La politique ne m'ennuie pas, même si elle peut prendre parfois plus de place que ce qu'elle mérite. C'est un privilège que trop de gens ignorent que de pouvoir s'exprimer librement sur un tel sujet. C'est un exercice périlleux, un apprentissage permanent, une école de tolérance.
Mais il n'y a pas que la politique dans la vie. Disons que c'est juste l'un des leviers d'interaction avec la société autour de nous. Aussi maigre soit-il, l'espoir de faire bouger les choses ne doit jamais être abandonné. Je me souviens de mes séjours étudiants de l'autre côté du rideau de fer. J'avais pris contact avec des éditeurs de revues d'opposition, et je partais, la bouche en coeur, avec un sac à dos pleins de livres et de revues, et toujours aussi quelques paquets de cigarette et quelque bonne bouteille de cognac, aussi bons pour le moral. J'ai même transporté des machines à écrire. Tout cela semblait alors totalement utopique, Brejniev, puis Andropov, puis Tchernienko régnaient avec une main de fer... Et puis il y eut 1989, ces révolutions de toutes les formes, Berlin, Prague, Bratislava, Bucarest. La preuve que tout peut arriver.
En ces jours où la Russie est retombée sous une chape de plomb, où l'on pleure la courageuse journaliste assassinée Anna Politkovskaya, je me dis que les Russes ne doivent pas perdre espoir.
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