Je me souviens d'un couple d'amis brisé par l'adhésion et le militantisme d'elle à Lutte Ouvrière, un prétendu parti politique qui va jusqu'à prôner l'abstinence ou le "retrait avant éjaculation" comme méthode de contraception. Pas étonné donc par la tête épanouie de la candidate de ladite secte à l'élection présidentielle... Vous ne me croyez pas ?
Plus grave, le soutien apporté à l'une des pires par un candidat aujourd'hui encore en tête des sondages. Merci à Fanette de nous rappeler ce danger. Pris ici :AFP 9 septembre 2003
[Texte intégral]
PARIS - Lutte Ouvrière (LO) a perdu mardi deux procès en diffamation qu'elle avait intentés devant le tribunal correctionnel de Paris à Libération et à l'Humanité pour l'avoir qualifiée de "secte". LO reprochait aux deux publications des articles du 27 mars 2002 intitulés "Le magot d'Arlette" dans l'Humanité, "Larmes de Laguiller" dans Libération, et réclamait à chacun 20.000 euros de dommages-intérêts.
L'article de l'Humanité expliquait que LO disposait de plus de 3 millions d'euros d'avoirs et déduisait que "cette secte" tenait donc un "double discours" à ses membres.
Le tribunal a jugé que le propos portant sur le patrimoine n'était pas diffamatoire puisque la détention de tels avoirs n'est pas contraire à la loi ni à la morale. Il a ajouté que le terme "double discours" était une "appréciation critique" du journaliste, non punissable, et que le mot "secte", employé seul, sans référence à des pratiques moralement ou pénalement condamnables, n'était pas non plus diffamatoire.
L'article de Libération, faisant état d'un fonctionnement sectaire, a en revanche été jugé diffamatoire mais les auteurs ont bénéficié de l'excuse de la bonne foi car ils se fondaient sur les éléments recueillis en 1998 lors d'une enquête qualifiée par le tribunal de "travail sérieux". Cette enquête, publiée le 30 mai 1998 dans Libération, avait révélé des pratiques dignes d'une secte, explique le jugement, et LO avait perdu le 25 juin 1999 un procès engagé alors.
Sarkozy, Tom Cruise et la scientologie
En août 2004, la rencontre entre l'acteur américain représentant de la Scientologie et Nicolas Sarkozy, alors ministre des finances, avait fait tiquer. Les associations anti-sectes ont protesté contre cette reconnaissance symbolique qui ne dit pas son nom. Mais l'entourage de Nicolas Sarkozy avait défendu l'entrevue en jurant qu'il n'avait été question que de «Cinéma et relations franco-américaines.»
Depuis, les spécialistes du discours sectaire, qui connaissent la force de lobbying exerçée par la Scientologie sur le parlement français, auprès de qui elle espéère se faire reconnaître comme "nouveau mouvement religieux" et sortir de la liste noire sur laquelle la mise la commission Vivien, ont tiqué en lisant le livre du ministre : "La République, les religions, la République, l'espérance". Son dernier chapitre porte en effet sur les sectes, envers qui Nicolas Sarkozy se montre clément. Il invite même à la reconnaissance des "nouveaux mouvements spirituels". On savait que l'homme aimait le modèle anglo-saxon, en économie comme en matière de laïcité, mais tout de même, voilà une déclaration d'intentation qui ravie forcément la scientologie et l'ami Tom Cruise. Mais puisqu'ils n'ont parlé que de cinéma...
Pardon. Dans une conférence de presse donnée vendredi matin à Paris, l'acteur a contredit le ministre de l'Intérieur sur leur rencontre du 30 août. «Nous avons parlé de tout, de scientologie, de cinéma, de vie familiale», a déclaré l'Américain en évoquant son passage éclair à Bercy. «Je suis très fier d'être scientologue, c'est ma philosophie religieuse, cela fait vingt ans que je le suis et cela m'a aidé de nombreuses fois», a réaffirmé sans complexe l'acteur qui a reçu la médaille du citoyen d'honneur de la ville des mains du maire Jean-Claude Gaudin (UMP), spécialiste du clientélisme religieux.
«Tom Cruise est le plus prosélyte des membres de l'Eglise de scientologie», rappelle la députée socialiste Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi, association de défense des victimes de sectes). «Il tente de la légitimer à toutes ses apparitions.» Ce qui rend assez inquiétant ses nombreuses amitiés politiques.
Une inquiétude relayée par Gilles Wallon dans Libération : "La «sortie» cruisienne de vendredi matin rappelle aussi la piste évoquée il y a deux semaines par l'émission de Canal + 90 Minutes. Pour celle-ci, le premier passage à l'Intérieur de Nicolas Sarkozy s'était distingué par une baisse de la surveillance des actions de l'Eglise de scientologie, allant même jusqu'à la mise à l'écart d'un policier chargé du dossier. Une accusation que l'entourage du ministre a toujours formellement démentie".
Caroline Fourest
dimanche 19 juin 2005
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