22 janvier 2008

Justice

Lu dans Libé aujourd'hui...
L’homme percuté par le fils Sarkozy harcelé au téléphone

Deux poids, deux mesures. La famille Sarkozy semble conçue pour valider l’adage. Louis, 10 ans, fils de Nicolas et Cécilia, a récemment été victime de menaces téléphoniques sur son portable : «Tu vas mourir !» Comme l’a révélé le Point, deux hommes ont promptement été arrêtés et seront jugés en correctionnelle dès le mois prochain. M’Hamed Bellouti, 37 ans, ne bénéficie pas d’une telle sollicitude judiciaro-policière. Lui-même fait l’objet de menaces téléphoniques : «Tu as bien trois enfants ?» Mais sa main-courante déposée en décembre auprès de la gendarmerie reste lettre morte.


Quel rapport entre les deux affaires ? M’Hamed Bellouti semble avoir eu le tort de porter plainte contre Jean Sarkozy, 21 ans, fils cadet de Nicolas (Libération du 11 septembre 2007), suite à un banal accident de la circulation : en octobre 2005, le scooter de Sarkozy junior aurait embouti la BMW de M’Hamed, place de la Concorde. Les dégâts matériels ne sont pas énormes : 260 euros pour réparer le pare-choc.

L’assureur a très vite retrouvé l’identité de l’illustre scootériste, dont la plaque d’immatriculation avait été relevée. Lequel ne répond pas. M’Hamed se résout à porter plainte, mais le commissariat égare le bout de papier… Par contre, la police fait preuve d’une remarquable célérité lorsque, en janvier 2007 à Neuilly, Sarkozy fils se fait dérober son scooter. Au moyen d’un dépistage ADN, l’engin est retrouvé en moins de dix jours.

Pendant ce temps, M’Hamed Bellouti persiste à réclamer ses 260 euros. Faute de diligence policière, il se résout à citer Sarko junior en correctionnelle. Une audience de procédure se déroule en septembre dernier, objet d’un premier tapage médiatique.

Une semaine plus tard, premier appel anonyme - le numéro de portable de M’Hamed Bellouti figurant sur sa plainte. «Une voix métallique, déclinant des informations détaillées qui m’ont refroidi.» Après avoir évoqué un rendez-vous avec son avocat, nouveau coup de fil : «Ce sera l’occasion de se voir.»Le procès Bellouti contre Sarkozy devait avoir lieu le 4 décembre. Me Thierry Herzog, avocat de Sarkozy père et fils, obtient alors un report de six mois, le temps de diligenter une expertise, la BMW ayant subi un autre accident.

Extravagante audience, pour une simple affaire de 260 euros, généralement expédiée en dix minutes. Jean Sarkozy : «Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés.» Le président : «Le tribunal estime qu’une expertise contradictoire s’impose, dans le souci d’une manifestation de la vérité.» Le procureur : «Je m’en remet à la sagesse du tribunal.» La défense de M’Hamed Bellouti avait alors fait venir un témoin de l’accident.

Peu après, la mère de ses enfants reçoit à son tour un appel anonyme : «On s’occupera de vous.» Elle habite pourtant en Suède… «C’est la preuve qu’ils ont des moyens, s’inquiète M’Hamed Bellouti. Je n’accuse personne, le destin s’est simplement abattu sur moi depuis qu’un connard m’est rentré dedans.» Mais que fait la police ?

Plus que quatre ans ?

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