Il y a beaucoup de Bush Junior dans Nicolas Sarkozy, tant dans son comportement que dans sa logique et sa vision politique, voire stratégique des enjeux nationaux et planétaires.
Tous les observateurs internationaux savent bien que le modèle libéral américain et sa dette de 38 000 milliards de dollars (rappelons que la nôtre tourne officiellement… autour de 1 200 milliards d’euros) sont depuis plusieurs années déjà sortis de toute logique économique, que les Etats-Unis d’Amérique vivent aujourd’hui bien au-delà de leurs moyens et de leurs ressources naturelles – dopées aux OGM ou temporairement stockées -, convoitant, après le pétrole Irakien et tant d’autres opérations militaires géostratégiques, les réserves d’eaux du Canada. Pas d’autorégulation à l’appétit de l’ogre. Tout au moins pour le moment.
Notre pays, tout comme les autres du reste, ne doit pas chercher dans le recours aux crédits et la surenchère constante, en terme de consommation, la solution qui permettra de relancer la croissance dans un sens faussé, celui qui assure de voir ressurgir les plus troubles opérations de récupération des matières premières… Il se doit de trouver la recette salutaire qui lui assurera de vivre bien, et en bonne harmonie, avec les autres à partir de ce qu’il a, de ce qu’il est, et surtout de ce qu’il ne veut plus être. Ainsi, « dos à la facilité » dirais-je, fort de son passé et parce qu’il se creusera la tête, il progressera… Il n’aura pas d’autres choix que de « naturellement » progresser. Progresser au sens juste.
L’exemple Bush et l’idéal Sarkozy ne se tournent pas vers un avenir de paix garanti par le vivre ensemble et mieux, mais vers l’entretien d’une division territoriale compartimentée et nécessairement sociale, la rupture au sens de la tradition conflictuelle, le contraire même de toute idée de rassemblement ; dans leur culture commune, et sitôt qu’il s’agit de stratégies de gouvernance, tout doit passer par la force ou être monnayable, rien ne s’obtient ni ne découle par la voie d’une quelconque forme de sagesse.
Vouloir toujours plus, en faire son credo, être et revendiquer pareille optique pour un pays entier, c’est avouer soi-même ne pas savoir quand ni comment arrêter une course aussi suicidaire que dévastatrice pour l’équilibre des systèmes vivants et des êtres, c’est être privé du sentiment naturel de préservation, ignorer toute notion d’essentiel existentiel. Les hommes, sur notre planète, ne doivent plus tomber dans le piège doré du "vouloir toujours plus" sans quoi ils sont voués à épuiser ce qu’ils ont chez eux et entretenir les guerres qui permettent, entre temps, de prendre aux autres ce qui manquera sous peu. Le « toujours plus » en terme matériel, c’est l’épuisement assuré des ressources naturelles, l’autoroute tracée vers la raison du plus fort et le talion… Le contraire même d’une autorégulation dont la maîtrise permettrait non seulement de faire vivre et travailler un pays, mais de partager ses surplus avec d’autres nations plus nécessiteuses, tout en commerçant ou en échangeant avec de plus puissantes.
Nicolas Sarkozy n’est pas un homme de l’essentiel mais du toujours plus, sa quête ne tient pas à un modèle d’équilibre entre famille, vie de travail et vie après le travail... à cette équation idéale qui permet l’épanouissement des individus et donc le réel progrès. C’est l’homme du « moi » d’abord et du « je » après, le tribun qui se résout à utiliser le « nous » dès lors qu’il s’agit d’appliquer aux autres ce qu’il prend le soin d’éviter lui-même, en particulier en ce qui concerne la liberté de mouvement.
En appelant, dans diverses interventions télévisées dont celle de TF1 lors de "J’ai une question à vous poser" (09 février 2007), les familles françaises à prendre sur leur dos – et non sur le sien - plus de crédits au prétexte qu’elles doivent être le relais d’un Etat aujourd’hui trop endetté, que notre pays a 30% d’emprunts en moins que la Grande-Bretagne, que les familles américaines ont bien plus de crédits que celles de l’hexagone… le candidat Sarkozy montre une facette inquiétante à souhait : celle qui permet d’enrichir les banquiers, de tenir les masses par la plus légale des laisses, et de régner sans conteste sur la division entretenue d’un petit monde où l’argent seul est roi. Pas la vie.
Les foyers français ne cherchent pas spécifiquement à consommer davantage mais à vivre mieux au sens de partager du bon temps en famille ou entre copains après avoir quittés, pour la plupart, un travail qu’il faut de toute façon se résigner à accomplir. Oui, ils cherchent à vivre tout simplement et en bon terme au milieu de leurs voisins, non à créer ou entretenir les conditions idéales qui justifieront les conflits à venir.
