10 juillet 2007

Ouverture...

De temps en temps, d'excellentes synthèses sont disponibles dans la blogosphère. Ainsi celle-ci, sur la prétendue "ouverture", sur le blog "Crise dans les médias" :

L'"ouverture": un mensonge de Sarkozy validé par les médias

Combien de fois avez-vous entendu le mot « ouverture » depuis le 6 mai 2007 ? Des centaines de fois...

C’est le bourrage de crâne habituel. On répète un mot (ou une séquence filmée diffusée en boucle). Au bout d’un moment, ça fini par rentrer dans les crânes.

L’ouverture donc. Gros mensonge. On ne peut en vouloir à Nicolas Sarkozy de mentir : c’est son métier. En revanche, les médias ne sont pas dans leur rôle: ils devraient décrypter le discours du président de la République et non le reproduire sans recul.

Pourquoi l’ouverture est-elle un mensonge ?

1) Main mise sur le pouvoir

La soi disant ouverture vise à cacher la main mise totale de l’UMP sur tous les leviers du pouvoir : présidence de la République, gouvernement, Assemblée nationale, Sénat. Sans oublier, dans la société, des amitiés nombreuses parmi le patronat (du MEDEF à la CGPME), les médias et certains lobbys.

Bref, ce qui menace la France, c’est un étouffement progressif. L’UMP (seulement 31% au premier tour de la présidentielle) accapare tous les pouvoirs.

2) Démocratie du strapontin

Même si on est bien disposé à l’égard de Nicolas Sarkozy, on est obligé de noter que l’ouverture qu’il propose n’en est pas une.

Ainsi, il a offert une « place » à Fadela Amara. Mais c’est un strapontin. Elle est sous la tutelle de Christine Bouttin, dont tout le monde connaît l’ouverture d’esprit. Avec elle, Fadela aura-t-elle le droit de l'ouvrir?

Bernard Kouchner (photo) a un ministère entier, direz-vous ! Mais les Affaires étrangères sont le domaine réservé du chef de l’Etat. Ré-ser-vé! Ca veut dire pas touche. Donc, Kou-kouch’ panier.

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Jouyet, n’en parlons pas. Puisqu’il dépend de Kou-kouch’ qui dépend du chef de l’Etat, vous avez compris quel sera son degré d'action!

Jean-Marie Bockel dépend aussi de Kou-kouch’. Dites donc, le quai d’Orsay, c’est un nid à d’anciens socialistes ! Sarko veut les avoir à l’œil on dirait.

Voilà. Concrètement, l’ouverture c’est ça. Kouchner aura le droit d’être sur la photo à côté de Sarkozy quand ce dernier ira faire le beau devant Condolizza Rice.

Pour résumer, Sarkozy propose une démocratie du strapontin. Si tu te soumets à lui, tu as droit à un strapontin. Un joli siège éjectable. C'est très facile d'agir en citoyen libre quand on est assis sur un siège éjectable...

3) Dissoudre l'opposition

L'ouverture est un procédé bien peu démocratique.

La démocratie suppose qu'il y ait débat. Ce débat est censé se dérouler à l'Assemblée nationale.

En débauchant des membres de l'opposition, Nicolas Sarkozy sous-entend que l'opposition ne sert à rien. En effet, s'ils acceptent de travailler avec lui, c'est qu'ils sont d'accord sur l'essentiel. Et c'est que le PS est creux et vide, sans idées.

Le rêve de Nicolas Sarkozy est donc de dissoudre l'opposition. Rien à voir avec une quelconque ouverture.

4) Petits marchandages entre amis

Sarkozy a appelé Védrine. Védrine a refusé les Affaires étrangères, dis-t-on. Il a appelé Kouchner. Ce dernier a accepté.

Chacun sait qu’il y a un monde entre les idées de Védrine et celles de Kouchner, notamment sur le Moyen-Orient. Peu importe : ce qu’il fallait c’était un scalp de socialiste. Et comme le quai d’Orsay, ça ne se refuse pas, le scalp est tombé dans l'escarcelle de Sarko l'ouverture.

La carotte : voilà un des secret du sarkozysme (le deuxième étant bien sûr le bâton). Proposer un ministère, un secrétariat d’Etat, un poste dans un cabinet, un emploi, un stage rémunéré, une décoration… Sarkozy sait que tout homme est achetable. Surtout les vaniteux, qui estiment qu’on ne les reconnaît pas à leur juste valeur.

Avec les UDF ça a été du gâteau. Un UDF c’est volatile. Limite faux cul. Ça vire à gauche, à droite. Selon le vent (qui fait tourner les girouette, disait Edgar Faure). Un UDF c’est craintif. Ca craint le vent, justement. André Santini avait peur de ne pas être réélu député. Il tremblait de peur, Dédé. Donc, Dédé la tremblotte a lâché Bayrou le Don quichotte des beaux quartiers. Résultat : non seulement le Dédé a été réélu les doigts dans le pif, mais il est ministre. Il a tout compris à l'ouverture. Malin le Dédé!

5) Au dessus des partis et des principes

Pour parler d’ouverture, il aurait fallu que Nicolas Sarkozy annonce sa volonté d’ouvrir, comme l’a fait Bayrou.

Il aurait fallu que les accords qu’il a passés avec des personnes se fassent avec l’aval de leurs partis respectifs (ou tout du moins pas en total désaccord avec eux).

Là, rien de tout cela. Ce sont des débauchages. Le Parti socialiste est cocufié en beauté. Tant pis pour lui, direz-vous ! Tant mieux, même. Ca l'obligera à bouger...

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