14 septembre 2006

Nous, peuple européen... enfin, ce qu'il en reste

Hasard du surf, mon passage sur le blog de Swâmi Petaramesh m'a conduit là : Nous sommes tous Américains . Description effarante du noyautage par des lobbys pro-américains de nos "zélites" (allez, dans l'alternative fade qui nous est présentée : MM et Mmes Colombani (du Monde), Dreyfus (de Libé), Montebourg (savez, le renouveau du socialism kof kof excusez-moi je m'étouffe). Tellement effarant que j'en recopie l'essentiel (pardon, mais sinon c'est trop long) ci-dessous...

Ayé. On est le 11/9. Ca fait presque cinq ans, à quelques heures près, que Jean-Marie Colombani, directeur du "Monde", nous a révélé: "Nous sommes tous américains".
[...]
Bon, dites. Je déconne, je déconne, mais je voulais quand même profiter de cette journée particulière pour vous faire découvrir un endroit peu connu: la FAF. Acronyme de: French-American Foundation. Vous allez voir, ça vaut le détour. On apprend tout plein de choses, notamment sur la presse (qui ment). Je précise tout de suite que rien de ce que je vais maintenant vous raconter n'est confidentiel. J'ai trouvé tout ça, qui m'a bien fait marrer, sur le site de la FAF. www.french-american.org

Je trouve juste que ça méritait d'être ici popularisé.
D'abord, un peu d'histoire. La FAF a été fondée en 1976. Sa création était le résultat de la réflexion de "plusieurs personnalités françaises et américaines, des milieux politiques, universitaires, de la presse et des affaires", désireuses de mettre sur pied "une structure franco-américaine qui soit un lieu de débat, d'échanges réguliers et de rapprochement des deux sociétés". Si vous consultez la "liste des membres fondateurs", vous y trouverez un certain Jean-Louis Gergorin. Comme dans l'affaire Clearstream. Comme prévu, "depuis sa création", la FAF "oeuvre pour enrichir les relations franco-américaines et enrichir les relations entre les deux pays". Pour ce faire, la FAF rassemble "des personnalités d'horizons différents, que ce soient des dirigeants d'entreprises, des responsables politiques, des leaders, ou d'autres professionnels français et américains afin qu'ils échangent leurs points de vue sur des questions de société". Rien de très folichon, je vous le concède - je soupçonne que vous commencez à vous faire discrètement chier, mais réprimez je vous prie vos baillements, c'est MAINTENANT que nous basculons dans une dimension entièrement nouvelle, en découvrant que la FAF oeuvre aussi à développer "des liens entre les individus qui aient un effet d'une grande portée dans les deux pays". Nous sommes donc en présence d'un lobby, qui s'assume comme tel - mais dont les adhérents sont, de mon point de vue, trop discrets. Pour bien goûter ce qui va suivre, il faut savoir que la FAF a mis en place, en 1981, un programme spécifique, joliment appelé: "Young Leaders". Que nous pourrions traduire par: "Jeunes Chefs". Son objectif, touchant de modestie, "est de créer et d'entretenir un réseau informel d'hommes et de femmes appelés à occuper des postes clefs dans l'un ou l'autre pays". En France, donc, et aux Etats-Unis. "Une fois par an au moins, au printemps ou à l'automne, un séminaire de trois jours réunit", à cette fin, "soit en France, soit aux Etats-Unis, un groupe d'une trentaine d'invités réparti pour moitié entre Français et Américains. Chaque participant est invité deux fois de suite et chaque fois un ou plusieurs anciens se joignent au nouveau groupe". Je vous prie de bien retenir ces différentes informations.
1) Les Young Leaders se voient eux-mêmes comme une élite, "appelée à occuper des postes clefs" en France et aux Etats-Unis.

2) Les Young Leaders sont "invités" par la FAF.
Je suppose que ça veut dire qu'ils ne paient pas leurs billets d'avion, quand ils partent au(x) séminaire(s). Je suppose. Mais peut-être que je me trompe. Je vous prie de retenir aussi qu'il faut de la volonté, pour devenir un Young Leader. Ca ne se fait pas comme ça, en claquant des doigts, genre, hi, boys, pouvez d'ores et déjà me compter au nombre des futurs maîtres du monde.
Il faut:
"
-Avoir moins de 40 ans.

- Avoir une excellente maîtrise de la langue anglaise.

- Présenter un C.V. actualisé et au moins une lettre de soutien".

C'est comme dans la franc-maçonnerie: mieux vaut être parrainé.
Pour ceux qui ne sont pas "soutenus", je ne vois guère que l'atelier poterie de la mairie (parisienne) du 11ème, comme second choix. Un endroit sympa, je n'en doute pas, mais très moyennement efficace, pour ce qui est de la formation d'une future élite néo-libérale. La FAF apporte cette précision, qui va bientôt redoubler nos ricanements: "Ces lettres de soutien ont pour but de souligner pour le comité de sélection les qualités professionnelles d'exception du candidat. Elles peuvent émaner d'un ancien Young Leader ou de toute personne exerçant des fonctions prestigieuses aussi bien dans le milieu français qu'américain". Là encore, merci de bien retenir chaque mot.
Nous savons désormais que les Young Leaders se voient comme une élite, ET qu'ils ont produit, pour être enfin reconnus à leur juste valeur, des "lettres de soutien" dans lesquelles de "prestigieux" parrains ont souligné leurs "exceptionnelles qualités professionnelles".
Voiiiilà. Pardon pour ce préambule "un peu" long. Et maintenant, étudions, ensemble, la liste des petits veinards qui ont été, côté français, admis, depuis 1981, au sein de cette si atlantiste et si crémeuse assemblée. (Côté yankee, je connais à peu près personne, à part Bill et Hillary C.) Je reproduis en gros les noms qui me font marrer, mais chacun(e) est bien sûr libre de faire son propre Top 10. On y trouve, par exemple, des politiciens - éventuellement retirés des affaires.
-Nicolas Dupont-Aignan (arrivé en 2001).