Si la valeur travail est une composante importante, importante au sens où elle doit faire bien plus que nourrir son homme… la qualité de vie du point de vue général, et en particulier de la liberté de mouvement, doit l’être tout autant. En proposant aux français une facilité d’accès à la propriété dès l’entrée sur le marché du travail, puis la possibilité de cumul des emprunts grâce à son crédit hypothécaire, Nicolas Sarkozy prétend les aider à construire un avenir meilleur.
Il n’y a pas de meilleur cadeau de vie… empoisonnée à faire.
La réalité économique pousse les foyers à travailler pour pouvoir se débarrasser au plus vite du paiement de leurs traites et constituer, dès que possible, un bas de laine qui permette l’accès à une plus grande liberté de mouvement et de pensée. La logique Sarkozyste, c’est travailler pour payer ses traites immobilières, puis finir ou à demi finir de les payer pour reprendre un crédit qui permette de consommer davantage, pour ne pas dire surconsommer, et garantir la croissance… Il n’est pas meilleur système pour avilir un peuple : plébisciter l’accès à la consommation en prêtant pour mieux reprendre et contenir toute liberté de contestation par le fait de rendre redevable. La politique des substituts, celle qui aujourd’hui supplante la culture par la sous-culture, l’éducation par la sous-éducation, la liberté de pensée par le prêt-à-consommer… qui assure aux bonnes gens, aux classes moyennes, aux jeunes en CDD et autres étudiants, que le crédit, c’est le premier pas vers la liberté ; et que le bonheur, c’est d’avoir, non d’être.
« L’Etat est trop endetté, il doit réduire ses dépenses… Mais les ménages doivent prendre le relais de l’Etat. S’endetter pour investir, pour acheter un appartement ! Parce que quand on commence dans la vie, bien sûr qu’on rêve d’être propriétaire. Et pourquoi le rêve de la propriété ne serait-il réservé qu’à ceux qui ont de gros salaires ? » demande Nicolas Sarkozy pour qui la multiplication des achats de biens immobiliers sur 20 à 30 ans est assurément plus importante que la liberté de mouvement et la qualité relationnelle des familles qui y vivront. Et au même candidat à la présidence de conclure, après une brillante démonstration de communication télévisuelle avec 100 français : « Un pays endetté, c’est un pays qui n’est pas libre ».
Et des français pris en masse au piège du crédit hypothécaire, c’est quoi ?
Comme chacun peut et doit définir la formule d’équilibre dont il a besoin pour vivre le plus heureux possible – l’amour, la santé, la liberté et l’argent font généralement partie des ingrédients -, notre société doit travailler à la recherche d’une formule d’équilibre collective sortie des stratégies de domination politique les plus insidieuses. L’alignement idéologique du candidat Sarkozy sur l’Amérique de George Bush me paraît non seulement révélateur et permissif mais dangereux en tout points. Sarkozy, c’est sûr, n’a rien de De Gaulle, ni de Mitterrand… ni de Chirac, du reste. Effectivement, il ne suffit pas de s’attacher à dire à ses interlocuteurs ce qu’ils veulent entendre pour prétendre à une stature de chef d’état. Dans l’histoire des gouvernances, les actes seuls rassurent, les paroles n’engagent en rien. Si, dans le paysage politique, l’art de communiquer pour enrôler les auditoires est devenu un fait des plus communs, faire acte de résistance face aux vrais puissants est un constat trop rare.
Du point de vue présidentiel, nous aurons besoin d’une représentation internationale diplomatique habile, courageuse, digne de parole et d’intégrité, en particulier pour relancer la construction européenne au sens des valeurs humanistes et des vertus entreprenantes… Une construction européenne qui, si elle veut réussir, devra tirer les leçons de tout ce qui n’a pas fonctionné aux Etats-Unis (et non reproduire le modèle !) pour assurer la pérennité des pays qui la constituent, aider partout ailleurs ceux qui jouent le jeu de la démocratie, et se protéger militairement en cas d’atteinte à sa liberté.
La liberté, c’est bien connu, ne s’achète pas à coup de crédits ni d’allégeance à plus puissant que soi pour mieux trahir derrière… Ma liberté me pousse à dire Non au cheminement Nicolas Sarkozy, quelle que soit la force des moyens et des lobbies qui, dans l’ombre, financent stratégiquement sa mise en place.
