28 juin 2006
¡Señor Aragonés, váyase a casa!
24 juin 2006
Idées reçues (1) : une éducation judéo-chrétienne
23 juin 2006
Justice
Hier soir, j'avais du mal à dormir… fin d'envoyé spécial, puis un superbe documentaire… la critique de Télérama est assez juste…
Infrarouge - Deux médecins face à l'injustice
Documentaire de Thierry Fournet, Patrick Schmitt et Anne Marty (France, 2006). 55 mn. Inédit.
Un droit universel aux soins et à la santé, voilà ce que revendiquent Beat Richner et Krisana Kraisintu. Et comme aucune institution n'est capable de défendre ce droit contre les pressions des grands laboratoires, le médecin suisse et la chercheuse thaïlandaise se sont jetés corps et âme dans une lutte infinie contre les traitements trop chers ou inefficaces. Le premier s'est installé au Cambodge, où il a ouvert trois hôpitaux pédiatriques. Il y constate tous les jours, et ne perd pas une occasion de dénoncer, la toxicité du chloramphénicol, un médicament bon marché interdit aux enfants européens depuis 1970, mais toujours validé par l'OMS, malgré de terrifiants effets secondaires qui entraînent la mort de nombreux jeunes Cambodgiens.
Grâce à la seconde, qui a mis au point un traitement générique efficace, produit sur place et dix-sept fois moins cher que les médicaments importés d'Occident, tous les Thaïlandais contaminés par le sida ont accès aux antirétroviraux. Krisana Kraisintu parcourt désormais l'Afrique pour aider à implanter des unités locales de production de médicaments. On est saisi d'admiration devant ces deux belles personnes, qui ont entrepris de vider l'océan à la petite cuillère. Manque juste un post-scriptum pour actualiser ce film déjà ancien (il date de 2004).
C'est vrai que le post-scriptum manque, notamment sur la recherche de Krisana sur un traitement contre le paludisme, qui reste la première cause de décès en Afrique, et qui motive d'autant moins les chercheurs « occidentaux » qu'il n'est pas (pas encore – gare au réchauffement climatique) répandu dans le « nord ». Chapeau bas à ces deux personnages qui permettent de croire en l'humanité (je sais, la comparaison est cruelle pour Nicolas et Ségolène…)
Partez !
Lu dans la presse :
AGEN, Lot-et-Garonne (Reuters) - "Ceux qui n'aiment pas la France" ne sont pas obligés d'y rester, a réaffirmé le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
Dans un discours prononcé à Agen (Lot-et-Garonne) dans la perspective de sa candidature à l'élection présidentielle de 2007, le président de l'UMP a repris un thème qu'il avait testé le 22 avril devant de nouveaux adhérents de l'UMP.
Il a dénoncé pêle-mêle "ceux qui ont délibérément choisi de vivre du travail des autres, ceux qui pensent que tout leur est dû sans qu'eux-mêmes ne doivent rien à personne (...), ceux qui, au lieu de se donner du mal pour gagner leur vie, préfèrent chercher dans les replis de l'Histoire une dette imaginaire que la France aurait contractée à leur égard (...), ceux qui préfèrent attiser la surenchère des mémoires pour exiger une compensation que personne ne leur doit plutôt que de chercher à s'intégrer par l'effort et par le travail."
"Ceux qui n'aiment pas la France, ceux qui exigent tout d'elle sans rien vouloir lui donner, je leur dis qu'ils ne sont pas obligés de rester sur le territoire national", a ajouté Nicolas Sarkozy.
Je suis plutôt d'accord. Celui qui attise les haines et les rancoeurs, qui exonère les responsables passés de sa formation politique de toute responsabilité dans le système de corruption généralisée et d'exploitation néocoloniale par lequel ils se sont enrichis et maintenus au pouvoir, celui-là n'a rien à faire au gouvernement, au parlement, ou même dans mon Lot-et-Garonne natal... Doit-il rentrer en Hongrie pour autant ? J'ai bien peur que cela déplaise aux hongrois...
