Peut-on être attiré par un livre, subjugué au point de le croiser à plusieurs reprises dans des librairies, des centres commerciaux, pour se contenter à chaque fois de lire la quatrième de couverture, puis s'aventurer à lire les dernières pages, n'y rien comprendre, enfouir tout cela au fond de sa mémoire ?
Et puis deux heures d'attente dans une gare c'est trop long. Deux magazines, vite expédiés, et enfin j'achète Aleph, que je dévore dans les deux heures du trajet vers Lyon (interrompu par une douce somnolence de 20 bonnes minutes), puis dans le bus qui me ramène chez moi. Arrivé, je m'assure que les enfants vont bien (leur cousine les a fait manger), que le copain du petit dernier est à l'aise dans l'appartement où il vient pour la première fois, et je me plonge dans les trente dernières pages.
Ce livre m'a fasciné, pour un tas de raisons. D'abord, parce qu'il présente des événements, des phénomènes, où l'on ne sait pas distinguer le réel conté de la fiction élaborée. L'auteur crée cette ambigüité et se délecte à nous perdre.
Ensuite, parce qu'il y a de tout: chamanisme, réincarnation, voyage dans le temps, pouvoir sacré ou magique de la musique, et tant de choses encore.
Mais j'avoue que deux choses m'ont vraiment touché : la référence permanente à Dieu, qu'il convient de ne pas tuer en soi, comme l'a fait le traducteur veuf du roman; l'allusion fréquente à l'équilibre du couple, à la confiance, à la fidélité, quelle que soit la force des sentiments éprouvés pour les êtres que l'on rencontre.
Le divin est en nous, cela m'évoque ce païen de Paul qui rappelait que notre corps est le temple de notre âme. Ne le laissons pas souiller. Prêtons-le à qui a su entrevoir notre âme, mais avec distance et avec précaution.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire