16 avril 2007

J-5 : voter contre... contre les non-démocrates, contre Nicolas Sarkozy

Une semaine avant le premier tour, il est temps de procéder par élimination.
J'élimine d'emblée les partisans d'idéologies totalitaires :
- Yann Ar Penn dit JeanMarie Le Pen (en plus, depuis le 22 septembre 1792, l'union de la Bretagne et de la France étant abolie par celle de la monarchie, je doute que ce personnage ait les qualités requises pour concourir à la magistrature suprême) et ses pâles clones Philippe dit de Villiers et Fréderic Nihous
- Marie-George Buffet, Olivier Besancenot, Arlette Laguillier, Gérard Schivardi (ni Lénine, ni Staline, ni Trotsky)
- Nicolas Sarkozy, qui pratique la surenchère et est clairement aujourd'hui le quatrième candidat d'extrême droite.

Exemple ce week-end :
Sarkozy : vendanges frontistes à Châteauneuf-du-Pape
Le candidat de l'UMP a parcouru tous les thèmes chers au Front national.
Par Antoine GUIRAL
QUOTIDIEN : lundi 16 avril 2007
Pas de tâches, pas d'intrus : alors que Nicolas Sarkozy devise au micro de la «France éternelle, de la France qu'on aime», samedi sur la jolie place de la mairie de Châteauneuf-du-Pape, les gendarmes et le service d'ordre de l'UMP font le ménage. Et les six personnes identifiées comme des perturbateurs potentiels se retrouvent retenues pour un contrôle d'identité dans un local technique. Il ne faut surtout pas gâcher la mise en scène du candidat venu parler «travail et identité nationale» dans ce décor de carte postale. Elles seront finalement relâchées à la fin du speech sarkozyste, tout de même ponctué par quelques huées et quolibets («C'est toi le voyou», «Dictateur»...).
«Majorité silencieuse». Tout le week-end, le candidat UMP s'est fondu dans le paysage provençal pour engranger les images apaisantes et tenter de rassurer sur sa personnalité, qui continue à inquiéter les Français. Il a aussi commencé à préparer le second tour en jouant la carte de «la majorité silencieuse» face aux «petites élites qui s'arrogent le droit de dire ce qui est bien ou mal».
Pour s'assurer un ticket d'entrée dans le duel final, Nicolas Sarkozy ne veut surtout pas changer de registre : «Il faut mobiliser l'électorat de droite sur des thématiques qui lui parlent», assure un des stratèges de sa campagne. En clair : du clivage, et à droite toute ! Dans cette région où prospère le Front national, il a servi à ses auditoires toute la palette des vieilles lunes de l'extrême droite : ode à la chrétienté et «au long manteau d'églises qui couvre notre territoire», attaque contre les polygames et les lapideurs, clins d'oeil appuyés aux pieds-noirs («Les Français qui ont aimé l'Algérie n'ont pas à s'excuser de ce qu'ils ont fait là-bas»), promesses de durcir les lois l'immigration et la sécurité «dès l'été 2007», dénonciation de l'euro fort.
En jean, veste marine et chemise blanche, Nicolas Sarkozy a aussi reçu devant les caméras et micros la mère de Ghofrane Haddaoui dont les meurtriers viennent d'être condamnés à vingt-trois ans de prison. Un fait divers sordide qu'il a exploité la voix mouillée d'émotion en prenant dans ses bras la mère de la victime sous l'oeil des photographes.
Terrain balisé. Rejoint samedi soir par son staff et quatre Premiers ministres potentiels (Michèle Alliot-Marie, Xavier Bertrand, Jean-Louis Borloo, François Fillon) pour un dîner aux Baux-de-Provence, Nicolas Sarkozy a planché sur sa dernière semaine de campagne et préparé l'hypothèse d'une confrontation avec Ségolène Royal. Inquiet par les passerelles jetées par certains socialistes en direction de l'UDF (lire pages 3 et 4), il redoute la perspective d'un second tour qui tournerait au référendum pour ou contre sa personne. Face à ce risque du «tout sauf Sarkozy» qu'il sent monter, il entend mobiliser les bataillons d'électeurs de la «France exaspérée» dont il se veut le porte-parole. Pour lui, et c'est une nouveauté, une présidentielle ne se gagne plus au centre, mais bien à droite.
A coups de formules chocs, il a commencé à baliser le terrain en se déportant toujours plus à droite : «Peu m'importe si vous vous êtes tournés vers le FN par le passé. C'est parce que nous avions renoncé à défendre les idées qui étaient les vôtres», a-t-il lancé hier lors d'un pique-nique champêtre à Aix. De même il a dénoncé, comme Le Pen aime à le faire, «les combines des partis et les petits accords qui se préparent dans le dos des Français». Un temps envisagé, le recentrage de sa campagne n'est désormais plus possible.
Au second tour, ni Le Pen ni Sarkozy. C'est pour moi définitif.

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