Un article du 
Monde nous rappelle la gravité de la situation.
Le taux de pesticides dans le corps humain est plus élevé chez les Français
Par Paul Benkimoun
Les Français présentent un niveau d'imprégnation 
par les pesticides parmi les plus élevés, par rapport à ceux relevés 
dans des pays comparables. C'est ce qui ressort des résultats de la 
première étude du genre, publiée lundi 29 avril, et réalisée par 
l'Institut de veille sanitaire (InVS).
Cette enquête constitue le volet environnemental de l'étude nationale nutrition
 santé. Menée en 2006 et 2007, elle a porté sur un échantillon d'environ
 3 100 personnes âgées de 18 à 74 ans, représentatif de la population
 résidant en France métropolitaine. Elle comporte deux volets. Le 
premier porte sur l'exposition aux pyralènes (PCB-BL ou 
polychlorobiphényles non dioxine-like), substances utilisées comme 
lubrifiants ou isolants, et aux pesticides. Le second concerne les 
métaux lourds.
Parmi les pesticides, les investigateurs distinguent l'exposition 
liée à des produits pour la plupart désormais interdits appartenant à la
 famille de organochlorés, et l'exposition aux organophosphorés (toujours utilisés) et aux pyréthrinoïdes.
Si "les mesures d'interdiction et de restriction d'usage semblent avoir montré leur efficacité pour les pesticides organochlorés",
 souligne l'InVS, ces produits ont un caractère persistant. Les niveaux 
retrouvés dans les urines en France sont intermédiaires entre ceux des 
Etats-Unis ou de l'Allemagne et ceux des autres pays européens. Mais, 
pour l'un des organochlorés, le 2,5-DCP (paradichlorobenzène, utilisé 
comme antimite ou désinfectant) le niveau moyen est dix fois plus élevé 
qu'en Allemagne. Une "particularité française", qui mérite d'être explorée, selon l'InVS.
CONTRASTE AVEC LES NIVEAUX D'IMPRÉGNATION
Développés comme alternative aux pesticides organochlorés (tels le 
DDT), les organophosphorés ont été retrouvés à un niveau supérieur à 
celui constaté dans la population américaine, et similaire à celui 
présenté par les Allemands.
Dans le cas des pesticides les plus récents, ceux de la famille des 
pyréthrinoïdes, le contraste avec les niveaux d'imprégnation de la 
population américaine est encore plus marqué. Les taux français 
apparaissent trois fois plus élevés que ceux constatés outre-Atlantique 
et demeurent supérieurs à ceux relevés en Allemagne. Les produits de 
dégradation des pesticides pyréthrinoïdes "ont été retrouvés dans plus de 80 % des échantillons", à l'exception de deux des produits de cette famille.
Quant aux pyralènes, les niveaux de concentration sanguins sont "un peu supérieurs à ceux rapportés dans la population allemande il y a dix ans"
 (et qui ont vraisemblablement diminué depuis, précise l'InVS). Surtout,
 ils sont quatre à cinq fois supérieurs à ceux de la population 
américaine ou néo-zélandaise.
RETARDS CHRONIQUES
Pour ce qui est des métaux lourds, l'étude dresse un inventaire 
plutôt rassurant. Les taux sanguins de plomb ont baissé d'environ 60 % 
par rapport à ceux observés en 1995. Cette diminution résulte des 
efforts qui ont porté sur l'élimination du plomb dans les peintures et 
l'essence.
Les concentrations urinaires de cadmium – un toxique qui a tendance à s'accumuler – sont comparables à celles relevées précédemment en France, en Europe et aux Etats-Unis. Le seuil correspondant à une augmentation du risque d'atteinte rénale est dépassé dans 1,5 cas sur mille.
Les concentrations de mercure dans les cheveux, qui servent d'indicateur, restent à des niveaux "relativement faibles".
 Mais 19 % des adultes dépassent le seuil de 1 µg/g de cheveux adopté 
par les Etats-Unis. Quant à l'arsenic inorganique, la forme la plus 
toxique de ce métal, les taux retrouvés sont "relativement bas."
C'est donc un premier état des lieux que livre l'InVS, mais il reste que la "biosurveillance" en France présente des retards chroniques par rapport à celle de nos voisins.
Effarant. 
 
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