30 avril 2007

Y croire, pour nous, pour nos enfants...

Je ne veux pas vivre dans un pays dont le président serait un eugéniste ouvert aux plus basses idées de l'extrême-droite.

Je ne veux plus de ce parti unique, l'UMP, qui vient pendant 5 ans de faire la preuve de son incompétence, qui n'a même pas su tirer parti de la démographie (arrivée en retraite des baby-boomers) ou de la décentralisation (transfert aux régions de nombreuses dépenses sans leur financement) pour faire baisser substantiellement le chômage (même en trafiquant les statistiques) ou la dette.

Je ne veux pas de ce parti qui ressemble plus à une organisation mafieuse (pratiquant la menace, l'intimidation, le racket...) qu'à un rassemblement de citoyens honnêtes et démocrates. Le ralliement (pour garder leur siège) de certaines "élites" de l'UDF ne fait que me conforter dans mon opinion.

Comme Olivier Bonnet, je veux y croire.

"C'est foutu, il va passer"... Beaucoup de militants de gauche affichent depuis les résultats du premier tour leur découragement. A les en croire, l'élection serait "pliée" et la victoire du petit Néron certaine. Or, il n'en est rien. Le candidat UMP est certes en tête et l'hypothèse qu'il l'emporte est des plus plausibles. Mais Mitterrand était-il favori en 1981 ? Une mobilisation de tous les démocrates et l'alliance entre les forces de progrès et les électeurs de la droite modérée, pour barrer la route à l'apprenti sorcier, peut inverser ce sombre pronostic. Si les caciques de l'UDF rejoignent Sarkozy les uns après les autres, "allant à la gamelle" pour une ciconscription législative, ces hommes n'ont rien à voir avec les électeurs de François Bayrou, ceux qui l'ont suivi sur l'air du "ni droite, ni gauche". Ce sont ceux-là qui peuvent faire basculer le scrutin. TNS/Sofres avance que les centristes sont encore 40% à être indécis ! Qui ne s'aperçoit du grand écart que représente le ralliement au candidat UMP par exemple d'un Hervé Morin, Président du Groupe UDF De l’Assemblée nationale, qui affirmait le 18 avril que seul le vote Bayrou pouvait barrer la route à Sarkozy, utilisant l'expression de "meilleur rempart", et lançait un appel à "tous ceux dont le projet de société n'est pas la société d'affrontement" que préconise l'ancien ministre de l'Intérieur ? Le même annonce dans une interview à paraître demain qu'il "votera sans hésitation Nicolas Sarkozy" ! Magouilles politiciennes... François Bayrou lui-même, sans donner de consigne de vote, a eu cette déclaration : "À l'heure qu'il est, je ne sais pas ce que je ferai, je commence à savoir ce que je ne ferai pas".

Quitterie Delmas, porte-parole des jeunes UDF de Paris, est encore plus claire : "J'ai décidé de voter pour Ségolène Royal," annonce-t-elle sur le blog de Guy Birenbaum. "Si je ne vote pas à titre personnel Nicolas Sarkozy, c’est que sa dérive droitière durant la campagne sur le Ministère de l’immigration et de l’identité nationale et ses propos sur l’eugénisme font de lui un incroyable conservateur. Je suis déjà d’ores et déjà en opposition politique avec ses idées. Plus grave, me battant pour le changement des pratiques politiques, je n’accepte pas les méthodes employées de pressions sur les individus, qualifiée «méthodes des Haut de Seine», les Français ont le droit à la transparence, les élus de choisir leurs positions en âme et conscience. L’attitude des sarkozystes depuis de longues années à l’Assemblée Nationale vis à vis de nos élus UDF est inadmissible. J'ai très mal ressenti ces pressions, ces menaces et railleries, qui provoquent chez moi un esprit de résistance." Camarade centriste, avec nous !

Puisque nous parlions de Quitterie Delmas, donnons à présent la parole à une autre représentante de la nouvelle génération, la socialiste Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de Ségolène Royal et auteure d'un formidable discours durant le meeting de Lyon : "Est-ce que vous voulez vivre encore moins bien, dans cette France d’après que le candidat UMP nous promet ? Et dont je crains qu’elle ne soit que la France d’après la France, une France qui serait tellement d’après tout ce qui a fait notre pays qu’en réalité elle ne serait même plus la France, une France qui renoncerait à ses services publics en supprimant un fonctionnaire sur deux, une France qui promettrait du travail à ceux qui en ont déjà, en laissant les chômeurs se débrouiller avec le marché, une France qui mettrait en place une médecine à deux vitesses en multipliant les déremboursements, une France qui renoncerait à son modèle social, qui empêcherait de débattre librement, qui brocarderait les immigrés, qui stigmatiserait les jeunes, qui dresserait les Français les uns contre les autres ? Cette France d’après la France, elle s’annonce depuis des mois dans des mots qui blessent, des mots qui stigmatisent, qui humilient, des mots qu’on avait l’habitude d’entendre dans la bouche du Front national et qu’on a trop entendus dans celle du candidat de l’UMP ces derniers mois. Il y a cette obsession ethnique, ce ministère de l’Immigration, voire de l’humiliation, et de l’Identité nationale, qui montre du doigt les boucs émissaires, les immigrés, bien-sûr, et avec eux les Français issus de l’immigration. Il y a cette lecture génétique de la pédophilie et du suicide des jeunes, qui s’apparente à l’eugénisme. Je vous le dis parce que, j’en suis convaincue, ce ne sont pas les de simples boulettes de campagne, c’est bien le projet du candidat de l’UMP pour la France qui transpire à travers ces propos nauséabonds."

Le choix de société est clair. La droite dure, emmenée par le bonapartiste Sarkozy, pèse en France une grosse quarantaine de pourcents. Ce n'est pas une majorité. Face à ce bloc, il suffira de 50,1% d'hommes et femmes de progrès, attachés à certaines valeurs humanistes, soucieux de préserver le service public et les solidarités, défenseurs d'une certaine idée de la France, celle des Lumières et des droits de l'Homme, cette France généreuse qui est à l'opposé de celle de l'UMP. La voilà, la vraie identité nationale ! Sarkozy le sait bien, du reste, qui a perdu une fois de plus ses nerfs à la simple idée que Bayrou et Royal puissent débattre en public, de façon transparente, démocratique. Le voilà qui trépigne, accuse ses adversaires d'être "staliniens", de "bavasser" ! Cet homme n'est pas tranquille. Alors il faut y croire. Parler avec les gens, jusqu'au dernier jour, convaincre encore et toujours. Tous ensemble, avec les centristes et sans qu'il manque un seul vote d'extrême gauche, pour faire gagner Ségolène Royal.

1 commentaire:

  1. Vous avez raison !
    Il ne faut pas baisser les bras, rien n'est joué. Ne cèdons pas aux pressions médiatiques et manipulations de tout genre.

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