21 juin 2006
Paroles
Moi je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'a qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l'aime à mourir
Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier
Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier
Des éclats de rire
Elle a bâti des ponts
Entre nous et le ciel
Et nous les traversons
À chaque fois qu'elle
Ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir
Je l'aime à mourir
Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l'amour aussi
Elle vit de son mieux
Son rêve d'opaline
Elle danse au milieu
Des forêts qu'elle dessine
Je l'aime à mourir
Elle porte des rubans
Qu'elle laisse s'envoler
Elle me chante souvent
Que j'ai tort d'essayer
De les retenir
De les retenir
Je l'aime à mourir
Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits
Je dois clouer des notes
À mes sabots de bois
Je l'aime à mourir
Je dois juste m'asseoir
Je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir
Je dois juste essayer
De lui appartenir
De lui appartenir
Je l'aime à mourir
Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l'amour aussi
Moi je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'aura qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l'aime à mourir
20 juin 2006
È bella la vita ?
Parce qu'il fait un portrait merveilleux de l'amour, conjugal et paternel entre autres. Et aussi parce qu'il contribue à la mémoire de choses indicibles et ineffaçables.
Ce matin le blog de JP Rozencweig (droit des enfants) me rappelle qu'en France l'époque du "travail famille patrie" n'en finit pas de ne pas finir. Il redit que la carte famille nombreuses est payante (18 euros !) et réservée aux nationaux français et européens... Quand je pense que certains réclament encore la préférence nationale...
Mais quand on voit que les 3 favoris pour être présents au second tour de la présidentielle de 2007 oscillent entre la peste brune, le bonapartisme bon teint et l'enfermement des enfants dans des casernes (bravo Madame Royal), on peut craindre que le pire soit devant nous.
19 juin 2006
Silences (1)
Les enfants très en forme... Samedi, exposition à l'école du grand, anniversaire d'un copain du petit, summer day le samedi chez mon ancien client que je viens de quitter. Le grand a tiré à la sarbacane et joué au football, les petits ont sauté dans des jeux gonflables et aidé leur papa à porter petits fours et assiettes à la table familiale.
Le dimanche, le repas familial étant reporté, frénésie passagère de rangement, sieste imposée (et donc non faite par le grand qui n'a cessé de venir voir si ses parents dormaient vraiment...) et sortie prévue à une base de loisirs. Patatras, alors que les enfants avaient déjà enfilé leur maillot de bain et que je m'apprêtais à sortir la voiture du garage, ma douceur qui se séchait dans la salle de bains jette un oeil par le vasistas et le récupère trempé par la pluie naissante...
Sous les cris des enfants, je suis sorti nettoyer la voiture de société sous l'orage. Puis ils se sont mis en maillot de bain et on pris leur première douche de pluie d'été sur la terrasse... avant de terminer, toujours en maillot de bain, dans la baignoire débordante de mousse.
Le retour au calme fut long, la petite demoiselle ne s'endormit pas avant 23 heures 30.
Endormi vers 1heure 30, deux ou trois réveils pour aller recoucher le petit homme tombé de son lit, ou en cauchemar diplomatique. LA dernière fois, je me suis encore endormi à ses côtés...
Ce matin, j'ai écrasé mon réveil à 6 heures 50 et me suis levé dans un silence extraordinaire vers 7 heures 40. Heureusement que la mère exemplaire, à l'issue de sa séance pénible de repassage, avait préparé les vêtements des enfants. (Elle méritait bien que je m'occupe de son torticolis en fin de soirée). Tout le monde est parti à l'école et au travail.
Et j'ai passé beaucoup de temps à ne pas dormir et à écouter ces silences interrompus par des respirations fatiguées, des corps qui tournent dans le lit. Je l'aime, j'avais tellement envie de l'aimer plus fort ce week-end, et seules mes oreilles ont trouvé leur bonheur... non, mon esprit aussi ;-)
16 juin 2006
Week-end
Samedi, emmener le petit à la gym, puis à l'anniversaire d'un copain (penser au cadeau...) passer au pressing, déposer le grand au judo, aller le récupérer, ainsi que le petit, partir au family day de chez le client de la semaine, passer une bonne fin de samedi, dormir... [censuré]...
