12 novembre 2006

Censures

Dans le blog de Denis Robert, une anecdote édifiante sur le fonctionnement de la presse en France :
Si l'Est ou le Républicain Lorrain censurent mes livres, dès qu'une embrouille profile à l'horizon, j'ai droit à la photo, aux cinq cols et souvent à la une… Ce genre de hiérarchisation de l'information est surtout gênant pour ma famille ou mon entourage, les voisins, les commerçants… Quand vous les croisez, on a l'impression que leurs yeux se transforment en oranges… Vous savez, celles qu'on amène aux détenus… Faut toujours expliquer, dire que ce n'est pas grave… Souvent, vos explications ne servent à rien.
J'étais donc membre du jury du festival du film italien de Villerupt… Le Répu a normalement tu cette information non fondamentale… L'Est, plus professionnel, a envoyé un photographe et un reporter couvrir l'événement. Donc, vendredi, séance photos des quatre membres du jury pour le lancement du festival. Je me mets dans un coin et me fais flasher… Le dimanche, j'ouvre l'Est… Photo en une annonçant ma mise en examen (tronche de violeur de petite fille), grand papier en page France… Et…Papier en page Région avec photo des membres du jury pour le festival… Là, divine surprise ! J'ai disparu… Ils ne sont plus que trois sur la photo… Alors que la rédaction de l'Est dormait d'un juste sommeil avec la conscience tranquille d'une journée supplémentaire consacrée à l'information du citoyen, un censeur masqué armé de grands ciseaux, longeant les murs, est allé me tailler le portrait… Après rapide enquête, je sais parfaitement de qui il s'agit. Je ne pensais pas qu'à sa place dans la hiérarchie de ce journal, on se compromettait à ce genre de bassesse. A sa place, j'aurais (un peu) honte. Mais passons… Donc, le parquet de Paris veut me faire mettre en examen pour recel d'abus de confiance. Je m'en explique dans l'interview accordée à l'Obs que vous pouvez consulter plus bas…
Rien n'est dû au hasard dans cette affaire. Jamais.
C'est un de mes blogs préférés, j'avoue ici mon admiration pour le professionalisme et le courage d'être de Denis Robert. Denis, continuez !

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