27 novembre 2007

Avec Chirac, en prison !

Oui je suis pour la rupture, moi aussi. Je suis contre les régimes spéciaux, surtout en ce qui concerne la justice. Deux informations glânées chez Sébastien Fontenelle.

1. La jurisprudence Gautier-Sauvagnac [ici]

Désormais, les citoyens peuvent s'appuyer sur le traitement réservé à M. G. S. pour planifier eux-mêmes leurs entretiens avec l'autorité judiciaire.

2. La nécessité de ne pas attendre la fin de son mandat pour mettre en examen, juger, et incarcérer M. de Petit Botcha.
Les faits accablants sont narrés ici. J'en reprends l'essentiel ci-après.

Big Sarko Is Watching You (Sauf Si Tu T'Appelles Denis Gautier-Sauvagnac, Auquel Cas Big Sarko Is Watching Ailleurs)

(Je vous épargne la photo)


Ca fait 202 jours que Sarkozy est au(x) pouvoir(s), et dorénavant le culte halluciné de sa personnalité se donne sans complexe pour ce qu'il est: "Nicolas Sarkozy peut tout faire" (1), nous explique-t-on à la "faveur" de son voyage en Chine, où Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, ne l'accompagne pas (2).

"Le président n'a pas besoin de Rama pour parler des droits de l'homme, pas plus qu'il n'a besoin de Barnier pour parler d'agriculture ou de Lagarde pour parler d'économie", assure David Martinon, porte-parole de l'Elysée.

Le chef de l'Etat n'a que faire, en somme, d'un gouvernement dont les ministres ne lui sont d'aucune espèce d'utilité.

Omnipotent, omniscient, le chef de l'Etat est quelque chose comme un Big Sarko survitaminé qui sait tout et peut tout.

C'est son porte-parole qui l'affirme désormais à haute et intelligible voix, sans que nul(le) ne s'offusque vraiment de cet ahurissant délire: il est vrai qu'une respectueuse retenue semble être la règle, sur les sujets qui pourraient affaiblir le culte halluciné de la personnalité de Sarkozy.

On sait, par exemple, "Marianne" le révèle ce matin mais l'information est connue depuis le début de l'après-midi d'hier, que, dans l'affaire de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Sarkozy a été informé dès 2004, "quand il était ministre des Finances", des "retraits suspects effectués par Denis Gautier-Sauvagnac" dans les caisses de cette organisation patronale (3).

Retraits qui "se montaient, selon "Marianne", à 700.000 euros en 2000, 900.000 euros en 2001, 700.000 euros en 2002, 600.000 euros en 2003 et 300.000 euros de janvier à mai 2004".

(Voilà des sommes (en liquide) qui nous changent agréablement, n'est-ce pas, des minables salaires des privilégié(e)s de la fonction publique...)

Il faut le répéter lentement, pour bien se pénétrer de ce que ça induit: Sarkozy, l'omnipotent, l'omniscient, a été informé dès 2004, par "le service d'enquête du ministère des Finances", d'une affaire où "Denis Gautier-Sauvagnac (...) se promenait régulièrement avec des mallettes d'argent liquide provenant d'une mystérieuse caisse noire dotée de plus de 600 millions, alors que le budget annuel du MEDEF ne dépasse pas 32 millions d'euros" (4).

Et qu'a-t-il fait, à ce moment-là?

Qu'a-t-il fait, cet homme qui "peut tout faire", et qui nous a promis, à mainte et mainte reprise, que son règne serait celui, aussi, de la "transparence"?

Il a "empêché la justice de travailler sur la caisse noire de l'UIMM", explique "Marianne".

Il a tout simplement "voulu enterrer l'affaire".

Hein???

Quoi???

Le même crâne chef de l'Etat, qui régulièrement réclame pour la gueusaille (surtout quand elle n'a pas de papiers) d'impitoyables châtiments, a regardé ailleurs, quand on lui a signalé que des patrons faisaient grave du black et se baladaient avec des liasses de 900.000 euros?

Voilà exactement ce que j'appelle une info sensationnelle.

Une info qui, par conséquent, devrait faire sensation, et être partout reprise, partout affichée, partout proclamée.

Or: dans la presse du jour?

Pas un mot.

Pas un entrefilet.

Rien. [...]

(1) "Le Monde", samedi 24 novembre 2007.
(2) Car, n'est-ce pas: "L'Elysée espère conclure au cours de cette visite de trois jours d'importants contrats commerciaux" - et le régime qui vient de passer huit jours à nous répéter (par la voix notamment de Valérie Pécresse et de ses laquais de la presse) que les mouvements sociaux étaient manipulés par "l'extrême gauche" n'a aucune intention de fâcher les "communistes" chinois en les importunant avec un truc aussi bien-pensant que les droits de l'homme.
(3) "UIMM : le cabinet de Sarkozy a été informé en 2004", Nouvelobs.com, 23 novembre 2007, 16 heures 19.
(4) "Marianne", samedi 24 novembre 2007.

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