Dimanche, aller fêter dignement une décennie de plus chez la meilleure des belles-mères (quoiqu'en dise sa fille dont je ne conteste nullement la plus grande expérience en la matière) y compris 170 km aller-retour en voiture.
Et terminer en se disant que le week-end prochain sera forcément plus reposant. Ou non ?
Adieux
Avec des hommes tels que vous, notre cause n'était perdue, mais la guerre était interminable, c'eût été la guerre civile, et la France n'en serait devenue que plus malheureuse. J'ai donc sacrifié tous nos intérêts à ceux de la patrie, je pars, vous, mes amis, continuez à servir la France."
Des racines anciennes
- "Notre étourderie vient du Midi, et, si la France n'avait pas entraîné le Languedoc et la Provence dans son cercle d'activité, nous serions sérieux, actifs, protestants, parlementaires. Notre fond de race est le même que celui des Iles-Britanniques"
Ernest Renan in La Réforme intellectuelle et morale, 1871, rééd. Complexe 1990. (Il oublie totalement la répression contre les cathares, vaudois, huguenots et autres protestants méridionaux parce qu’ils n’avaient pas la même religion que le Roy de France).
- "Dans le midi, les gens aisés du moins sont français, le petit peuple est tout autre chose, peut-être espagnol ou maure"
Jules Michelet (1798-1874) in Tableau de la France
- "Ce ne sont pas du tout des français mais des espagnols, des italiens.[...] des latins mâtinés d'arabes"
Joris-Karl Huysmans
- " Tout ce que je puis vous dire, c'est ceci : je hais par-dessus tout les gens exubérants. Or tous les Méridionaux gueulent, ont un accent qui m'horripile, et par-dessus le marché, ils font des gestes. Non, entre ces gens qui ont de l'astrakan bouclé sur le crâne et des palissades d'ébène le long des joues et de grands flegmatiques et silencieux Allemands, mon choix n'est pas douteux. Je me sentirai toujours plus d'affinités pour un homme de Leipzig que pour un homme de Marseille. Tout, du reste, tout, excepté le Midi de la France, car je ne connais pas de race qui me soit plus particulièrement odieuse ! "
Joris-Karl Huysmans parlant du patriotisme français in " Joris-Karl Huysmans " interviewé par A. Meunier, fascicule n° 263 de la série Les Hommes d'aujourd'hui, Vanier, 1885
- " Midi race de mendiants et de lâches, de fanfarons et d'imbéciles "
Joris-Karl Huysmans, Carnet vert, Bibliothèque de l'Arsenal, 1887
- " Vive l'Allemagne et à bas Marseille ! - ah ! les Valmajour et les Mistral, la Provence et le Quercy ! - quand je me sonde, je me sens une haine de catholique contre l'ignoble juif qui domine maintenant le monde et une exécration de vieux saxon contre la bruyante race latine. Non, vrai, je ne suis pas de mon temps ! et surtout pas de la nationalité qu'on m'impose ! "
Joris-Karl Huysmans, 31 mai 1884 en parlant de l'expansionisme méridional
- "Les gens d’ici me déplaisent excessivement. Il y a dans l’accent un jappement et comme des rentrées de clarinette. A les voir remuer, s’aborder, on sent qu’on est en présence d’une autre race : un mélange du carlin et du singe ; une facilité vide, une exagération involontaire et continue ; un manque de tact perpétuel. […] Mon impression, sur le Cours, est que ces gens-là ont besoin d’être gouvernés par autrui. Ils sont parfaitement incapables d’avoir le moindre empire sur eux-mêmes. Le sang, l’action, la colère, leur montent tout de suite à la tête."
