Dans
Marianne, Guy Konopnicki présente un livre remarquable. Extrait.
Dans un livre choc, un policier et un limier du fisc
racontent l'instauration d'un système politique et affairiste dans les
Hauts-de-Seine. Une enquête édifiante.
Dans
92 Connection,
Noël Pons
et Jean-Paul Philippe retracent la saga des barons des Hauts-de-Seine
qui, après avoir conquis la banlieue ouest de Paris, se partagèrent les
fabuleuses richesses du département. Ce livre est en soi un événement
par la qualité de ses auteurs : Noël Pons, fonctionnaire de la direction
générale des impôts, a été conseiller au Service central de prévention
de la corruption ; Jean-Paul Philippe a dirigé la brigade anticorruption
de la police judiciaire.
L'un et l'autre ont enquêté
pendant des années sur ce département. Une tâche d'autant plus ardue que
sous les gouvernements de droite, depuis 1986, la Place Beauvau a
souvent été une colonie des Hauts-de-Seine, occupée par Charles Pasqua
et Nicolas Sarkozy, tour à tour présidents du conseil général, puis par
Brice Hortefeux et Claude Guéant, ombres portées de l'ancien maire de
Neuilly.
Cette singularité alto-séquanaise ne simplifiait pas le travail des
enquêteurs. Pourtant, dans leur style, celui des rapports de police et
des enquêtes fiscales, Noël Pons et Jean-Paul Philippe livrent la
matière brute d'un véritable roman. Une suite de la Curée, d'Emile Zola,
qui évoquait les affaires politico-financières nées, sous le second
Empire, de l'extension de Paris.
Un eldorado immobilier,
qui n'était rien en regard de ce méandre de la Seine où, du
Point-du-Jour à Rueil-Malmaison en passant par la Défense, les grandes
industries mécaniques laissèrent, dès la fin des années 60, d'immenses
friches, sur lesquelles furent bâtis les nouveaux quartiers d'affaires
et les ensembles résidentiels. Une terre idéale pour les aventuriers.
Car les maîtres des Hauts-de-Seine ne sortent pas de l'ENA, à
l'exception de Charles Ceccaldi-Raynaud, qui intégra la promotion
Tocqueville et fut administrateur civil. Les principaux héros de cette
histoire, qu'ils s'appellent Charles Pasqua, Patrick Balkany ou Nicolas
Sarkozy, ont en commun d'avoir conquis eux-mêmes le pouvoir, en ne se
laissant pas tétaniser par les principes moraux. Le département des
Hauts-de-Seine appelait ce type d'homme politique : il fut d'abord une
terre de conquête pour le parti du pouvoir, l'UDR des années Pompidou.
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