4 juillet 2008

Ingrid Uribe et Nicolas Betancourt

Ah, il s'en passe des choses dans la jungle colombienne ! J'avais été choqué par l'assassinat de Raul Reyes, ce chef des FARC en train de négocier avec la France (via l'Équateur) la libération de la médiatique otage. Olivier Bonnet, comme souvent, nous en donne l'explication, qu'il tient de Mediapart : "Ces deux guérilleros [qui ont échappé à l'attaque du camp de R. Reyes] ont décrit la précision de l’attaque qui a détruit ce camp, attaque à la laquelle ils ont échappé parce qu’ils s’étaient éloignés de quelques centaines de mètres. Ils ont raconté que cinq bombes ont frappé simultanément la vingtaine d’hommes qui y vivaient depuis quelques jours. Selon plusieurs sources, ces bombes ou missiles n’ont pas été largués par des avions colombiens mais par des appareils américains volant à haute altitude. Ils ont été guidés par le faisceau d’ondes émis par l’un des téléphones satellites utilisés par Raul Reyes. Ayant réussi à se procurer quelques jours auparavant le numéro de ce téléphone, et en accord avec le gouvernement colombien, les responsables américains ont estimé nécessaire de mettre un terme à la négociation qui était sur le point d’être finalisée. La libération d’Ingrid Betancourt était alors programmée pour le 8 mars, journée internationale de la femme. L’objectif de cette attaque, toutes les informations et les adolf uribeindices l’indiquent, était de remettre en cause la libération d’une otage médiatique. Car, dans ces conditions, cette libération aurait redoré la réputation d’une guérilla en perte de vitesse ; elle aurait été porté au crédit de l’Equateur, du Venezuela et de la France." Voici comment, avec l’assistance empressée de ce grand humaniste de George W. Bush, le président colombien, responsable des escadrons de la mort massacrant paysans réputés proches des FARC, syndicalistes et militants de gauche - ce qui lui vaut d’être représenté par certains opposants sous les traits d’un clone d’Adolf Hitler -, a sciemment empêché la libération de Betancourt ! Ce qu’avait du reste vigoureusement dénoncé le président équatorien Correa : "Regardez la bassesse d’Alvaro Uribe, il savait qu’en mars douze otages allaient être libérés, parmi eux Ingrid Betancourt. Il le savait et il a utilisé ses contacts pour monter ce traquenard et faire croire au monde qu’il s’agissait de contacts politiques et pour lancer un écran de fumée sur son action injustifiable".

Il revient ensuite sur la "libération" d'Ingrid Bétancourt, pour rappeler que plusieurs informations concordantes indiquent qu'il y a eu probablement versement de rançon (quelques millions de dollars) et promesse (par notre président) d'asile pour les FARC renonçant à la lutte armée. Dans le même temps, exactement, un autre Sarkozy, moins directement souriant, laisse extrader vers l’Italie de son ami fasciste Berlusconi une femme qui a depuis longtemps renoncé à la lutte armée. Libérez Marina Petrella !

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