Hippolyte Taine (1828-1893) in Voyages littéraires, Toulouse
- " La partie non celtique de la France cause et pontifie. Elle donne au pays ses ministres, ses vénérables, ses congressistes hyper-sonores. C’est la partie vinasseuse de la République, la Méridionale, profiteuse, resquilleuse, politique, éloquente, creuse. "
Louis-Ferdinand Céline, L’Ecole des cadavres 1938
- "Zone Sud, peuplée de bâtards méditerranéens, de Narbonoïdes dégénérés, de nervis, Félibres gâteux, parasites arabiques que la France aurait eu tout intérêt à jeter par-dessus bord. Au dessous de la Loire, rien que pourriture, fainéantise, infect métissage négrifié".
Louis Ferdinand Céline, novembre 1942
- "[…] l’accent, quelque accent français que ce soit, et avant tout le fort accent méridional, me paraît incompatible avec la dignité d’une parole publique. (Inadmissible, n’est-ce pas, je l’avoue.) Incompatible, à fortiori, avec la vocation d’une parole poétique : avoir entendu René Char, par exemple, lire lui-même ses aphorismes sentencieux avec un accent qui me parut à la fois comique et obscène, la trahison d’une vérité, cela n’a pas peu fait pour ruiner une admiration de jeunesse […]"
Jacques Derrida, Le monolinguisme de l’autre, 1996
Le syndrome de Sarkozy
Paru mercredi 14 juin 2006 dans Libération...
Le ministre de l'Intérieur souhaite faire de l'ignorance une condition d'intégration
par Martin WINCKLER
Pour Nicolas Sarkozy, il est concevable de régulariser les papiers des immigrants en situation irrégulière à condition que leurs enfants soient primo scolarisés, deuzio nés en France et tertio ne parlent pas la langue de leur pays d'origine (ailleurs, j'ai lu «n'aient aucun lien avec leur pays d'origine»).
Primo : «Nés en France», cela va sans dire. Même si, contrairement à ce que je pensais jusqu'à aujourd'hui, en droit, une personne née en France n'est française que si un de ses parents est lui-même français... Les enfants nés en France qui y résident depuis plus de cinq ans peuvent demander la nationalité française... à partir de l'âge de 16 ans. Ça donne le temps de les reconduire à la frontière.
Deuzio : «Scolarisés», est-ce qu'il faut vraiment le préciser ? L'école républicaine est là pour accueillir tout le monde (sauf les filles voilées, bien entendu). L'instruction est gratuite, laïque et obligatoire. Notez bien que, s'ils sont seulement scolarisés (mais pas nés en France), ça ne vaut pas.
Voici ce qui vient de se passer au Mans, la ville d'où j'écris. «Des policiers français, accompagnés d'une traductrice, sont venus chercher dans une école maternelle du Mans deux petits frères kurdes de 3 et 6 ans, dont la mère était en cours de reconduite à la frontière après le dépôt d'une demande d'asile politique. Le directeur de l'établissement a remis les enfants aux policiers après avoir obtenu le feu vert de sa hiérarchie. Les enfants étaient scolarisés dans cette école depuis mars dernier. "Les deux petits commençaient à s'intégrer. [...] Ça nous a choqués. Venir dans une école, ça ne se fait pas", a témoigné une enseignante... Des parents, des professeurs, des associations se sont mobilisés dans plusieurs villes pour empêcher des expulsions d'enfants clandestins» (dépêche d'agence).
Certes, la mère a déjà fait une demande d'asile politique en Norvège et, d'après les accords européens, c'est le premier pays sollicité qui doit traiter la demande. Mais était-il nécessaire d'aller faire chercher les enfants à l'école en milieu de journée par des policiers ? Était-il inconcevable que la mère elle-même (accompagnée, au besoin, par une policière en civil, si on avait peur qu'elle s'éclipse) aille les chercher à la sortie de l'école ? Était-il inconcevable que la situation soit expliquée aux enseignants et aux autres enfants au lieu d'agir selon une procédure qui rappelle furieusement l'Occupation et la collaboration ?
À mes yeux de citoyen, ces enfants kurdes ont subi la même violence que les enfants juifs complaisamment raflés pendant la Seconde Guerre mondiale. Soixante ans après Vichy, les forces de l'ordre, au lieu d'être les garantes des libertés, sont encore et toujours l'instrument d'un gouvernement qui ne s'embarrasse pas de respect de l'individu.
