Avoir un fils de quinze ans et se rappeler avec émotion la première fois qu'on l'a tenu dans ses bras. Il a presque 1m50 de plus, mais je le serre encore fort contre moi, le matin, pour lui dire bonjour.
Avoir un fils de quinze ans et en être fier, car c'est un garçon gentil, un collégien appliqué, un sportif de haut niveau combattif et résolu, un fils juste agaçant quand il faut, et qui n'hésite plus à me renvoyer à mes défauts avec le sourire.
Avoir un fils de quinze ans qui feint encore de ne pas s'intéresser aux filles, mais que pourrais-je lui en dire ? La chanson de Brel me revient : "tais-toi donc grand Jacques, que connais-tu de l'amour". Mais lui dire aussi que le coeur ne se contrôle pas, au contraire du corps qu'il a appris à contrôler dans l'effort de la compétition et dans la douleur des blessures et des rééducations. Lui dire qu'il ne faut jamais hésiter à aimer, que le bien que l'on fait alors nous fait autant de bien. Lui dire qu'il n'y a rien de plus fort que de se sentir aimé. Et taire les douleurs, les doutes, les déceptions, les déroutes, surtout quand elles ne sont pas encore digérées, pour savoir faire l'homme, faire le père, ce héros, ce roc indestructible qu'il sait pourtant déjà que je ne suis pas.
Avoir un fils de quinze ans, avoir envie de crier partout, regardez, c'est mon fils, il est magnifique, il va éclabousser ce monde de son talent, de son humour, de sa beauté.
Je t'aime, mon grand.
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