-FRANCOIS HOLLANDE (1996).
-Alain Juppé (1981).
-François Léotard (1981).

-ARNAUD MONTEBOURG (2000).

-PIERRE MOSCOVICI (1996).

-Valérie Pecresse (2002).
Et pas mal d'autres.
(Félicitations, Pimprenelle!
C'est pas ton nouveau porte-parole qui va te brouiller avec l'Oncle Sam!)
On y trouve, aussi, des industriels - et assimilés.

-Jean-Luc Allavéna, "directeur général adjoint du groupe Lagardère Médias" (2001).

-NICOLAS BAZIRE, "directeur général" du groupe Arnault (1998).

-FREDERIQUE BREDIN, "vice-président de la stratégie et du développement" chez Lagardère (1994).

-STEPHANE FOUKS, "P-DG d'EURO RSCG CORPORATE et d'EURO RSCG OMNIUM" (2001).
-JEAN-LOUIS GERGORIN, "executive Vice President Strategic Coordination" chez EADS (1994). (Le même que dans l'affaire CLearstream?)

-ANNE LAUVERGEON, "présidente du directoire" d'AREVA (1996).

-MARWAN LAHOUD, "Chief Executive Officer" chez MDBA Missile Systems (1999). (Le frère du Lahoud de l'affaire Clearstream?)

- ALAIN MINC, "président" d'AM Conseil (1981).

Et beaucoup d'autres.
On y trouve des éditeurs.
- MANUEL CARCASSONNE, "directeur littéraire" chez Grasset (2001).

- JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD, "directeur littéraire" au Seuil (1981).

- OLIVIER NORA, "président" de Grasset et Fasquelle (1995).

- GUY SORMAN, "président" des (célébrissimes) éditions Sorman (1982).

Et on y trouve.
Mais alors, par paquets de douze. Plus nombreux que les politiques. Presque aussi nombreux que les industriels. Des? Des? Des journalistes (et assimilés). Bravo. C'est parti pour la liste.
- Emmanuel Chain (1999).

- Hedwige Chevrillon, "directrice adjointe de la rédaction" de "La Tribune" (1996).

- JEROME CLEMENT, "président" d'ARTE (1982).

- Annick Cojean, "grand reporter" au "Monde" (2000).

- JEAN-MARIE COLOMBANI, directeur du "Monde" (1983). (OUAIIIIIIIS!!!!)

- Matthieu Croissandeau, "rédacteur en chef adjoint" au "Nouvel Observateur" (2002).

- LOUIS DREYFUS, "Chief Executive Officer" à "Libération (2005).

- BERNARD GUETTA, "journaliste" à France-Inter (1981).

- Erik Izraelewicz, "rédacteur en chef, éditorialiste" aux "Echos" (1994).

- LAURENT JOFFRIN, du "Nouvel Observateur" (1994). (OUAIIIIIIS!!!)

- Sylvie Kauffmann, "journaliste" au "Monde" (1998).

- Yves de Kerdrel, "journaliste" aux "Echos" (2005).

- Laurence N'Kaoua, "journaliste" aux "Echos" (2004).

- DOMINIQUE NORA, "rédactrice en chef adjoint (sic)" au "Nouvel Observateur" (1994).

- CHRISTINE OCKRENT, de France 3 (1983).

- Pascal Riché, "Washington Bureau Chief", mwârf, de "Libération" (1999).

J'en oublie sûrement.

Je pourrais délirer des heures, sur tous ces braves gens.
Faire des recoupements par années, histoire de voir qui était avec qui. Tel "journaliste" avec tel politique, etc. Si je me laissais aller. Mais là, tout de suite, et vu que j'ai déjà été long, j'ai que trois questions à poser. Je vous laisse poser les vôtres. Sur ce qui peut, au-delà d'un joli voyage transatlantique, réunir tous ces braves gens, par exemple. Chuis sûr que vous y pourvoirez.

Mes questions sont pour les "journalistes" dont les noms précèdent. (Eventuellement aussi, pour le porte-parole de Pimprenelle, et pour l'époux d'icelle).
1. QUEL EFFET CA FAIT D'OCCUPER DES "POSTES CLEFS"?

2. QUEL EFFET CA FAIT DE SE LAISSER "INVITER" PAR LA FAF?

3. QUI SONT LES "PRESTIGIEUX" PARRAINS QUI ONT LOUE DANS VOS "LETTRES DE SOUTIEN" VOS "QUALITES PROFESSIONNELLES D'EXCEPTION"?

Il me semble, confusément, que leurs réponses pourraient nous rassurer sur l'état de la presse (et le cas échéant du "socialisme"), en France, en 2006.

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