Tertio : «La langue du pays d'origine» c'est sur ce point que la «pensée» de Nicolas Sarkozy est la plus claire. Faire de la méconnaissance de la langue du pays d'origine (ou l'«absence de tout lien avec le pays d'origine») par les enfants nés en France une condition à la régularisation des familles, ce n'est pas seulement monstrueux, c'est aussi d'une grande perversité.
Car tout enfant d'immigrant entend ses parents parler leur langue d'origine, la comprend, et la parle lui aussi. Même s'il apprend à l'école la langue du pays d'accueil. Il ne peut pas en être autrement à moins d'interdire aux parents de parler leur langue maternelle devant leurs enfants, et de ne s'adresser à eux que dans une langue d'accueil qu'ils maîtrisent le plus souvent très mal. Et ce serait d'autant plus stupide de le faire que les enfants sont souvent en eux-mêmes le principal vecteur d'intégration des parents : parlant les deux langues ils deviennent «les interprètes» de leurs parents.
Moi qui en 1962 ai émigré avec mes parents en Israël, pays dont je ne connaissais pas la langue, j'en sais quelque chose : au bout de quelques mois, mon frère et moi, qui avions respectivement 7 et 6 ans, parlions mieux l'hébreu que nos parents. Et s'il avait fallu que nous «cessions» de parler le français ?
Question : si un citoyen venu d'un pays anglophone demandait l'asile politique en France en raison de persécutions exercées sur lui par le gouvernement Bush, préciserait-on comme condition que ses enfants ne parlent jamais l'anglais ? Leur interdirait-on de prendre l'anglais comme première langue dans un collège ou un lycée républicain ? Et si un enfant de réfugié chinois né en France décide d'étudier le chinois au lycée, va-t-on l'empêcher de le faire ? Jusqu'à quel âge ces enfants seront-ils privés de tout contact avec leur pays ou leur culture d'origine ? Et dans la mesure où leur premier lien avec cette culture, cette langue, ce pays est représenté par leurs parents, Monsieur Sarkozy veut-il dire que les enfants pourraient être gardés en France, mais que, pour bien faire, les parents en seraient, eux, expulsés ?
Interdire à quelqu'un de parler sa langue ou la langue de ses parents, c'est cruel et c'est barbare. Faire de l'ignorance (ou du mensonge) une condition d'intégration, c'est pervers et monstrueux. Et, en pratique, ce n'est pas seulement monstrueux, barbare et pervers. C'est aussi très, très con. Il est impossible qu'un enfant ignore ses origines culturelles la langue d'origine en est non seulement le coeur mais aussi le vecteur. Et on peut se demander si Nicolas Sarkozy, qui n'hésite jamais à rappeler qu'il est lui-même issu d'une famille d'immigrés, ignore tout de la langue de ses ancêtres. En tout cas, le langage politique du ministre de l'Intérieur n'a rien de maternel. Ce n'est pas un langage, d'ailleurs.
Un langage, c'est un outil de communication, d'échange, de partage, d'intelligence.
Quatre mots totalement... «étrangers» à Nicolas Sarkozy.
La boulette !
J'y vois pour ma part une preuve de bonne santé intellectuelle. Une société qui refuse de se remettre en cause et d'être critiquée n'est-elle pas en phase terminale ?
Bon, c'est vrai aussi qu'apprendre ça en CP ou CE1, ça peut "choquer", mais mon grand qui passe en CE2 enrichit quotidiennement son vocabulaire dans la cour de récré (même s'il n'ose pas ouvertement le mettre en pratique à la maison).
Lecture...
Alors ouais j'me la raconte
ouais ouais je déconne
nan nan c'est pas l'école qui m'a dictée mes codes
on m'a dictée mais le rap voila de la boulette
sortez les briquets fais trop tact dans nos tetes
Alors ouais j'me la raconte
ouais ouais je déconne
nan nan c'est pas l'école qui m'a dictée mes codes
on m'a dictée mais le rap voila de la boulette
sortez les briquets sortez les briquets sortez les briquets
Y a comme un gout de haine quand je marche dans ma ville
y a comme un gout de gène quand je parle de ma vie
y a comme un gout d'aigreur chez les jeunes de l'an 2000
y a comme un gout d'erreur quand j'vois le taux de suicide
me demande pas s'qui les pousse à faire sauter beat trine
j'suis pas la mairie j'suis qu'une artiste en de firme
moi j'suis qu'une boulette
me demande pas si j'ai le bac jai que le rap
et je l'embarque que je l'embrase
je le mate car je l'embrasse
y a comme un gout d'attentat
comme un gout de bertrand cantat
comme un gout d'entrax pendant l'entracte
y a comme un gout de foulette foulette chez les momes
comme un gout de boulette boulette sur les ondes
Alors ouais on déconne
ouais ouais on étonne
nan nan c'est pas l'école qui nous a dictée nos codes
nan nan génération nan nan
Alors ouais on déconne
ouais ouais on étonne
nan nan c'est pas l'école qui nous a dictée nos codes
nan nan génération nan nan
Y a comme un gout de viol quand je marche dans ma ville
y a comme un gout d'alcool dans les locaux de police
y a comme un gout de peur chez les meufs de l'an 2000
y a comme un gout de beuh dans l'oxygène que l'on respire
me demande pas s'qui les pousse à te casser les couilles
j'suis pas les secours j'suis qu'une petite qui se débrouille
moi j'suis qu'une boulette
me demande pas si j'aime la vie
moi j'aime la rime
et j'emmerde Marine juste parce que ça fait zizir
y a comme un gout de bad boy
comme un gout d'al capone
comme un gout de hardcore hardcore dans les école
y a comme un gout de foulette foulette chez les momes
comme un gout de boulette boulette sur les ondes
Alors ouais on déconne
ouais ouais on étonne
nan nan c'est pas l'école qui nous a dictée nos codes
nan nan génération nan nan
Alors ouais on déconne
ouais ouais on étonne
nan nan c'est pas l'école qui nous a dictée nos codes
nan nan génération nan nan
y a comme un gout de glisse dans la saisse et dans l'enfance
y a comme un gout d'afrique dans les caisses de la france
y a comme un gout de démé-démago dans la bouche de sarko
comme un gout de mi-michto pres des mercos
y a comme un gout de ouh ouh dans les chambres des jeunes
y a comme un gout de boum boum dans le coeur de mes soeurs
y a comme un gout de j'suis souler de tous se qui se déroule
y a comme un gout de foulette de boulette qui saute dans le foule
Alors ouais on déconne
ouais ouais on étonne
nan nan c'est pas l'école qui nous a dictée nos codes
nan nan génération nan nan
Alors ouais on déconne
ouais ouais on étonne
nan nan c'est pas l'école qui nous a dictée nos codes
nan nan génération nan nan
Alors ouais on déconne
ouais ouais on étonne
nan nan c'est pas l'école qui nous a dictée nos codes
nan nan génération nan nan
Alors ouais on déconne
ouais ouais on étonne
nan nan c'est pas l'école qui nous a dictée nos codes
nan nan génération nan nan
(J'ai fait un copié-collé sans correction)
Obèse (sans haine)
J'ai mis à profit mon insomnie pour rechercher des infomations sur les anneaux gastriques... De nombreux sites pleins (oserai-je encore longtemps employer ce mot ?) de bonne volonté, de conseils, de définitions, de calculateurs d'indice de masse corporelle (le plus sympa des calculateurs : http://www.aly-abbara.com/utilitaires/calcul%20imc/calculatrice_poids_ideal.html parce qu'il parle de "poids idéal"...) et me voilà obèse, selon par exemple http://www.obesite.com/comprendre/definition/quand.htm car mon IMC est de 31,9...
Bon, le titre à la Devos (il va nous manquer... et ce n'est ni Nicolas, ni Ségolène, qui pourront le remplacer) pourrait vous laisser croire que j'ai déjà commencé à dédramatiser.