Serviteur appliqué de trahisons plurielles en nombre, girouette dans les intervalles par nécessité, adepte des tentatives d’intimidation et du passage en force, funambule hors pair sur le fil barbelé du populisme, spécialiste de petites phrases trop vite sorties et trop fortement pensées… le patron de l’UMP a beau tenter de relativiser certaines prises de position, contenir son impétuosité ou s’acheter une image sympathique, il s’inscrit, par son initiation et son parcours même, dans la grande lignée de toutes ces pratiques moralement condamnables qui permettent d’accéder au poste de pouvoir en tirant la politique vers le bas… en ont écrit les pages les moins glorieuses… contribuent à leur entretien.
Avec 84% de participation, les françaises et les français se sont réappropriés le champ politique parce qu’ils ont bien l’intention que le ménage soit fait, que l’on rompe enfin avec les plus viles façons de procéder. Humanisme, panache, compétence, éthique, don de soi, grandeur, valeur, transparence, respect de la parole donnée : voilà en quelques mots ce qu’ils attendent tout simplement de la nouvelle génération des représentants politiques !
Je ne veux pas d’un « petit » homme de plus marqué par un complexe d’infériorité, assez de ces males primitifs obsédés par la force, la conquête de territoires et le « tout est bon pourvu que j’y arrive »… Le temps est venu pour qu’une, voire des femmes remettent un peu d’humanité dans la « boucherie », et de la chaleur dans les frigos du pouvoir.
En cette veille de deuxième tour, Oui à la nature féminine.
Le changement politique, c’est ça aussi, c’est ça d’abord… La simplicité d’une femme moderne plutôt que la splendeur d’un homme dans la plus pure tradition… un passage par Ségolène Royal (cependant attendue au virage)… Angela Merkel… et, je le souhaite de tout cœur pour le retour à la raison de l’Amérique et la paix dans le monde : Hilary Clinton.
Liberté, parité, fraternité.
Du travail qui débarrasse des crédits dans la vie de chacun et pour tous : une vie digne après le travail !
Fabrice Raina (artiste dit utopiste, citoyen non partisan).
NB : Ci-dessous, le lien Internet vers l’émission de TF1 « J’ai une question à vous poser » avec Nicolas Sarkozy, de même que la retranscription écrite de la démonstration visant à défendre les intérêts du crédit hypothécaire, démonstration qui intervient 29 minutes 40 secondes après le début du programme.
« Le crédit hypothécaire, c’est-à-dire que le banquier se remboursera sur votre appartement. Mais une fois que vous aurez remboursé la moitié de votre appartement, je souhaite que vous puissiez utiliser ce crédit possible pour emprunter autre chose…
Pourquoi je vous propose ça ?
Parce que le problème de la France, c’est que l’Etat est trop endetté et les français pas assez. Il faut arrêter de complexer les gens avec l’emprunt. Une société qui croit en l’avenir, c’est des jeunes qui achètent des appartements. C’est des entrepreneurs qui achètent de nouvelles machines. C’est soi-même qui change sa cuisine, on fait des projets… et moi, je veux que, de nouveau, la France soit un pays jeune, libre ! Où on veut innover, créer, entreprendre, où il y ait la vie !
Or nous avons 30% d’emprunts de moins que dans les autres pays… Pourquoi ? Parce qu’on a peur de l’avenir. Moi, je veux faire de l’avenir une promesse, alors que l’avenir est aujourd’hui une menace.
L’Etat est trop endetté, il doit réduire ses dépenses… Mais les ménages doivent prendre le relais de l’Etat.
S’endetter pour investir, pour acheter un appartement ! Parce que quand on commence dans la vie, bien sûr qu’on rêve d’être propriétaire. Et pourquoi le rêve de la propriété ne serait-il réservé qu’à ceux qui ont de gros salaires ?
Parce que quand on est propriétaire, on est plus en situation de précarité, on a quelque chose dans ses mains, et puis on regarde son quartier et son immeuble d’une façon différente, on les respecte. Moi, dans mes projets, y’a le travail et puis y’a la propriété. Je veux que chacun d’entre vous, par son travail, puisse devenir propriétaire. Encore une fois, c’est possible chez les autres, pourquoi cela ne le serait pas chez nous ?
Il y a 40 ans, nos parents étaient propriétaires, il n’y a aucune de raison que les classes moyennes soient déclassées à ce point là. Vous voyez, à ce moment là, dessiner le contour d’un projet où le travail est récompensé, où la promotion sociale existe, où on doit à rien d’autre que ses propres efforts, où il y a de la solidarité, où on aide celui qui veut s’en sortir ». (…)
Et à Nicolas Sarkozy de conclure l’émission « J’ai une question à vous poser » sur cette phrase : « Un pays endetté, c’est un pays qui n’est pas libre ».
29 avril 2007
Otages ?
La démonstration de Fabrice Raina (prendre les citoyens en otage par l'argent, un des côtés obscurs de M. de Petit Botcha...) est édifiante :
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