Le temps des cerises
Plus de télé, ça fait du bien ! Internet en carafe, l'ADSL a souvent bien du mal à escalader nos collines, du taf par dessus la tête dans ma cambuse, tout ça m'a permis d'échapper au mauvais feuilleton. Depuis mardi soir je suis à nouveau connecté, de nouveau au jus.
Alors comme ça, il a dîné au Fouquet's, mis les voiles vers Malte (la Sicile ça aurait été plus drôle), sur le grand pédalo de son copain Bolloré ? Et alors, ça vous étonne ? Une telle vulgarité, un foutage de gueule d'une telle franchise, c'est sympa, ça rappelle, toutes proportions gardées, les Goncourt qui ripaillaient pendant le siège de Paris, et puis ça va faire baver d'envie et d'admiration tous ces «citoyens» qui avalent le cirque médiatico-politique, comme on dévore Gala.
Ça a pété dès le premier soir, méchamment prévisible, ça aussi ! L'electorat UMP-TF1 est conforté dans son choix, les «racailles» seront une nouvelle fois pointés du doigt, on dénoncera les casseurs, la gauche «responsable» ne sera pas en reste, c'est pas nous M'sieur ! C'est les gauchisses !
Innénarables socialistes, toujours aussi occupés à singer l'homme du Medef, à pédaler dans la relance, la consommation, le sécuritaire et le patriotard. Cambadélis monte au créneau pour «construire un socialisme du réel». Si le réel c'est un monde gouverné par des parrains qui nous donnent des leçons d'intégrité, il est bien l'homme de la situation, ce repris de justesse ! Les comiques troupiers de la «gauche radicale», les farceurs des fameux «collectifs citoyens» vont se tirer la bourre de plus belle, organiseront leurs meetings dans des cabines téléphoniques, s'il en reste.
Les syndicats "représentatifs"riposteront au démantèlement de ce qui reste du service public, aux restrictions du droit de grève, par d'impressionnantes processions moutonnesques, journées d'action avec mégaphones lambadesques, lâchers de ballons et courses cyclistes.Tout cela est fort bien ! L'effondrement définitif de la gauche pétitionnaire, le renforcement exponentiel des effectifs policiers, les cadeaux au Medef, la criminalisation de pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux, l'arrogance des gavés, ça va pas être rigolo tous les jours, mais ça aura au moins le mérite de déssiller pas mal de mirettes. De plus en plus de gens vont définitivement se désintéresser du grotesque barnum médiatico-politique, de nouvelles solidarités vont se développer et les réactions tout simplement humaines et spontanées, face à l'innommable, comme celle des parents d'élèves de l'école de la rue Rampal vont se multiplier.
Je vous quitte, il faut que j'aille chercher des bocaux en verre à la déchetterie pour mes confitures, c'est bientôt le temps des cerises.
9 mai 2007
Le temps des cerises
Un très beau texte de Thierry Pelletier, que je ne résiste pas à vous redonner ici :
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