Faut-il arrêter le beurre sur les tartines ? Jamais ! Plutôt arrêter le maire de Montfermeil !
La solution ? Je suis juste au-dessus de la "barre fatidique" qui est à 30. Un peu plus d'activité physique est nécessaire (aucun site ne parle de câlins, bande de rabat-joie !). De la marche, par exemple. Cet été, avec femme et enfants. À la rentrée, pour aller prendre le train et me rendre à mon nouveau travail... et pour rentrer de la gare le soir.
On y croit, et on essaie de faire euh, tache d'huile mais pas dans la poële, hein...
Les mots
Cette nuit, elle est venue se coucher en parlant d'anneau gastrique, de régime impossible à faire, de sa lassitude de devoir toujours faire attention. Je n'ai su que m'opposer (mon sens certain de la contradiction gratuite) à l'idée d'anneau gastrique, sans avoir la présence d'esprit de lui dire que je la voyais beaucoup plus jolie et surtout dotée d'une personnalité plus forte que Diego Maradonna.
De guerre lasse, j'ai voulu la serrer dans mes bras et j'ai eu ma phrase assassine de la semaine... Pourquoi donc n'ai-je pas cette force d'être toujours disponible pour elle, de trouver les mots justes et parfois même les silences qui sont tout aussi importants. Je me suis "enfui" du lit, et je tape collé à l'écran (mes lunettes sont restées dans la chambre).
Encore une nuit de fichue, j'espère seulement qu'elle va bien dormir...
15 juin 2006
Adrénaline ?
Gageons que je dormirai mieux ce soir.
Non, caféine !
Raymond Devos, 1922-2006
« Moi, lorsque je n'ai rien à dire, je veux qu'on le sache! »
« Si ma femme doit être veuve un jour, j’aimerais mieux que ce soit de mon vivant. »
« Qui prête à rire n'est jamais sûr d'être remboursé. »
« La grippe, ça dure huit jours si on la soigne et une semaine si on ne fait rien. »
14 juin 2006
Belle...
J'ai juste regardé, même pas osé toucher, caresser, embrasser... cette sculpture pleine de vie et de beauté.
Ses enfants eux n'ont pas compris pourquoi j'intervenais si vite dès que l'un d'eux bougeait, se levait, dérangé par la chaleur. Pour la première fois depuis longtemps, ils se sont relayés tous les trois... soif, chaleur, cauchemar diplomatique - envie que papa vienne passer quelques minutes à côté, dans leur grand petit lit.
Et elle, belle à s'en brûler les yeux.
Ambitions et doutes
Neuf ans après, je suis conforté dans ces deux certitudes, et je continue à être rongé par l'ambition et poussé par le doute. Non, pas le contraire.
Je n'ai d'ambition que par elle, grâce à elle et chaque reproche, chaque regard, chaque refus sonne comme une mise au défi qui pourrait me miner... même pas cap'... et pourtant je me suis teint en roux, et pourtant je suis en train d'abandonner un boulot pépère (mais pénible) pour me remettre en cause (et pour quelques euros de plus) et pourtant, et pourtant.
D'un autre côté, mes angoisses, mes doutes ne m'ont jamais laissé tranquille ; je ne sais pas comment m'en débarrasser. Elle non plus, semble-t-il, malgré ses efforts que j'apprécie d'autant plus que chaque parole douce de sa part augmente mon bonheur.
Depuis neuf ans, mes doutes ne concernent que moi, pas elle (même si, par pure méchanceté, j'ai pu lui laisser croire le contraire). Je doute de moi, je manque de confiance. Serai-je toujours à la hauteur ? un bon "mec"... bon mari, bon amoureux, bon père pour ces trois merveilleux enfants qui nous épuisent. Saurai-je toujours la charmer, la surprendre, la séduire, susciter en elle tout ce qu'elle peut me donner ?
Je lui ai déjà dit, "cher journal", mais je crois sincèrement qu'elle accepte mal ces doutes permanents (et je peux la comprendre...). Et vous "chers lecteurs arrivés ici par hasard", qu'en pensez-vous ?