26 juillet 2007

Lâcheté

En 1940, 99% de pétainistes... en 2007, combien de Sarkozystes. La police ne fait qu'obéir aux ordres, rien n'a été fait sérieusement pour contrôler et réprimer les abus de pouvoir dont elle se rend coupable chaque jour, et de plus en plus encore depuis le 6 mai. Dernier fait édifiant en date, l'agression contre une vendeuse à la sauvette enceinte (mais en situation régulière) dont Libé s'est fait l'écho :
L’Inspection générale des services (IGS), la police des polices, devrait recevoir ce matin les plaintes de deux femmes enceintes brutalisées en pleine rue, par des policiers, mardi dernier, dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris. La première, Josiane, une vendeuse de légumes camerounaise, a été interpellée, frappée, puis placée en garde à vue jusqu’à mercredi midi. La seconde, Louise, venue acheter des légumes, a été seulement témoin de l’arrestation de Josiane, avant de prendre elle aussi un coup de matraque et d’être évacuée par les pompiers. «Je me suis approchée en voyant que les policiers demandaient à cette femme de lui remettre sa marchandise, raconte Louise. Mais ils ont commencé à la brutaliser. Je n’en revenais pas qu’ils la brutalisent comme ça.»
La fin de l’intervention policière a été en partie filmée par un riverain avec son portable (1). Elle n’est pas sans rappeler les dernières opérations d’arrestations de sans-papiers dans le quartier de Belleville, en particulier celle effectuée à la sortie de l’école de la rue Rampal, en mars.
Cette fois, c’est une vendeuse à la sauvette, titulaire d’une carte de séjour de dix ans, qui a été interpellée. Josiane, enceinte de plus de huit mois, a reçu un coup de poing en plein visage, avant d’être emmenée par les policiers et frappée dans la voiture.
La vidéo la montre, allongée par terre, dans l’émotion générale. «Ils m’ont jetée dans la voiture, explique Josiane. Je me suis retrouvée allongée à l’arrière. Le policier est monté sur mon dos, et il me tabassait. Il me donnait des coups sur la tête, de gauche à droite.»
Moulinets. Dans le quartier, plusieurs témoins qui ont vu partir la voiture confirment la scène. «J’ai vu un flic à l’arrière de la voiture, qui semblait assis sur quelqu’un d’allongé, et qui tapait dessus», explique Emmanuel. Alors qu’il tentait de s’interposer, Traore, le mari de Josiane, s’est fait asperger de gaz lacrymogène avec son fils. Choquée du traitement infligée à Josiane, Louise, la seconde femme enceinte, se trouvait à proximité quand les renforts policiers ont entrepris de disperser les témoins. «Les policiers ont fait des moulinets avec leurs matraques, dit Christophe, le mari de Louise. Et ma femme a reçu un coup. Elle a peut-être été touchée par inadvertance, mais le policier n’a rien fait pour lui venir en aide.»
Louise est emmenée par les pompiers à l’hôpital Lariboisière. Elle a un hématome dans le dos, mais son enfant se porte bien. Elle préfère rentrer chez elle, plutôt que de rester en observation. Pendant ce temps-là, au commissariat de la Goutte-d’Or, Josiane, menottée, attend toujours un médecin. On a oublié ses légumes, et on lui reproche désormais un «outrage à dépositaire de la force publique». Les pompiers passent la voir, mais ce sont les policiers qui la conduisent à l’Hôtel-Dieu, aux urgences médico-judiciaires, sous le régime de la garde à vue.
Echographie. Son mari, Traore, s’est présenté au commissariat pour apporter les chaussures de sa femme laissées sur le bitume du marché Dejean. On ne lui donne aucune nouvelle. Il n’en aura que le lendemain par un coup de téléphone de sa femme. Entre-temps, Josiane est conduite dans un autre hôpital pour y faire une échographie. S’il n’y a rien à signaler pour la grossesse, les médecins délivrent quand même à Josiane un «certificat de constatation de lésions», qui mentionne des «cervicalgies aiguës». Josiane a été remise en liberté, mercredi, vers midi, informée que le parquet ne donnait «pas suite» à la procédure.
(1) Sa vidéo a été diffusée par Libération.fr (http://indociles.blogs.liberation.fr)
Ces policiers sont des lâches.

Rien à dire, juste serrer les dents, tenir 5 ans, essayer d'ici là de trouver une opposition crédible et humaniste. Difficile dans une société entièrement vouée à l'argent...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire