6 novembre 2006

L’occitan interdit en Île de France

C'est un communiqué de la FELCO (Fédération des enseignants de langue et culture d'oc) qui rassemble les enseignants d'occitan de l'enseignement public...

La FELCO a appris avec surprise et indignation que le Ministère de l'Éducation Nationale avait demandé à la Maison des Examens d'Arcueil (Services des Examens des Académies d'Île de France) de refuser l'inscription, cette année, des candidats aux épreuves d'occitan (l'option facultative d'occitan au baccalauréat, étant la plus importante) des examens du secondaire, en application de la loi Fillon. Ce refus d'inscription, l'origine de la décision et le motif ont été notifiés par les Services d'Arcueil au Proviseur du Lycée Flora Tristan de Noisy le Grand d'où proviennent la majorité des candidats. Nous supposons que les autres langues régionales sont également concernées par cette décision brutale.

Nous ne pouvons croire qu'une telle décision ait pu être envisagée. Elle nous interpelle dans son principe même. Elle est juridiquement attaquable sur plusieurs points, notamment en ce qui concerne les garanties apportées par l'État concernant les validations et les certifications. Certes, la Loi Fillon aurait besoin d'être sérieusement amendée pour lever certaines ambiguïtés. Nous n'avons pas noté, cependant, qu'elle puisse avaliser une telle lecture restrictive qui prend le contre-pied d'autres textes officiels ou d'autres déclarations officielles, éminemment plus positifs.

Depuis 1951, il a toujours été possible de subir en région parisienne les épreuves d'occitan, comme de toutes les langues inscrites sur la liste des langues régionales, à partir du moment où il y avait sur place un examinateur compétent, ce qui a toujours été le cas jusqu'à présent. Le suivi des opérations de validation a, par ailleurs, été assuré depuis 1981 par le corps d'inspection voire par l'inspection générale.

Le refus d'inscription - entraînant la suppression de ces épreuves - est d'autant plus grave, s'il est confirmé, que l'on prévoit pour la session de juin que, comme chaque année, un contingent d'élèves du lycée Flora Tristan de Noisy le Grand s'y présenteront, auxquels il faudra sans doute ajouter des candidats isolés venus d'autres établissements. A-t-on songé - chez ceux qui ont pris la décision, que nous condamnons - au préjudice que l'on fait subir automatiquement à ces candidats ?

Le Ministère, quand il est interpellé à l'Assemblée sur sa politique en matière de langues de France, n'est jamais avare de déclarations émues élevant ces langues au rang de patrimoine national. Nous voyons à présent que dans sa géographie particulière, le caractère national de ce patrimoine s'évanouit aux portes de la Maison des Examens d'Arcueil qui accueillait tous les candidats en occitan qui se présentaient « au nord de la Loire ». Sans doute considère-t-on, dans quelque bureau de la rue de Grenelle, que ces langues régionales doivent rester à leur place, cantonnées comme dans une réserve sur le territoire de leur province. Ce n'est pas de cette méprisante façon qu'il convient d'aborder le problème.

Nous demandons donc aux autorités compétentes de bien vouloir rapporter sans délai la mesure discriminatoire qui frappe l'occitan et, dans les faits, l'interdit de séjour dans les établissements scolaires publics de la région parisienne.

D'ores et déjà, nous alertons sur cette question les élus de nos régions, les organisations syndicales, les associations amies et la presse.

D'un còp ai pas mai enveja d'escriure en francés...

1 commentaire:

  1. Te compreni... e nos dòl a totes amai s'es pas una suspresa...

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