Pressée par l'Elysée de conclure avec les syndicats un compromis «historique» sécurisant l'emploi (et les licenciements), la présidente du Medef ose brandir la menace de destructions d'emplois supplémentaires pour échapper à toute taxation des contrats précaires abusifs. Un casus belli pour les syndicats qui redoutent, eux, une explosion du déficit des caisses de chômage si le travail devient plus flexible sans contrainte. Avec quelque raison, on s'en convaincra facilement en auscultant la gestion de l'Ifop, l'institut de sondage dont Laurence Parisot est vice-présidente et actionnaire...Un constat sans concession qui amène deux réflexions : une, que ce sont décidément ceux qui font le plus de bruit qui sont le plus écoutés, au détriment de ceux qui ont raison; deux, qu'il est malheureux que le patronat français, qui compte dans ses rangs de nombreuses personnes de valeur, moteurs d'innovation et d'emploi, vrais managers sachant prendre des risques, des décisions et les assumer, se soit choisi une représentante aussi caricaturale. Faut-il en déduire que le MEDEF n'est pas représentatif et est donc illégitime pour siéger dans les négociations sociales?
La patronne des patrons a, en effet, un intérêt évident à promouvoir une France de tâcherons : depuis 2008, seul un recours à des enquêteurs payés au lance-pierres et mobilisables du jour au lendemain permet à sa grosse PME d'augmenter sa profitabilité tout en servant des salaires de plus de 9 000 € (hors primes) à une vingtaine de directeurs...
Le diable se cachant dans les détails, relevons donc qu'en 2010 l'Ifop a signé plus de 750 CDD de très courte mission pour moins de... 200 salariés à temps complet. Que les émoluments de ses vacataires - pour la plupart des femmes - se sont élevés à 1 515 € brut annuels en moyenne... soit moins de 126 € par mois ! Plus hypocrite encore, l'Ifop propose bien à ses «régulières» de leur signer un CDI dit «d'intermittence» (Contrat d'enquête intermittent à garantie annuelle, ou Ceiga) que Laurence Parisot ambitionne d'étendre à toute l'économie. Mais cette «promotion» ne les extirpe nullement de la pauvreté : elle leur garantit seulement, en échange d'une parfaite disponibilité, 60 % de leur salaire annuel de référence. Soit, en 2010, un pactole de 858 € brut ! «C'est le piège parfait, critique Valérie Baggiani, de la CGT Sociétés d'études. Ces Ceiga ne permettent pas aux enquêteurs de vivre. Et ils ne peuvent compléter leurs ressources par d'autres jobs. Certains y renoncent donc.» Les signataires, de leur côté, s'adressent à Pôle emploi pour adoucir leurs fins de mois.
Cette ponction des caisses sociales se justifie-t-elle ? Que nenni. Dans les livres 2011, on découvre que l'Ifop souffre surtout de deux maux qui n'ont rien à voir avec la flexibilité du travail. L'institut est sous-capitalisé et sa rentabilité pâtit de lourds frais financiers. Une mondialisation hasardeuse, notamment en Argentine, lui vaut des ardoises. Las, de cela, Laurence Parisot ne parle jamais. Partisane de la précarité pour les autres, elle préfère réfléchir à un troisième mandat à la tête du Medef. Quitte à en récrire le contrat.
7 janvier 2013
Une esclavagiste essaie d'imposer sa doctrine aux Français
Il s'agit de Madame Parisot, "patronne des patrons", dont les pratiques dans son entreprise, l'IFOP, frisent l'esclavagisme, comme nous l'explique Laurence Dequay dans Marianne:
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire