitieuse, n’a rien d’usurpé. Même l’Identité nationale ne devrait pas gêner« l’homme qui cherchait les Blancs » en équipe de France de football.

Se passer d’un tel talent au gouvernement aurait, même, été presque indécent.

Pourris de toutes idéologies, unissez-vous !

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