21 janvier 2007

Happy birthday to you...

Non, il ne faut pas se moquer... Il y a des années, en classe prépa, à Bordeaux, ma prof d'histoire ancienne séchait ses cours le 21 janvier. En "bonne Vendéenne", elle ne devait sous aucun prétexte manquer la messe à la mémoire du gros capet, décollé ce 21 janvier 1793...

Le vicomte Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon a de la chance : le 21 janvier tombant un dimanche, il a pu organiser sa réunion d'investiture à la candidature à la Présidence de la république hier 20 janvier. Drôle de Vendéen que celui-ci, élevé au Parti Républicain, puis à l'UDF, il se "radicalise" et se maintien au pouvoir dans son fief avec l'appui tacite de l'UMP - qui s'est engagé à ne pas présenter de candidats contre lui dans sa circonscription - après avoir "contribué à la démocratie" en demandant à ses maires MPF de donner leurs signatures à Ar Penn en 2002...

Je ne vous ferai pas l'injure de reproduire les nombreux propos dudit vicomte qui lui ont valu, outre les protestations du MRAP et quelques condamnations en justice, le silence de ses appuis à l'UMP...

Je me contenterai de vous redonner un extrait de la lettre à Lulu :

Sang Sylvestre. Dix ans de réveillons maudits

De Villliers n'aime pas les anniversaires. Il a maudit le Bicentenaire de 89, il exècre qu'on fête tous les ans le nouvel an.

Au dernier réveillon, Philippe de Villiers a eu le cotillon amer. Il y a dix ans, le 31 décembre 1988, un homme, Jean-Franklin Yavchitz, directeur des services du département congédié comme un malpropre par le Vicomte quelques jours après son accession au trône, a eu le manque de tact de se faire sauter le caisson dans le bureau de Villiers. Qui a dû changer de bureau, trop lourd de reproches. Ce suicide accusateur a gaché un réveillon qui s'annonçait doublement sympa, puisqu'il coïncidait avec le mariage du lieutenant du Vicomte, l'ineffable Bruno Retailleau. Depuis, tous les réveillons ravivent de mauvais souvenirs.

Dans un livre racontant son parcours*, Madeleine Lelièvre, femme de caractère, féministe, centriste de droite, farouchement rebelle à une soumission au Vicomte, publie une lettre qu'elle adressa peu après au procureur de la république : "J'affirme sur l'honneur que peu de jours avant sa destitution, le directeur général m'a dit : "De toutes façons, si je dois partir (il n'en était pas sûr), les choses se passeront bien. Philippe est un vieil ami." D'un autre côté, la haine d'un vice président du Conseil général pour J.F. Yavchitz était légendaire. C'est lui qui prit la tête du mouvement des élus qui réclamèrent la destitution du directeur sur le champ - ceci en échange de leurs voix. Et c'est ce marché honteux qui a tué. Il fut chassé comme un laquais, pire, comme un malhonnête ( …) À tort sans doute, J.-F. Yavchitz s'est cru déshonoré devant ceux qu'il aimait : sa famille, ses amis, ses relations professionnelles et politiques. Il s'est donné la mort. Je pense, et beaucoup de Vendéens avec moi, qu'il a été moralement tué. (…) M. de Villiers connaissait la sensibilité de son ami et son sens de l'honneur qui primait tout chez lui - orgueil pour certains, dignité pour d'autres.

M. de Villiers en rendant déshonorantes les conditions de départ de J.-F. Yavchitz, ne lui a-t-il pas posé amicalement la main sur la gâchette". Rien ne suivit cette lettre demandant d'ouvrir une enquête sur les mobiles du suicide.

Depuis Philippe de Villiers voudrait bien gommer du calendrier cette date du 31 décembre, qui, obstinée, revient tous les ans. Preuve que d'indignes salopiots lui en veulent vraiment.

* "La passionaria du bocage", de Madeleine Lelièvre
Après cela, on ne peut que s'ébahir devant l'évocation larmoyante du destin du gros Capet... Même si nous ne pouvons que nous réjouir d'avoir depuis progressé en abolissant la peine de mort, il est d'autres homicides qui restent impunis.

5 commentaires:

  1. Je vous remercie de pouvoir nous et me donner la parole.

    J'apprécie cela; en aucun cas, je n'ai dit que vous étiez dans cette logique révolutionnaire, je ne fais que dénoncer certaines thèses soutenues par des intellectuels, ou non d'ailleurs, se réclamant de cet héritage barbare.

    Je tenais également à refuser tout ce que l'on nous enseigne depuis des années à l'école.

    Toutefois, l'Ancien Régime ne se limite pas aux exemples que vous avez donnés, alors que la Révolution française elle trouve son accomplissement dans la dictature de la Terreur, cela je le maintiens.

    Je maintiens également que je reconnais le règne du Christ-Roi et que j'appelle de mes voeux le couronnement de la France.

    Quant à ma signature "catholique et français toujours", je l'explique par le fait que la France est pour moi la fille aînée de l'Eglise, et mopn identité, je la définis comme catholique et français.

    Pro deo et rege!

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  2. Votre dernière phrase appelle la réplique classique de Goscinny (dans les Astérix où interviennent les pirates) : "cesse de faire des calembours garçon"... alors, sachons aussi vivre avec notre temps, et usare linguam latinam non contemporaris est...

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  3. crois pardon et non pas croit

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  4. J'écoutais hier sur RFI une émission sur le réalisateur Robert Guédiguian. Il disait quelque chose de fondamental, je crois sur l'identité : l'identité, ça se construit au présent, ce n'est pas se tourner vers le passé, c'est un projet.

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  5. Cher Monsieur,

    Cet argument n'est pas dirimant,dans la mesure même où je ne pense pas que l'on puisse dire que se définir comme catholique et français (toujours!) relève d'une vision passéiste.

    Au contraire, je crois que cela s'inscrit résolument dans la modernité.

    La France est ab initio( ou presque) catholique et est en cela ( et depuis Louis XIII) la Fille aînée de l'Eglise.

    Je le maintiens la France est placée sous la protection de la Très-Sainte Vierge, la France est catholique, et elle le restera.

    Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat!

    Vive la France éternelle!

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